✨ Chapitre 12 ✨

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Je n'ai pas revu ma mère depuis cette petite entrevue, il y a maintenant six jours. Pas parce que je ne le voulais pas, non ! Arittan m'a tout simplement interdit de la voir pour des raisons « qui ne me regardent pas », je cite. Mais même après cette annonce,je n'ai pas pleuré. Je suis restée tout ce temps dans ma cellule, trop préoccupée à penser à ma vision. C'était ma troisième. Je savais que ce que j'avais vu se passerait. Ma mère allait mourir de ma main, peu importe ce que je fasse. Ça m'avait troublé au plus haut point mais je n'arrivais pas à pleurer. C'est minable ce que je fais, ce que je dis mais c'est comme ça. L'annonce de sa trahison envers moi, de son abandon, me bouleverse plus que la vision de sa mort de ma main.

« Je suis vraiment minable ! Détestable au plus haut point ! Mais comment il fait Raphaël pour m'aimer ? Même en tant que grand frère? Je ne suis qu'une pauvre égoïste qui ne pleure que pour sa petite personne... ! », m'apitoie-je sur mon sort.

Une sorte d'électrochoc, au niveau de ma poitrine et de mon cerveau, me sort instantanément de ma lamentation. Je commence à paniquer et recule jusqu'au mur de ma chambre le plus proche pour pouvoir avoir un appui en cas de chute.

- Mais qu'est-ce qui se passe encore ? je vocifère en posant désespérément ma main sur le mur de brique.

Je me laisse glisser lentement contre le mur en espérant que la douleur de l'électrochoc se dissipe. Je remonte mes genoux et laisse mes bras retomber sur ceux-ci pendant que je relève la tête, la pose contre le mur et observe le plafond. Me concentrer sur un point en particulier m'aide à oublier la douleur. Alors, je me mets à contempler une fissure dans le coin de ma cellule pendant que j'essaie d'estomper la douleur de mon mieux. Mais elle ne veut pas me quitter. Cette souffrance demeure dans mon cerveau et dans mon cœur depuis plusieurs minutes maintenant et ne veut pas s'en aller.

Mais même en fixant cette fichue fissure, la douleur persiste à s'agrandir. Je suis à deux doigts de l'agonie mais je ne dis rien. Aucun son de sort de ma bouche. Les Démons, et encore moins Arittan ne doivent être au courant. Je me recroqueville alors dans un coin sombre de ma cellule et je mords avec ferveur mes lèvres déjà meurtries. Des larmes vagabondes s'échappent de mes yeux rougis et cernés et viennent s'écraser brutalement sur le sol de béton.

Je reste ici une minute ? Cinq minutes ? Une heure ? Je n'en sais absolument rien. Rien du tout. Le temps a arrêté de tourner depuis le commencement de mon agonie silencieuse.

« Diana ? ».

La douleur s'estompe instantanément. Aussi rapidement qu'elle est arrivée. Cette voix ! Mais qui est-ce ? Elle a raisonné dans ma tête...

« Mais il est impossible de communiquer par télépathie à l'intérieur de ma cellule ! », je pense, paniquée.

« Seulement pour les êtres extérieurs, a continué la voix dans ma tête. Hors, je suis en toi ».

Voilà que je deviens folle. Je relève brutalement la tête. Peut-être trop car je me cogne au mur avec un petit gémissement sortant de ma bouche. Je ne comprends strictement rien à la situation dans laquelle je me trouve.

« Je rêve ? », je me demande en espérant malgré tout avoir une réponse pour me rassurer. Pour être sûre que je ne rêve pas, que je ne m'imagine rien.

« Non tu ne rêves pas, Diana, fille du Dragon », me répond-il.

Ce doit être un homme, ou un être de sexe masculin car la voix est bien une voix grave et rauque caractéristique des hommes.

« Qui êtes-vous ? Que faites-vous dans ma tête ? ».

L'effroi s'empare peu à peu de toutes les fibres de mon corps. Je ne sais pas qui s'est introduit dans mon cerveau mais j'ai peur.

Résurrection (T.2 Ma Face Cachée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant