Et je serai poussière

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La flamme vacille.

La cloche sonne douze coups.

La fenêtre légèrement entrebâillée.

J'ai chaud.

Le ronronnement d'une voiture, puis plus rien.

Le silence.

Total.

Le halo orangé de la bougie.

Cette vie me pèse.

Le vent soulève lentement le rideau.

Je me lève, il fait plus frais.

J'ouvre la fenêtre en grand, profite de l'air pur qui caresse mon visage.

Je crois aujourd'hui, avoir trouvé quelqu'un qui pense comme moi, qui aspire à une vie meilleur.


Je fixe mon regard sur les grands pins au loin.

Quelqu'un qui comme moi, rêve d'être plus, d'aller au delà de tout ce qui ne nous sera jamais permis.

Le vent souffle, les hautes cimes ploient.

J'ai froid à présent. Un frisson me parcourt.

Est-ce un crime que d'avoir de plus grand desseins ? Est-ce perte de temps que de vouloir une vie plus folle, plus sauvage ?

La lune n'en est qu'à son premier quartier et pourtant, elle est d'un clarté éblouissante. Les étoiles scintillent, pas un nuage ne trouble le ciel.

Au fond, je ne suis pas faite pour cette vie, ce quotidien assommant et ces habitudes agaçantes.

Je hais cette vision de l'avenir !

Je me recule et ferme la fenêtre.

Je hais ce monde si prévisible !

Je retourne dans mon lit et prend dans mes mains le cahier abandonné un peu plus tôt. J'avais prévu d'écrire et je me suis perdu dans mes reflexions. Je ferme le cahier et le pose au pied de mon lit. Je voudrais tant faire plus qu'écrire des histoires. Je voudrais les vivre.

Je tourne sur le côté.

D'un souffle froid, j'éteins la flamme mourante.

Je me berce d'illusions.

Finalement, je ne suis rien.


Une poussière dans le désert aride qu'est l'humanité.

Ce pourrait-il que le monde soit beau ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant