Chapitre 1

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Famille - Génération Goldman

*

Hugo tendit la main pour éteindre son réveil. Il se retourna dans son lit et s'étira. Retrouvant peu à peu ses esprits après sa courte nuit, il se rappela que l'on était Dimanche. Il se demanda pourquoi son réveil était en marche avant de se souvenir que l'on enterrait sa tante aujourd'hui. Une tante qu'il n'a jamais connue et dont il ne sait même pas le nom.

- Alors pourquoi y aller ? Chuchota-t-il en bougonnant.

Il sortit finalement de son lit puis de sa chambre. Il descendit l'escalier très lentement et continua sa marche lente jusqu'à la cuisine. Alors qu'il s'installait pour manger, sa sœur entra en trombe dans la pièce et lui tapa l'arrière du crâne.

- Hugo ! Grouilles-toi, faut qu'on partent dans trente minutes maxi !
- C'est bon Claire, laisse-moi manger. Grogna-t-il en se frottant les paupières.

Claire avait vingt ans et semblait pourtant en faire trente. Ses cheveux étaient bruns, comme à peu près tous le reste de la famille, et ses yeux étaient bleus. Elle avait une peau pâle et était petite.
Le regard d'Hugo, lui, ne s'attardait pas sur l'expression stressée de sa grande sœur mais plutôt sur sa tenue. Aucune robe en vue, juste un jean noir déchiré, une chemise de la même couleur et des converses tout aussi noires.

- Hum... Claire ? Elle se retourna vers lui, une tasse de café dans la main. T'es... Hum... Pas censée porter une robe pour l'occasion ?
- Une quoi ? Connait pas.

Hugo étira un aussi large sourire qu'elle avant que leur mère n'entre dans la cuisine.

- Claire par pitié, va mettre autre chose. Soupira Mme Niogret. Et Hugo, j'ai sorti ton smoking sur ton lit.
- Mais pourquoi ? S'offusqua la concernée. C'est bon, on la connait même pas.
- Je suis d'accord avec elle Maman. On a pas besoin de bien s'habiller. Tant que c'est noir, ça marche, non ?

Mme Niogret poussa un soupir et regarda un par un ses deux enfants, se demandant comment elle les avait éduqués. Finalement, elle attrapa son sac à main sur un des plans de travail et tourna les talons pour ressortir de la cuisine.

- Bon, faites comme vous voulez. Mais changez votre langage, merci. Déclara-t-elle avant de disparaître dans le salon.
- Qu'est-ce qu'elle peut être chiante parfois. Se plaignit Claire.

Elle sortit à son tour de la pièce, laissant Hugo seul. Il termina son petit-déjeuner sans se presser. Puis, il monta les marches de l'escalier deux par deux et entra dans sa chambre. Il ne fut aucunement surpris de voir que sa mère avait déjà ouvert ses volets et aéré sa chambre. Son regard se posa alors sur le smoking sur son lit et il grimaça. Finalement, il attrapa le cintre qui le portait et le rangea dans son armoire. Il sortit ensuite une panoplie de vêtements noirs : jeans, t-shirt, chaussettes et veste ; et les enfila rapidement.
De quoi être dans le thème, passer inaperçu et rester assez classe quand même.
Il prit son smartphone qui chargeait sur sa table de nuit, vérifia s'il avait reçu des messages, et, ne voyant rien, le passa sur mode avion. Il mit ensuite son casque autour de son cou et le brancha à son téléphone, apparemment, ils avaient une bonne heure de route à faire.

- Je l'ai jamais vu, je la connais pas, je sais pas comment elle s'appelle, j'en ai rien à foutre et en plus, on va mettre du temps à y aller. Putain, quelqu'un peut me rappeler pourquoi on m'a forcé à me lever ?

Il soupira pour la énième fois de la matinée et se dirigea vers la salle de bain. Là-bas, il croisa sa sœur qui se maquillait. Elle arrêta de se mettre du mascara, le fixa de haut en bas et émit un petit rire avant de lui tendre la paume de sa main. Hugo tapa sa main sur la sienne et attrapa son gel alors qu'elle continuait de se maquiller. Il prit un petit peu de la mixture et se mit à relever ses cheveux bruns.
Une fois la chose faite et sa sœur partit, il se regarda dans le miroir. Sa crise d'acné était passée lors de ses années au collège si bien qu'il ne lui restait que quelques boutons devant les racines de ses cheveux, mais rien de bien voyant, et ses yeux noisette étaient encadrés de longs cils noirs. Il passa sa main le long de sa mâchoire carrée et se rendit compte qu'il aurait peut-être dû se raser. Mais un petit coup d'œil sur sa montre suffit à le faire changer d'avis et courir dans les escaliers jusqu'à l'entrée. Il enfila ses baskets, passa aux toilettes, vérifia qu'il avait tout ce qu'il lui fallait, sortit de la maison et ferma la porte derrière lui. Il s'assit sur un des sièges arrières de la voiture, au côté de sa sœur, salua son père et attacha sa ceinture. Cinq minutes après être sorti de chez eux, il enfila son casque et enclencha sa musique.

Crâne d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant