Vivons

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Je crois qu'au fond mon bonheur se résume à de petites choses toutes simples. Y en a qui rêve de conduire une Ferrari, de passer un weekend dans un des plus luxueux hôtels de Paris, [...]. Moi, j'ai pas besoin de tout ça... Je me satisfais de truc tout con, comme perdre une journée entière de vacances à regarder des séries, passer trois jours pleins à relire pour la centième fois toute la saga des Percy Jackson de Rick Riordan, m'endormir en écoutant I want to write you a song avec la fenêtre ouverte, contempler la flamme d'une bougie, arroser mes plantes grasses (bien que je n'en ai plus qu'une à présent...), bigophoner* pendant une heure ou deux à une personne que j'aime vraiment beaucoup (et ça m'arrive pas souvent), [...]. Bref, des trucs tout simple.

J'aime ça, les trucs tout simple.

J'aime écouter Blame it on me de George Ezra dans la voiture de mes parents, sur la banquette arrière à droite (à l'arrière bicause les sièges sont plus proches des vitres que ceux de devant et à droite, bicause c'est ma place), baisser la vitre au max, sentir l'air frais frapper mon visage en regardant le ciel couleur bleu rois.

J'aime m'installer dans le fauteuil de ma mère, sur la terrasse. J'irais bien dans le jardin mais c'est un peu la jungle... Ma mère, elle adore les plantes et tout, et y en a partout, même sur la terrasse. Y a toujours pleins de pots avec pleins de plantes différentes. Moi aussi j'adore les plantes. Et puis y a aussi pleins de bougies et de photophores, ça aussi j'aime beaucoup. Bref, dans ce fauteuil, j'écris à la lumière du lampadaire (parce que je préfère le jardin de nuit) dans mon petit cahier. Ce cahier, c'est ma mère qui me l'a offert. Il est noir avec pleins de fleurs de toutes les couleurs et y a écrit freedom en bas à droite en lettres dorées. À la base je l'aimais pas trop mais maintenant je l'adore. Et puis de temps en temps j'arrête d'écrire et je contemple le ciel. Quand y a pas de nuages y a énormément d'étoiles. Enfin même quand y a les nuages elles sont là, mais on les voit pas.

J'aime manger un sandwich jambon-fromage (qui soit dit en passant s'appelle un Parisien, me demandez pas pourquoi) tout en marchant seule sur un petit chemin recouvert d'une couche blanche de neige et entourée de grands arbres dépourvus de feuilles.

J'aime lire, allongée dans mon lit, sous la lumière tamisée de mon plafonner, Autre monde de Chatham jusqu'à m'endormir d'épuisement.

J'aime m'asseoir en tailleur, le dos droit, le yeux fermés, entendre les oiseaux chanter et sentir le vent frais sur mon visage, frissonner lorsqu'il passe son mon t-shirt, sourire lorsque je me rends compte que je suis heureuse.

J'aime relire encore et encore le premier chapitre du Livre sans nom (je vous aurais bien donnez l'auteur mais il est anonyme...), j'aime les premier instants de ce bouquin où l'on découvre le "héros" (si on peut dire, bicause là, ce serait plutôt l'anti-héros), j'aime cette façon d'entrer en matière, et j'aime par dessous tout, le personnage lui même, le Bourbon Kid.

J'aime vivre sans me préoccuper du lendemain. J'aime ces rares fois où la peur de l'avenir se dissipe. Ces moments où je peux pleinement être heureuse, libre. Ces instants où je me sens moi même, où je sais que me rêves peuvent se réaliser, que je n'ai pas à avoir peur, que tout est possible et que mon futur n'est pas tracé, qu'il peut changer, non pas comme je voudrais qu'il change mais comme l'imprévu le déciderait...

Et puis la peur revient, toujours plus ardente, jusqu'à devenir omniprésente. Et je me rends compte que mon avenir est insignifiant et que demain ne sera pas plus important et pas moins pire qu'aujourd'hui.



PS : Désolée pour le style mais j'ai lu L'attrape-cœur de Salinger y a pas si longtemps que ça (enfin pour le coup, ça m'a plutôt donné mal au coeur mais ça c'est parce que je lisais dans le bus). Je sais pas comment l'expliquer, mais c'est prenant... Bref lisez-le, vous comprendrez. Remarquez, il date pas mal, la première édition a été publiée en 1945 (ça a absolument aucun rapport).


* au cas où vous sauriez pas, ça veut dire téléphoner... je précise, bicause je l'ignorais totalement.

Ce pourrait-il que le monde soit beau ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant