La guerre est là, hélas

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Les vilains déversaient leurs étangs de venin à l'aube des villes éteintes. Une vielle à roue sifflait, cisaillant les sapins de ses sombres refrains sans étreintes. N'ai-je jamais dit que ces mots qu'ils vénèrent et déguisent, mènent à des mères dont les fils se déciment, de minables amers qu'on désigne, à des tombes anonymes et des sanglots épais ? Sans glorifier les hommes qui tombèrent pour la paix, on donne au monde des enfants de démons à l'épée, déjà noircis par les verbes trompeurs des vicieux.

Ne buvez pas dans les vins qu'ils vous versent, leurs torpeurs éviscèrent les cieux, plongent aux plus vieux des âges. Pour une morale amnésique, parsemée de fécondes épines, ils feront tout ces lâches. Et moi, dès que me vient le spleen, me prend la mort à l'âme, étriqué par ces mets de silence et d'adieu. Mais que puis-je faire, hélas ? 

Soldat, arme à la main, que tu es sombre et laid. Nada plus d'inhumain quand tu fais rimer le sabre et le lait. Et les mères endormies voient les mains de leurs fils faire sombrer les enfants impatients qui, le jouet disparu, se font tout riquiqui et remontent la rue. Sa silhouette swingue et zigzague. Vers sang sur la digue, l'haleine d'air hécatombe.

Hélène dort. Emma tombe.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 07, 2016 ⏰

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