Ames soeurs

Chapitre 2

Reïden m'attendait près d'un arbre, un écureuil mort à la main, pendant que j'en chassais un second. Ma flèche étant positionnée sur l'arc, je n'avais plus qu'à lever deux doigts pour tuer ma proie. Le rongeur, caché dans un arbre, pointa enfin le bout de son nez. J'attendis quelques instants qu'il descende plus bas sur le tronc, et mis fin à sa vie lui enfonçant la pointe de flèche entre ses deux yeux. Reïden alla chercher l'animal suspendu, et se mit à faire un feu pour que l'on puisse se nourrir.

- Ca fait quatre jours que l'on marche, sans rien trouver, fit remarquer le combattant.

Je ne lui répondis pas. Il était d'un naturelle impatient, lorsqu'il voulait quelque chose, il fallait qu'il l'obtienne à la seconde.

- Qui nous dit que cette femme ne nous a pas menti ? Continua-t-il.

- On a pas d'autre choix que de la croire. Fais nous griller ses rongeurs au lieu de parler.

Une fois le feu allumé, et la nourriture prête à être consommée, Reïden et moi nous sommes empressés de satisfaire notre faim. Les jours passés avaient été tranquilles, aucunes Ombres n'étaient venues déranger notre sommeille, tout comme nous n'avions croisé aucun autre être humain. Notre solitude ne nous avait pas découragée, bien au contraire, nous étions encore plus déterminés.

A présent le soleil était à son zénith et nous nous étions remis en route. Petit à petit, la forêt se faisait de moins en moins dense. Après une petite heure de marche, on pouvait aussi entendre le son de l'eau en chute libre, jusqu'à que les chutes Nébelle soient enfin à porter de notre vision.

- Enfin ! s'exclama mon ami.

Le spectacle était magnifique : l'eau tombait abondamment d'une petite falaise de quelques mètres de hauteur pour s'écouler dans une source d'eau. Sur les côtés, la terre formait des pentes ardues qui rejoignaient la cime de la falaise., où se dressait une silhouette d'homme. Discrètement, je bousculait Reïden pour qu'il se cache derrière un arbre.

- C'est lui, c'est l'élu, chuchotait-il.

- Probablement ... Il est passé devant nous, mais il est seul.

La silhouette, qui était pour le moment dos à nous, se déplaça et fit quelque pas sur la gauche. Elle s'arrêta et regarda dans notre direction quelques instants. Il avait l'air fort, mais pas très grand. Ses chevaux étaient blonds et courts, mais la distance était trop grande pour que je puisse apercevoir plus de détails sur son visage.

- Est ce qu'on est sûre que c'est notre ennemi ?

- Le monde est notre ennemi Reïden.

Personne ne semblait rejoindre l'inconnu. Il resta un moment au somment, faisant quelques pas de gauche à droite. Nous avait-il remarqué ? Probablement pas, nous n'étions pas à découvert, et il y avait encore quelques arbres qui formaient la forêt devant nous. Leur ombres nous dissimulaient, et nous ne faisions pas de bruit.

La silhouette qui s'était arrêtée depuis un moment se pencha pour ramasser un objet au sol. Il prit ensuite la direction du Sud, la même que la nôtre. J'attendais encore un peu, scrutant les bois autour de moi, avant de prendre la parole :

- Il a une dague, un arc et va au Sud. C'est lui.

- Et l'autre, il est où ?

- Soit devant, soit derrière, soit déjà mort.

Reïden me dévisageait. Il attendait que je prenne un décision, que je lui donne un ordre. Il avait été éduqué dans ce but après tout, m'obéir, m'assister jusqu'à la mort. Il m'était totalement asservi.