Chapitre 8

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Point de vue de Romane

Je criais à présent face à ces deux jeunes hommes.

Celui au volant paraissait avoir 22 ou 23 ans tandis que le passager semblait être plus jeune de quelques années , quatre tout au plus.

Je leur demandais ce qu'ils voulaient à mon frère, ils ricanèrent mais ne me répondirent pas pour autant.

Je sentis qu'on me prit la main, je me tourna et vis Nathan.

Celui-ci regarda dans la voiture et les deux semblèrent se décomposer.

Il leur fit signe de me répondre et ils dirent simplement que mon frère était un de leurs amis.

Nathan les regarda encore et me fit reculer.

La voiture s'éloigna dans un bruit de pot d'échappement bruyant.

Je regardais Nathan qui me prit dans ses bras. J'avais bien remarqué les regards de celui-ci alors je lui demanda si il les connaissaient.

"- Oui c'est les frères John. Le premier s'appelle David et l'autre Mathieu.

- Ils sont plus vieux que mon frère. Beaucoup plus même.

- Oui et ils sont pas fréquentables pour des gens comme toi ou ton frère.

Je le regardais interloquée. Il répondit à mes questions intérieurs.

- Ils ont été impliqués dans plusieurs trafics de drogue et ils ont déjà fait de la prison."

Dépitée, je regardais la route par laquelle la voiture des "amis" de mon frère était parti quelques instants auparavant.

Je regarda Nathan et voulus rentrer :

"- Demain j'irais voir mon frère et je lui parlerai. En attendant tu peux me ramener s'il te plaît ?"

Il me répondit par l'affirmatif et se dirigea vers la voiture, c'est là que je remarquais qu'il tenait toujours ma main.

Malgré mon inquiétude pour Antoine je ne pus empêcher un sourire niais apparaître sur mon visage.

Le trajet se fit en silence.

Je m'en voulais : j'avais gâché la soirée. J'avais gâché Notre soirée.

Il me raccompagna jusqu'à la porte de mon appartement. Il allait partir quand je lui dis :

"- Je suis désolée.

Il se retourna , sourcil arqué et regard interrogateur.

- D'avoir gâché la soirée que tu avais préparé. Vraiment désolée.

Il se rapprocha , me regarda dans les yeux et murmura :

- T'as rien gâché. Tu étais là et pour moi c'était déjà parfait.

Touchée, par ses mots je m'approcha encore plus et posais mes lèvres sur les siennes.

Il répondit au baiser mais me repoussa quand il vit que je nous faisais rentrer dans l'appartement que j'avais préalablement ouvert.

Je ne comprenais pas pourquoi il me repoussait et devant mon air interrogatif il me dit :

- Tu es triste, fatigué et ça serait vraiment pas très bien de profiter de ta faiblesse passagère pour faire quelque chose que tu pourrais regretter après."

Sur ces paroles, il déposa un chaste baiser sur mes lèvres et partis non sans m'adresser un sourire.

Je ne savais pas ce qui me fit le plus plaisir : qu'il me dise que le fait que je sois présente lui suffisait pour passer une bonne soirée ou qu'il se comporte en gentleman et qu'il reparte . Parce qu'après réflexion il avait raison : je risquais de le regretter.

Sous l'épaisse couette de mon lit , je réfléchissais , encore. Je réfléchissais tout le temps en ce moment surtout avant de m'endormir.

Je décidais de me refaire une petite liste des choses impérative que je devais faire.

Il fallait que je parle très sérieusement à mon frère.

Il fallait que je trouve des renseignements sur David et Mathieu.

Il fallait que je parle aux parents de tout "Ça".

Et enfin il fallait absolument que je revois Nathan.

Sur cette liste déjà bien remplie que je m'endormis.

Et quand je me réveillais je n'oubliais pas mon objectif de la journée : parler à Antoine.

Toute la journée je triais, étiquetais , classais et rangeais des dossiers.

Je profita de ma pause déjeuner pour chercher des renseignements sur David et Mathieu.

Je trouvais une longue liste de délits et quelques actions plus grave comme trafic et prise de stupéfiants.

Nathan avait raison ils n'étaient pas clean du tout.

J'imprimais la page et me remis ensuite au travail , il me restait encore quatre heures avant de pouvoir sortir du bâtiment.

Une fois le temps et le travail écoulés je sortis précipitamment et courus jusqu'à ma voiture.

J'arrivais chez mes parents quelques minutes après.

Ils parurent surpris mais ne firent aucune remarques.

Je leur demanda rapidement comment ils allaient et n'écouta pas franchement la réponse. Je demanda également si Antoine était là et cette fois je prêta attention à la réponse qui se fit attendre.

"- Il n'est pas encore rentré.

C'est mon père qui avait parlé et ma mère ajouta :

- ... du lycée.

Seulement elle l'avait dit d'une voix chevrotante et je compris qu'elle me mentait.

Je demanda alors :

- Il est pas rentré du lycée ou il a séché et vous dites rien ?

Ils esquivaient mon regard , je ne comprenais pas. Quand c'était moi qui séchait je me faisais disputer et punir , ce qui était d'ailleurs normal, mais Antoine ne recevait que des avertissements sans conséquences.

Je montai dans sa chambre et l'attendis.

Au bout d'une demi-heure je m'assis sur son lit et un petit bruit attira mon attention.

Un petit sachet venait de tomber par terre.

Oh non ! Dites moi que c'est une blague ! Pitié pas lui...

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