Teen Witch Tome 1

Chapitre 1

        C'était Lundi, le premier jour de la semaine, le premier jour d'une année qui s'annonçait mauvaise, le premier jour de l'interminable désastre qui se présentait à moi. Je pense que vous l'aurez compris, c'était Lundi, le jour de ma rentrée en dernière année de lycée. Jusque-là, rien de très exceptionnel, je veux bien vous l'accorder, ce n'était pas comme si c'était la première fois que ce jour arrivait. Sauf que comme toujours, il y un mais, un couac, une brèche. En effet, j'arrivais dans un nouveau lycée, une nouvelle ville, et même, afin de pousser la chose jusqu'à l'extrême limite, un nouvel Etat, la Californie, qui se trouve bien évidemment à l'opposé de là où je vivais auparavant. Comme si mes parents s'étaient dit « Tient, et si on partait à l'autre bout du pays ? Comme ça Emily n'auraient plus aucun repère, plus aucun ami et se retrouverait seule au lycée ! Quelle merveilleuse idée ! ». Argh, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui leur est passé à l'esprit. Encore, s'ils avaient eu une bonne raison, une mutation de poste, une cause quelconque qui nous aurait mise à la porte, mais non, rien de tout ça n'est arrivé. Alors maintenant, me voilà à l'autre bout des Etats-Unis, plus précisément à Beacon Hills si vous vouliez savoir, à cause d'une simple décision pas vraiment réfléchie de mes parents.

Je ne sais pas quoi faire. Il est 4h06 du matin, je dois être au lycée à 10h, ce qui signifie que je dois être debout à 8h et je n'arrive toujours pas à dormir. En réalité, je suis complètement paniquée. Je sens mon cœur battre à 200 kilomètres par heure et je pourrais presque l'entendre battre dans mes oreilles. Non, en fait je l'entends vraiment battre, c'est comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine et retourner dans mon ancienne ville, calme, paisible. Plus jeune, quand ce genre d'insomnie faisait surface, j'allais me réfugier dans le lit de mes parents, et je m'endormais dans leurs bras, et même si cela me semble être la seule solution à mon problème actuel de sommeil, je reste perplexe à leur réaction. C'est insupportable. J'ai beau tenter toutes les positions possibles et imaginables, sur la couette, sous, une jambe dehors, une dedans, la tête sur l'oreiller ou sous celui-ci, les bras dehors, dedans, sur le ventre, sur le dos, sur le côté, d'abord le droit puis le gauche, en boule, et même à l'envers, rien n'y fait. J'ai essayé d'écouter de la musique, de compter les moutons, de boire un verre de lait, de me vider l'esprit mais bon sang, rien ne fonctionne. Je sens que la nuit risque d'être longue.

Je ne me suis pas trompée. Il est enfin 8h et je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'étais et je suis encore, si ce n'est pas plus, trop stressée. Je m'étais couchée tôt dans le but d'avoir bonne mine, c'est complètement raté. J'ai des cernes sous les yeux qui ressemblent au Grand Canyon. Personne ne voudra m'approcher, ils vont me regarder comme une folle psychopathe insomniaque, ils vont s'imaginer que... qui sait ? Peut-être qu'ils se diront que j'ai passé la nuit à organiser des meurtres, à découper des corps pour les congeler. Bon, d'accord, je pense trop. Ça serait vraiment étonnant qu'un des élèves se mette à imaginer ce genre de choses. Cette idée me donne des frissons dans le dos, ça serait vraiment super malsain. Surtout que, je ne suis pas du genre sombre, perverse ou mauvaise. C'est vrai qu'il m'arrive de passer pour une fille un peu étrange, trop solitaire et certains ont sûrement des doutes sur ma vie hors lycée, mais je suis normale ! Vraiment !

Après avoir enfin daigné de me lever, parce que il faut bien l'avouer, je suis plus qu'épuisée, j'ai enfilé mes chaussons et je suis descendue rejoindre ma mère au rez-de-chaussée. J'ai toujours eu une grande admiration pour ma mère. Elle est incroyable à mes yeux. Elle travaille dur chaque jour pour s'occuper de la famille, mon père aussi d'ailleurs. Mais j'ignore pourquoi, je me sens depuis toute jeune plus proche d'elle que de lui, sans dire que je n'aime pas mon père ! Non ! Au contraire, je l'aime tout autant que ma mère, mais notre relation est plus... distante je dirai. C'est sûrement de ma faute, j'ai peut-être empêché inconsciemment que notre relation évolue comme celle de ma mère et moi a évolué.