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Pdv Alesha

Je me réveille en baillant légèrement. Il fait étonnamment chaud, lorsqu'on pense qu'on est sorti de l'hiver.
Un détail me frappe. Où est Troy ?

-Troy ? Je souffle.

Je savais que je n'aurais pas dû lui laisser faire le guet pendant toute la nuit ! Si il lui arrive quoi que ce soit, je ne me le pardonnerai jamais.

Toutes ses affaires ont disparues. Seules les miennes sont restées. Il ne m'aurait jamais abandonnée de la sorte, j'en suis sûre.
Je mets mes quelques affaires dans mon sac à dos et descends de l'arbre avec mon arc. Pourquoi est-ce que tous ces drames doivent tomber sur le jour de mon anniversaire ?

J'observe les alentours. Aucun trace de- ah si, des traces de pas. Je décide de les suivre. Je ne saurais pas dire s'il s'agit des pieds de Troy.
Les pas s'arrêtent un peu plus loin, près d'un buisson. Je m'accroupis. Quelque chose colle au feuilles mortes. Je mets un doigt dedans... Et le retire aussitôt. Du sang. C'est du sang. Impossible de dire si c'est le sang de Troy ou de quelqu'un d'autre. Dans tous les cas, ce n'est pas bon signe.
Que faire ? Je suis sûre à cent pour cent qu'un vampire est passé par ici. Mais pourquoi ne pas m'avoir attrapé moi non plus ? Je n'y comprends plus rien.

Les vampires. Toujours les vampires. Ils m'ont arrachés ma famille, et maintenant Troy. J'en ai plus qu'assez de vivre dans la peur constante.

Mais qu'est-ce que moi, Alesha Bruns, peut y faire ? Je viens d'avoir seize ans. Les vampires sont bien plus supérieurs à moi. La seule défense que j'ai, c'est mon poignard en argent. Les vampires ont horreur de l'argent. Si un vulgaire objet en argent touche la peau d'un vampire, cela le brûlera l'endroit que le métal aura touché. L'argent est la seule chose qu'ils craignent.

Troy a dû être prit par surprise. Il a des reflex très rapides, s'il s'agissait d'un humain il aurait largement eu le temps de se saisir de son arme. Oui, j'en suis sûre : un vampire l'a kidnappé. À moins qu'il ne l'ait déjà...
Non, Alesha, ne pense pas à cela.

Il faut que j'aille à Chicago. C'est mon seul espoir. D'accord, cela grouille de vampires, mais je ne vois pas d'autre options pour le moment.

Je me hâte vers le ruisseau qu'on avait repéré il y a quelques temps afin de remplir ma gourde. L'eau est pure et bonne. Je tire sur quelques lièvres, je les dépècent et les cuits pour ensuite les enveloppe dans une grande peau de biche. Je suis fin prête pour mon long voyage. Sa durée est indéfinie, mais je compte marcher rapidement et avec une vitesse constante. Je dirais que cela me prendra moins d'une demi semaine, voir même trois jours... Sans complications.

D'abord, je me rends dans la station abandonné. Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne, je m'y glisse. Une fois dans la section vêtements, je sélectionne un pantalon épais noir, un pull noir, des baskets noir, des chaussettes épaisse avec une paire de gant, un anorak noir et un bonnet gris. il faut être discrète. Je ne tiens pas à me faire repérer immédiatement.

Je quitte la station lugubre. Voyant la position du soleil, je dirais qu'il est presque dix heures du matin. J'ajuste mon sac à dos, glisse le poignard en argent dans ma ceinture et me mets en route. J'ai peur, terriblement peur, tout humain normal en ma position aurait peur.

Je décide de rester près de la lisière de la forêt, afin de m'y réfugier en cas de danger. Mais presque aucun vampire ne vient ici. Enfin presque.

La brise donne une température agréable pour marcher. Les oiseaux chantent, cela ressemble presque à une journée normale. Mais les bâtiments délaissés et presque en ruine à ma droite me ramènent rapidement à la réalité. Notre monde est fichu. Et le pire, ce que je ne l'aurais jamais connu en paix. Je n'aurai jamais d'enfants. Je ne veux pas les voir grandir dans un monde où règne la terreur pour les humains.

À midi, je prends une petite pause pour manger une cuisse cuite de lièvre et pour boire quelques gorgées d'eau. Une fois rassasiée, je reprends mon voyage.

Je marche inlassablement. Lorsque la nuit tombe, je décide de me trouver un arbre. J'en sélectionne un avec un feuillage épais, parfait pour me cacher des regards indiscrets.

Je grimpe sur une branche assez haute et me place contre le tronc. Je suis tellement habitée à dormir dans un arbre que je n'ai pas besoin de protection. Je grignote un morceau d'un lapin et essaie temps bien que mal de trouver le sommeil... Sans succès.
Cette nuit là, je réfléchis énormément à ce que je vais faire. Je n'ai pas de plan. Je vais débarquer à Chicago, là où vivent les vampires les plus puissants, sans défense. Juste un poignard. Mais cela ne m'aidera pas à me défendre contre une horde de vampires assoiffés de sang. Qu'est-ce qu'ils auraient bien pu faire de Troy ?!

C'est un garçon fort et musclé. Je ne pense pas qu'ils l'ont tué. À mon avis, il est devenu un esclave. La plupart des humains capturés sont amenés auprès des rois, afin qu'ils puissent décider du sort de l'humain. Je pourrais essayer de m'infiltrer dans le château et essayer de tuer quelques rois par la même occasion. Je suis petite, mince et agile. Par contre, je ne peux rien faire contre mon odeur. Les vampires sentiront littéralement ma présence. Ou bien... Je pourrais faire exprès de me faire attraper. Ainsi, si j'ai de la chance, je serais amenée auprès des rois et j'aurais peut-être une chance de retrouver Troy. Pour une raison que j'ignore, je persiste à croire qu'il est toujours en vie.

Après avoir penser encore longuement, la fatigue prend le dessus. Je me laisse tomber dans les bras de Morphée.

Kill 'em with kindness ||TERMINÉ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant