Projet De Liberté Sous Tutelle || Dramione [TERMINÉ]

Chapitre 3

Il régnait un brouhaha monstre dans la salle à manger d'une vaste demeure située dans la campagne anglaise, près du village d'Ellesmere, et ce depuis dix bonnes minutes déjà. Cela n'avait rien d'étonnant, puisqu'il était bientôt midi, et que la faim commençait à se faire ressentir. Mais toutes les conversations cessèrent lorsque entrèrent dans la pièce une jeune femme et un jeune homme.

Ce n'était pas la jeune femme qui était à l'origine de ce silence, mais plutôt le jeune homme. Inconnu mais pourtant connu de tous, c'était lui la cause de ce soudain silence.

Un visage blafard, des yeux inquiétants par la folle lueur qui y scintillait, des cheveux étrangement clairs, un corps squelettique, il semblait aussi surpris que les occupants de la pièce.

Des gamins. Des mioches à n'en plus finir ! Des jeunes, des plus vieux. Des grands, des petits. Des garçons, des filles. Des bruns, des blonds, des roux, des noirs. Il y en avait assez pour former au moins 2 équipes de Quidditch, commentateurs et supporters compris !

Drago entendit à peine Granger lui demander s'il allait bien, et ne réagit que quand elle le secoua légèrement par l'épaule. Il se tourna vers elle, et incapable de prononcer un mot, se contenta de la dévisager avec incompréhension.

- Ce sont des orphelins, répondit-elle, comprenant sa question muette. Leurs parents sont morts durant la seconde guerre, et ils n'ont personne pour s'occuper d'eux. Ils n'ont pour la plupart plus de familles, pour certains des oncles ou tantes inconnus, pour d'autre des proches qui ne peuvent s'en occuper. Quelques-uns ont erré dans les rues pendant un certain temps, d'autres ont été placés dans une famille d'accueil à laquelle ils n'ont pas pu se faire. Une grande majorité a été amenée ici par des employés du ministère ou par des civils, quelques rares sont venus par eux-mêmes.

Le Serpentard resta muet, méditant sur tout ce qu'elle venait de lui dire. Il ne comprenait pas comment le responsable de sa « liberté sous tutelle » avait pu le placer dans une sorte d'orphelinat, alors qu'il était classé R. Et la surprise et la peur qu'il lisait dans les yeux de certains gamins n'étaient en rien pour lui apporter des réponses.

- Je ne sais pas pourquoi on t'a placé ici, lui dit alors Hermione, comme lisant dans ses pensées. Mais s'ils apprennent à te connaître un minimum, ils ne te craindront plus.

Il tourna lentement la tête vers elle et vrilla ses yeux fous aux siens.

- Parce que tu crois vraiment que j'ai envie d'apprendre à connaître une bande de gamins écervelés, rétorqua-t-il lentement.

- Alors ne t'attend pas à ce que la peur qui brille au fond de leurs pupilles disparaisse de sitôt si tu ne fais rien pour l'apaiser, répondit-elle froidement avant de se tourner vers les adolescents. Les enfants !

Ceux qui avaient commencé à chuchoter se turent et tournèrent la tête d'un seul mouvement vers la jeune femme. Drago put cependant entendre clairement un « Je déteste quand elle nous appelle comme ça alors qu'on a 16 piges et dès ! » dans le silence qui venait de s'installer. Plusieurs rires étouffées retentirent alors, et Granger sourit également brièvement.

- Les enfants, répéta-t-elle cependant, même si vous le connaissez certainement pour avoir entendu parler de lui dans les journaux il y a quelques jours, je vous présente Drago Malfoy, qui va vivre quelque temps avec nous. Il dormira dans la chambre au fond du couloir des garçons, et se chargera de surveiller ces derniers le soir et de garder un œil sur vous tous lorsque je travaillerai, annonça-t-elle d'une voix calme et posée.

Certains adolescents écarquillèrent les yeux de surprise et se penchèrent à l'oreille de leur voisin pour leur chuchoter quelque chose à l'oreille, d'autres, réprimant un frisson d'effroi, braquèrent leur regard sur Drago, tout aussi surpris et effrayé qu'eux. En cette instant, les filles furent bien contente d'être ce qu'elles étaient : ça leur évitait de se faire surveiller par le jeune homme, qui n'avait rien de rassurant.