Chapitre 5

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Cela faisait une semaine que j'avais vu Nathan et depuis je n'avais aucun nouvelle.

Je me dis que j'avais vraiment été conne. Comme si un mec comme lui pouvait vouloir d'une fille comme moi.

Je m'étais enflammé pour rien.

Et je l'avais embrassé en plus de ça, je suis vraiment stupide !

Je me giflai intérieurement et regardais autour de moi.

De grands casiers ornaient les murs et créaient des rangées au milieu de la salle. Certains débordaient de dossiers et d'autres au contraire étaient vides attendant qu'on les remplissent.

Et c'est ce que je devais faire, toute la journée, toute la semaine, tous les mois, pendant un an.

Je désespérais surtout que Catherine , ma collègue des archives, étaient antipathiques et m'avaient accueillis comme une pestiféré, elle ne me parlait pas et quand j'essayais d'engager une conversation elle me montrait bien qu'elle n'en voulait pas.

J'avais donc abandonné l'idée d'avoir une discussion.

Je continuais de ranger de dossiers dans des casiers quand je vis que je tenais entre mes mains le dossier Mïller.

Je souris et le rangeais précautionneusement.

Tandis que je continuais je repensais à cette affaire :

Vanessa c'était faite passer pour Sophie et avait presque obligé le père, veuf et mourant, a changé son testament en l'incluant, elle avait ensuite rajouter des médicaments contre les hausses de tension dans son café. Sans s'en rendre compte il avait ingurgiter une demi-douzaine de pilules qui avaient fait ralentir son cœur jusqu'à lui créer une crise cardiaque qui lui fut fatale.

Mais c'est seulement avec des preuves en béton et un interrogatoire corsé qu'elle a avoué, se condamnant à un procès qui aboutirait certainement à plusieurs années de prison.

Je n'étais pas peu fière d'avoir réussie mais là tout de suite entre ces piles de papiers , je ne pouvais me réjouir de ça.

Et au moment où je m'y attendais le moins mon téléphone sonna bruyamment, affichant le nom de Nathan.

J'hésitais à répondre et puis je me dis que je n'avais rien à perdre alors je décrocha :

"- Allo ?

Comme réponse je n'eus droit qu'à un silence plombant. Je répétais plusieurs fois allo , avant d'entendre une toute petit voix me demander de venir le chercher sur la route 57 au niveau du début du centre commercial.

Sans réfléchir je partis , prétextant à Catherine un mal de crâne insupportable .

Arrivée là-bas je trouvais Nathan , tee-shirt troué et arcade en sang, adossé au mur du premier magasin.

Je m'approcha et quand il me vit son regard s'illumina.

Il vint à ma rencontre pendant que bouche-bée je le regardais s'approcher difficilement.

Il monta dans la voiture en silence et le trajet jusqu'à chez lui se fit également en silence troublé uniquement par ses indications de route.

Je l'aidais à monter dans son appartement et allais lui chercher une trousse de soin.

J'en profitais pour détailler son appartement, son entrée était toute simple : juste un porte-manteau ornait les murs aux couleurs sombres. A gauche, je pouvais voir une cuisine qui paraissait sobre elle aussi. Tout comme l'entrée, la cuisine était grise. Et plus j'avançais plus je me rendais compte que tous les murs de son appartement étaient gris ou noirs.

Seule la salle de bain était joyeuse, un joli bleu ornait les murs et un miroir en forme de nuage se trouvait au dessus du lavabo sur lequel était posé un verre rempli d'une brosse à dents et d'un rasoir.

Je remarquais qu'il n'y avait qu'une seule brosse à dents donc il vivait seul !

Mes manies d'enquêtrice me rattrapaient toujours !

Je sortis un désinfectant et des compresses pendant qu'il s'installait sur le rebord de sa baignoire.

Je me rapprochais et le soignais.

Mes doigts tremblaient sur les compresses, j'étais tellement proche de lui , je n'avais qu'à plier les jambes pour me retrouver sur ses genoux. Et puis son absence de nouvelles pendant une semaine me revint en mémoire et je me reconcentrai sur ma tâche, oubliant qui était en face de moi.

Nous étions assis sur son canapé, en silence, j'avais fini de le soigner depuis déjà dix minutes alors voyant bien que je n'avais plus rien à faire là je décida de partir et au moment où je me levais il murmura :

"- Attends.

Je me retournais et le scrutais, il me regardait. Comme il ne parlait pas je repartis et encore une fois il m'arrêta :

- Si je t'ai pas envoyé de messages c'est que j'avais une bonne raison.

N'y tenant plus je lui demandais :

- Ah oui ? Laquelle ? je mis un peu plus d'amertume dans ma question que prévu et il le sentit très bien si je me fiais à son foncement de sourcil.

- Je t'ai menti.

Génial ! Comment je dois le prendre ? Voulus je dire mais j'arrivais seulement à articuler un "pourquoi ?".

- Parce que si je te disais la vérité je n'avais aucune chance. Murmura-t-il en baissant les yeux.

- La vérité sur quoi ? Sur quoi t'as menti ?

Plus énervée que jamais , je l'agressais presque sur ma dernière question. Il me regarda interloquée.

Et oui mon grand je suis pas toujours gentille et conne !

Je me tus et attendis qu'il parle et c'est ce qu'il fit au bout d'interminables secondes :

- Sur beaucoup de choses , je ne suis pas pompier bénévole et je ne suis pas non plus médecin pédiatre.

Ah oui c'est vrai il m'avait dit être pompier et également qu'il était pédiatre seulement je ne me souvenais plus de ce dernier point .

Je l'incitais à continuer d'un regard appuyé.

- Je savais que si je te disais qui j'étais ça allait te faire fuir du coup...

Je le coupa soudainement me surprenant moi-même :

- Du coup tu m'as menti pour être sûr de pouvoir tirer ton coup !

Je ne savais pas d'où me venait cette énergie. Peut-être que c'était à cause du sentiment de m'être faite prise doublement pour une conne. Dire qu'avant je me serais méfié ça m'aurait sûrement évité ce genre de situations lamentables.

Je partais pour de bon cette fois-ci quand je l'entendis :

- Du coup je t'ai menti parce que tu me plaisais vraiment et que je voulais le faire correctement avec toi .

Sur ces paroles je partis, je ne voulais pas en entendre plus.

Il pensait vraiment qu'il allait pouvoir se rattraper comme ça ! Pour qui il me prend ? Et surtout pour qui il se prend ?

J'étais affalé dans mon canapé. Je ne faisais rien enfin si je réfléchissais. A tout et n'importe quoi, en passant de Nathan à Antoine. Ce dernier m'inquiétait vraiment.

Je m'endormis sur mes inquiétudes fraternelles.


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