« Quand je vois tes dessins, je trouve que c'est trop kiuniu-kiuniu, pas assez fankai... »
(j'ignore comment traduire ces mots, mais ils me disent en gros : c'est moche, ton esprit n'est pas en paix pour dessiner quelque chose de beau.)
Mais bordel, laissez moi partir alors ! J'étouffe à ne rien faire, je me sens enfermée, encagée, c'est pas surprenant que mon esprit n'est pas "en paix". Laissez-moi voir le monde, laissez moi voyager !
« Rejoins une colonie de vacance ! » disent-ils.
NON ! Je suis en âge de voyager seule, j'ai fait des recherches pour m'en assurer alors laissez moi partir !
« Tu te rends compte que tu viens de sortir d'un accident ?
— C'était il y a deux mois !
— Cette année n'est pas bonne pour toi, tu ferais pas mieux de ne pas partir. Regarde, même une porte en fer est tombée sur toi il y a peu de temps. »
Merde, arrêtez d'être superstitieux, vivez à l'époque présent où les désillusions règnent en tyrans. Je comprends bien que vous êtes inquiet, mais je vais vous l'avouer : je n'ai pas peur de la mort. Je l'ai frôlé, j'en ai rigolé.
Ouais j'ai putain de rigolé. Quand on m'avait appris que je m'étais fait renversée par une voiture, tandis que j'étais à moitié groggy dans mon lit d'hôpital, j'avais laissé échapper un rire nasillard. Maman m'avait engueulé d'avoir ris, mais je comprends tout à fait ta colère.
Désolée.
Je ne suis pas une fille qui reste assise sans bouger un petit doigt, à protéger sa petite vie minable. Je ne suis pas faite en porcelaine. Laissez-moi partir.