Passé.

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Et si ? Et si j'étais cette fille parfaite, bien sage, est-ce que les gens m'accepteraient ? Est-ce qu'ils arrêteraient de me taper dessus sans raison, ou simplement parce que je suis différente ? Tu sais, j'aime les filles et les gens n'aiment pas ça. Je me suis toujours dis que j'étais anormal, que j'étais un monstre parce que dieu n'a créé l'homme que pour allez avec la femme et que les erreurs de la nature sont interdites ici. Une fois, en rentrant à la maison, j'étais en pleure, on venait de me cracher dessus, d'écrire 'pd' une nouvelle fois sur mon casier, ce qui était devenu une habitude pour moi de voir ses choses écrites, comme si c'était mon destin. Je suis rentré ce soir là, avec cette envie sans fin de partir, mais par manque de courage, je suppose que je n'ai même pas été capable de le faire, tellement pathétique, je l'admets. Je suis tombée sur ce bout de verre, extrêmement gros, mais le premier réflexe que j'ai eu, c'est de le prendre dans ma main, de le serrer fortement. La douleur que je ressentais en me faisant mal à la main était rien comparé à celle que j'éprouvais chaque jours en allant en cours, en souriant pour ne pas inquiéter les gens, ou même mes amis. Vous savez ce besoin de se sentir vivant ? C'est ce qui se passait quand j'ai commencé à me faire du mal, simplement pour me dire que j'étais encore en vie, qu'ils ne m'avaient pas achevés avec leurs paroles. Tout les jours, les mêmes visages haineux, leurs sourires sadiques qui te disent secrètement que tu vas souffrir une fois de plus, cette douleur au ventre quand tu traverse la grille du collège en priant de ne pas recevoir trop d'injures. J'étais rendu à compter les insultes, les saloperies faites pour les reporter sur moi-même ensuite. Tout les jours, je souriais, je ne vivais plus non, ce n'était que l'ombre de moi-même qu'on pouvait percevoir, seulement ça. Tout les jours, le même refrain, deux ans sans fin mais l'année passée, je me faisais encore plus insulter, parce que j'aimais une fille, parce que je m'assumais enfin, parce que je vivais parfaitement ma vie depuis l'été, ces deux mois de vacances ou tu peux oublier toutes ses têtes de cons en espérant de pas atterrir dans leur classe l'année suivante. Par manque de chances, je me suis retrouvé avec cette bande de garçon, vous savez ? Celle qui choisit une victime et qui lui fait vivre les pires choses ? Bah c'était moi la victime. On ne m'appelait plus par mon prénom, non, c'était une nouvelle renommé de ma propre image qu'ils faisaient. Il y en avait un, le pire de tous, je le surnomme A parce que dire son prénom reste compliqué. Il m'insultait tout les jours et pourtant, nous étions proches en étant gamins, mais je pense que le fait que je sois ce monstre n'apportait rien de bon, je perdais mes amitiés, j'avançais maintenant seule. Il me surnommait 'la salope lesbienne' comme quoi, ce nom devenait le mien en cours, il ne m'appelait jamais par mon propre prénom, non, il se servait d'un autre pour ne pas avoir la honte devant ses potes si il était gentil avec moi. Plus le temps passait, plus je devenais cette fille seule entre guillemets parce que mes propres potes étaient homophobes et me fuyaient.

Je pense que si j'ai peur de faire confiance, si je me dis seule, si je suis aussi déprimé, c'est pour ça. Ce n'est qu'une partie de mon passé parce que tout n'est pas dit mais si j'avais un choix à faire, je l'effacerais.

Les textes de Flo †Où les histoires vivent. Découvrez maintenant