Mourrons

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Je rêve de vivre.

Vivre loin des hommes, de la civilisation.

Loin des immeubles décrépis, des petites maisons roses, des autoroutes grises, des stations essence surpeuplées, des centres commerciaux trop neufs, des panneaux de circulations fluo, des champs de maïs arrosés de pesticides, des usines immenses, des marrées noires de plus en plus grandes, des voitures qui ne savent que polluer, des écoles dont tout le monde se fout, des hôpitaux pleins à craquer, des p'tits vieux qui croient avoir eu une vie parfaite, des gratte-ciel si laid, des ordures qui s'entassent, des autres qui m'insupportent, du monde qui se meure, de la terre qui se noie, des rêves qui se perdent, de cette société trop bien gérée, du temps qui passe, de ceux qui préfèrent croire que ça changera et de ceux qui savent que ce n'est pas le cas mais qui s'en foutent quand même, des glaciers qui fondent et de la couche d'ozone qui se fend, de cet univers bien pourri.


J'aimerais juste pouvoir vivre loin des Hommes qui détruisent tout.

De cette race qui ne mérite pas d'être supérieure.

D'un Monde qui cri sa colère silencieuse à chaque instant.


Je ne suis pas née à la bonne époque, sur la bonne planète, dans la bonne dimension.


L'humanité est si insignifiante.

4,55 milliards d'années que la Terre existe, 3 milliards qu'elle est viable et l'homme n'est apparu qu'il y a 200 000 ans. Autant dire rien.

L'homme a-t-il toujours eu ce besoin de grandeur, de pouvoir, et de détruire encore et encore ?

La Terre court à sa perte et pourtant seule une poignée d'hommes et de femmes semblent s'en préoccuper.


Nous vivons dans un monde déjà mort. Il n'y a plus d'espoir. Plus rien à quoi se raccrocher. Juste le vide pour nous oublier. La désolation pour nous anéantir.



Et pourtant, malgré tout cela, j'aime la vie. Attention ! Pas ma vie mais LA vie. Le regard que je porte sur le monde est celui d'un éternel enfant aux yeux sans cessent émerveillés.

Il ne faut pas non pus oublier que ma tête est pleine de rêves, tous trop fous pour être un temps soit peu envisageable. Mais que serait la vie si tout était si simple, s'il n'y avait pas un minimum de danger, d'obstacles ? L'impossible n'est pas un mur d'acier qui se dresse devant nous, mais un mot. Et un mot seul n'a aucun sens. Un mot sans âme ne veut rien dire.


Et si mon âme sombre dans ténèbres

Elle renaîtra à la divine lumière,

J'ai trop chéri les astres

Pour redouter la nuit.

Ce pourrait-il que le monde soit beau ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant