The Doooooor.

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Et je me pris une porte.

Heureusement, mon sac-à-main Gucci était intact, seul mon maquillage avait été affecté par cette collision, et une vitre avait été maquillée gratos, je suis tellement généreuse. (vive moi) Après avoir rapidement ramassé mon sac-à-main et remit en place ma robe en tulle brodée de chez Valentino, j'entrais dans les bureaux du magasine «L'équipe», où j'allais effectuer mon stage de troisième année de licence de lettre. J'aurais quand même préféré travailler pour un magasine de mode, comme « ELLE », avec des gens qui sauraient m'apprécier à ma juste valeur. Même si je détestais le sport, ce stage me permettait de valider ma licence. Je me disais « courage Amélya, deux mois passeront vite »en espérant qu'ils nem'envoient pas sur le terrain ! Comment pourrais-je réussir à courir avec mes Louboutin?

Arrivée dans le hall, une secrétaire m'accueillit avec un simple sourire et des petits biscuits.


« -Bienvenue dans nos bureaux, je suppose que vous êtes Amélya Clarke ? Ravie de faire votre connaissance, je suis Manon, voulez vous un petit biscuit ? Me dit-elle d'une traite.

-Non merci je suis au régime. Une silhouette comme la mienne ça s'entretient.

Manon eut un petit rire gênée et reposa son assiette sur le comptoir.

-Je vais donc vous conduire dans le bureaux de m. Delacour, suivez moi je vous prie. »


Je l'avais donc suivi dans d'innombrables couloirs sans fin. Ils devraient vraiment engager des décorateurs d'intérieur, tout ce gris me donnait mal à la tête, et ne s'accordait pas du tout avec mon teint de pêche. Après une longue et interminable marche dans les locaux, une immense porte en acajou massif nous fit face.

-Nous sommes arrivées, vous pouvez maintenant rentrer, monsieur vous attend à l'intérieur.

-Vous pouvez disposer, je pense pouvoir arriver à ouvrir la porte toute seule.

-Bien madame, dit Manon d'un ton penaud, avant de se retirer.


Une fois la secrétaire partie, je préparais mon plus beau sourire, remis mon soutien-gorge victoria secret en place, avant de toquer à la magnifique porte. Pendant quelques secondes, je cru que cette imbécile de Manon s'était trompée, et quand j'allais faire demi-tour pour lui demander des explications, la porte s'ouvrit d'un seul coup. Je poussa un cri de panique avec de tomber à la renverse. Dans la chute, mon talon percuta brutalement le sol et se fendit en quatre. De rage, je me releva d'un bond pour lancer un bout de ma chaussure maintenant cassé à la figure du fautif.

« -NON MAIS CA VA PAS LA TÊTE ??? VOUS SAVEZ COMBIEN COÛTE CES ESCARPINS ?

-Il me semble que ce sont des Follies Strass Rete/Glitter si je ne me trompe pas, et donc elles doivent valoir dans les 900€. Dit-il d'un ton serein.

-895, POUR ÊTRE PLUS PRÉCISE, lui répondis-je en lui balançant un autre bout de talon.

-Je suis vraiment confus mademoiselle, je vous en achèterai une autre paire pour me faire pardonner. Voulez vous un petit gâteau pour vous changer les idées ?

-MAIS QU'AVEZ VOUS TOUS A VOULOIR ME FAIRE BOUFFER CES PUTAINS DE GÂTEAUX, JE SUIS AU RÉGIME.

-Un régime, mais vous n'en avez pas besoin, jolie comme vous êtes voyons.

-Ça je le sais déjà, merci, ça ne va pas m'aider à retrouver une paire de chaussure convenable,comment voulez-vous que je travaille dans ces conditions ?!?

-En parlant de travail, en vu de vos excellents résultats à votre faculté, j'ai décidé que vous serez notre reporter pendant tout l'EURO 2016. Vous suivrez donc l'équipe de France pendant tous leurs matchs mais aussi lors de leurs entraînements. Vous serez même hébergée dans les mêmes résidences qu'eux, alors heureuse ?

-JE. HAIS. LE. FOOT. Merci bien.Puis-je prendre ma journée pour digérer cette information ?Susurrais-je en me penchant légèrement afin d'accentuer un peu plus mon décolleté.

-Oui, bien... bien sur, mais pas de problème. Bégaya t'il en remettant ses lunettes Ray-Ban.Attendez un instant.

Il entra dans son bureau et ressortit quelques secondes plus tard en me tendant un jolie chèque.

-Tenez, et je vous pris de m'excuser une fois de plus pour vos escarpins.


Je lui arracha le chèque des mains et le remercia brièvement avant de tourner les talons. J'espérais que mes chaussures étaient encore en stock dans les magasins !

Une connasse avec des crampons [A.G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant