✨ Chapitre 15 ✨

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Le réveil est très difficile pour moi. Je mets une bonne vingtaine de minutes à me lever, repoussant à chaque fois le moment tant redouté pour moi. Des pensées de toutes sortes se bousculent dans ma tête et j'ose imaginer que c'est la même chose dans celle de Raphaël. En nous quittant hier soir, il y avait de l'appréhension dans nos deux voix. Nous n'étions pas sereins, pas du tout même ! Domios m'a apporté mon petit-déjeuner, soit de la viande et de la purée, encore. Je le mange par petites bouchées, me rappelant que ma mère sera beaucoup plus heureuse morte que vivante.

- Mais comment je vais faire après ça... ? je me demande en déglutissant.

« Après cela ? Tout va changer pour toi, Diana », me prévient mon Dragon.

Je hausse un sourcil, douteuse.

« Pour quelles raisons cela changera pour moi ? », je l'interroge, sceptique.

« Tu le verras par toi-même... Je tenais simplement à te rassurer. Après la mort de Luciana, les choses vont se bousculer. Tout va aller très vite ».

Je ne réponds pas, restant dans mes réflexions les plus profondes. Il a raison. Même si j'ignore en quoi ces changements vont consister. Je sais que ça va inverser la donne dans les deux camps. C'est ce qu'on attendait tous, je crois.

Je me lève de la chaise sur laquelle j'étais assise et la replace sous la table. Je rappelle Domios pour lui rendre son assiette et j'en profite pour lui demander :

- As-tu toujours le carnet que je t'ai confié avant la guerre ?

Il hoche rapidement la tête en me souriant.

- Bien sûr que je l'ai toujours, Diana. Je ne le perdrai jamais. Jamais. Il est toujours à sa place, dans le fond de ma poche de tablier.

Il me le montre et je le prends dans mes bras. Ce Démon, c'est l'un des seuls qui compte pour moi, hormis Raphaël, évidemment. Il me rend mon étreinte et s'en va pour continuer ses tâches. Il est vraiment mignon avec sa petite taille tellement différente de celle des véritables Démons.

- Bon... Maintenant, place à la préparation, je souffle.

Je décide d'aller prendre une douche et lorsque je reviens dans ma cellule, accompagnée de deux Démons, je remarque qu'une chemise blanche, ainsi qu'un pantalon noir sont posés sur la table. Je souris. J'avais quémandé des vêtements plus élégants à Raphaël. Et, gentil comme il est, il est allé me les chercher, prenant un risque énorme. Mais il a quand même pris ce risque pour moi. Si Arittan l'avait pris la main dans le sac, c'en était fini pour lui... Á cette pensée, mon cœur se sert fortement et mon estomac se contracte. Je ne veux pas le perdre...

Je prends les vêtements et les sens. Ça peut paraître bizarre mais ça fait des années que je n'ai pas senti l'odeur de la lessive. Ça me manque terriblement !

Je mets ensuite mon pantalon, remplaçant ma combinaison de combat dans laquelle je suis de moins en moins à l'aise. J'entre la chemise blanche dans le bas noir et enfile ma paire de bottes habituelles. Ça doit bien faire plusieurs années que je ne me suis pas vue dans un miroir. Pourquoi ? Parce qu'il n'y en a nulle part, je n'ai jamais compris la raison. J'ai essayé dans les reflets des quelques fenêtres qu'il y a mais je n'ai presque rien pu entrapercevoir. C'est bizarre de voir qu'on change physiquement mais de ne rien pouvoir observer de tous ces changements.

« Des changements..., je pense. Encore et toujours des changements ».

Je décide, pour une fois, de laisser mes cheveux détachés. Pour que ma mère voit que j'ai fait plus d'un effort pour elle. Maman... Je repense encore à ma vision. Dans celle-ci, je me voyais tuer moi-même ma mère. Des centaines de frissons me parcourent le dos et j'essaie tant bien que mal de refouler mes inquiétudes. Me disant que, de toute façon, Arittan veut avoir ce plaisir de tuer, encore plus la chef des Endoriens.

Résurrection (T.2 Ma Face Cachée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant