Chapitre 28

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Les jours suivants, la jeune femme resta plongée dans un état second dont rien ne parvint à la faire sortir. Les enfants tentèrent de l'égailler un peu, en vain. Morose et amère, Hermione ne cessait de penser à Drago, aux moments passés avec lui, à son arrestation par Uitiosus, et à ce qu'il devait penser, à présent qu'il était retourné à Askaban. Le lendemain de son interpellation, elle envoya un courrier au ministère pour prévenir Josh qu'elle n'irait pas travailler pendant quelques jours, prétextant qu'un de ses pupilles était souffrant et qu'elle voulait rester avec lui. Un peu embarrassée de ce mensonge encore plus honteux qu'il ne l'était déjà puisqu'elle était bien incapable de s'occuper des enfants actuellement, elle tenta de se donner bonne conscience en se disant qu'au moins, elle n'embêterait pas Josh avec sa vie privée, et que son patron ne se poserait pas de questions. Ce qu'il aurait assurément fait si elle avait justifié son absence en prétendant être elle-même souffrante. Or, elle ne voulait parler à personne, même pas à Ginny qu'elle n'avait pas mise au courant des évènements.

Et cette situation dura jusqu'au mardi suivant.

Comme tous les matins précédents, la Gryffondor se leva de bonne heure, incapable de dormir plus longtemps. Elle n'avait pourtant dormi que quelques heures et était exténuée, mais rien n'y faisait. Drago la hantait, et à chaque fois qu'elle avait le malheur de fermer les yeux, elle voyait le jeune homme enfermé au fond d'une misérable cellule glaciale à Askaban, allongé sur un tas de paille pourri, immobile, la peau blafarde, les yeux clos. Comme mort.

Elle passa par la salle de bain et fit un effort considérable pour s'habiller. A vrai dire, elle n'en voyait plus l'utilité. Elle aurait aussi bien pu rester en pyjama toute la journée, pour ce que ça allait changer. Elle n'irait pas travailler, ne sortirait pas non plus, et ne comptait ouvrir la porte à personne, même si la pile de la sonnette devait y passer. Mais les enfants s'inquiéteraient alors d'avantage et elle ne voulait surtout pas les effrayer. Elle s'en voulait déjà assez pour la négligence dont elle faisait preuve ces derniers jours.

Elle descendit, le regard hagard, la démarche monotone et s'assit dans la salle à manger. Shinji lui apporta un petit déjeuner mais elle n'y toucha même pas. Elle ne touchait quasiment plus à rien depuis trois jours. Elle ne pouvait pas. Son estomac était noué et elle était incapable d'avaler quoique ce soit, même un café susceptible de la réveiller un peu. Et dire qu'elle avait presque exigé d'Arya qu'elle remange lorsqu'elle était en dépression ! Elle réalisait à présent que ce n'était pas de la mauvaise volonté de la part de la rouquine, mais bien une incapacité à s'exécuter. Elle ne pouvait vraiment rien avaler !

Et Merlin qu'elle se sentait vide ! Désespérément vide même ! Et tellement coupable ! Tout était de sa faute à elle ! Elle aurait du savoir contrôler ses émotions et ses sentiments ! Elle aurait du s'en tenir à ce fichu contrat ! Elle s'était montrée tellement égoïste ! Et inconsciente ! Et à cause d'elle, Drago était de nouveau à Askaban.

Dégoutée, elle repoussa son assiette et sortit de la pièce pour s'arrêter pas plus loin que dans le hall. Où allait-elle aller ? Qu'allait-elle faire ? Elle n'avait plus envie de rien. Plus envie de travailler, de parfaire sa vie professionnelle ! A quoi bon, puisqu'en rentrant le soir, Drago ne serait plus là ! Elle ne voulait pas lire non plus. Ca ne servait à rien, puisqu'elle ne pourrait pas partager son avis avec Drago. Et pourquoi regarder la télévision si elle ne pouvait plus se blottir contre lui le temps d'un film, en rentrant le soir ? Tout lui paraissait tellement fade, dépourvu d'intérêt ! Elle en avait le cafard !

Le hibou qui amenait la Gazette du sorcier toqua à la fenêtre. Telle un automate, elle lui ouvrit la fenêtre, détacha le quotidien et paya, avant de refermer derrière lui. Son regard tomba alors sur le gros titre. Et sa lecture fut pour elle comme une décharge électrique qui la sortit de la transe dans laquelle elle était plongée. Sa tristesse et sa culpabilité furent balayées et une colère sourde l'envahit, détruisant tout sur son passage pour laisser place à une certitude : elle ne se laisserait pas faire. Pas cette fois.

Projet De Liberté Sous Tutelle || Dramione [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant