Chapitre 4

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Pdv Julia

Tous mon être vibre d'impatience. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée ! Cet homme je ne l'ai rencontré qu'hier, durant quelques minutes, nous n'avons pas vraiment parlé, et je ne connais même pas son prénom. Et pourtant, je suis excitée comme une puce à l'idée de le revoir.

- Raah ! Idiote ! Tu ne sais même pas ce qu'il te veut ! Mais ses yeux... ses yeux ! Ils étaient magnifiques, à tomber par terre... Je devais avoir l'air d'un poisson, je suis sûre que je le regardais avec des yeux ronds et la bouche ouverte... Mais quelle conne ! Et puis il avait l'air intelligent, et...et...et !? Je parle toute seule moi maintenant ? Je perds la boule. Ça y est mon cas est désespéré !

J'attachais mes cheveux en queue de cheval et me dirigeais vers ma penderie. Robe ? Jupe ? J'optais finalement pour un chemisier beige, une jupe brune et des ballerines. Je me rendis en bus au musée, et passa la matinée aux guichets. A midi, il m'attendait au beau milieu du grand hall, un magnifique sourire sur ses lèvres.

- Bonjour.

- Bonjour.

Je lui répondais avec un sourire gêné, devant son regard franc. Il me tendit son bras, que je pris avec un peu d'hésitation. Nous sortîmes en silence du musée, et il m'emmena dans un petit restaurant. Ce restaurant était excellent, mais très méconnu, j'y étais allé une fois avec maman. On nous installa près de la grande baie vitrée, un peu à l'écart du monde. Ses prunelles brunes me fixaient intensément :

- Je crois que nous avons oubliés les présentations hier. Je m'appelle Raphaël.

- Julia.

Je lui offris mon plus beau sourire. Le serveur nous amena nos boissons à cet instant précis et pris nos commandes.

- C'est la première fois qu'un visiteur m'invite à manger...

- Vraiment ? C'est étonnant, vous êtes pourtant charmante. Et puis vous aviez l'air si triste, j'ai pensé qu'un diner vous ferait sourire.

- Triste ?

Je le regardais étonnée. Triste. Cela se voyait donc tant que ça ?!

- Oui, vous récitiez votre texte sans grande conviction. Je pense néanmoins à avoir été le seul à le remarquer. Vous jouez très bien la comédie il faut dire.

Je baissais les yeux et pris une gorgée de mon cocktail.

- Je... je ne pensais pas que quelqu'un s'en apercevrait, et encore moins un visiteur.

- Il n'y a pas de mal vous savez, tout le monde peut être triste un jour.

Il m'offrit un sourire rassurant :

- Et je serai très heureux si j'ai pu égayer votre journée.

- Vous l'avez fait, deux fois de suite même.

Je lui rendis son sourire. Le serveur nous apporta nos plats. Nous avons mangé en parlant de tout et de rien, mais se temps passé ensemble fut trop court. Il me raccompagna jusqu'au musée, et me laissa son numéro avant de partir.

Pdv Raphaël

Ces sourires qu'elle m'a offerts, ils sont précieux, ils veulent dire que je peux l'aider. Et c'est bien ce que je compte faire. Profitant du fait qu'elle soit au musée pour l'après-midi et que sa mère soit aussi au travail, je me rendis chez elle. Bien sûr personne ne put me voir rentrer. Elle vivait dans une modeste maison à l'extérieur de la ville. L'intérieur était chaleureux et douillet, je suis monté dans sa chambre : des murs blancs, un lit, une commode, une penderie, et un bureau. C'est tout.

J'étais habitué à voir cette chambre, mais d'y être réellement me rendis triste. Cette chambre était vide, vide de sa présence. C'est comme si elle ne voulait pas y être et qu'elle allait partir à tout moment. Je fis attention à ne rien bouger lorsque je me mis à chercher son collier. C'est un collier que lui avait offert, ou plutôt envoyé son père. Depuis sa mort elle y était très attachée, mais il y avait autre chose avec ce collier, et je voulais le voir de mes propres yeux pour en être sûr.

- Je croyais que tu avais compris quand IL avait dit de ne plus t'intéresser de cette humaine.

- Gabriel... Que fais-tu ici ?

Le voilà, je le mis dans ma poche avant de me tourner vers Gabriel.

- Je suis venu te chercher, tu vas avoir des ennuis si tu continues comme ça.

- Ce que je fais ne regarde personne, je suis libre de mes mouvements, non... ?

- Raphaël, s'il te plait.

J'allai lui répondre quand mon portable se mit à vibrer :

15h35 : Coucou, c'est Julia ;)

15h35 : Rebonjour, tu n'es pas au travail ? Ce n'est pas sérieux ^^

Je levai mon regard et vit Gabriel qui me fixait patiemment.

- Très bien je vais rentrer.

Je suivis mon frère tout en répondant à Julia qui venait de me renvoyer un message.

15h38 : Non je suis en pause. Mais je me disais qu'on pourrait se revoir...

15h39 : Bien sûr ! Quand tu veux.

15h40 : Et bien pourquoi pas demain dans le parc du centre-ville ?

15h40 : Oui, le soir quand tu sors du travail. On aura plus de temps pour discuter.

15h42 : Ça me va. Donc demain à 16h.

15h42 : J'y serai. A demain.

15h42 : A demain.

Appartient moiWhere stories live. Discover now