C'est l'histoire de Lola, une adolescente qui se fait insulter frapper par ses camarades de classe parce qu'elle est lesbienne.
Comme toujours, Lola arrive la boule au ventre au collège, elle sait chaque matin que la journée sera aussi pénible que la précédente mais elle ne dit rien, elle y va simplement, la tête baissée. Elle a tenté plusieurs fois de se sauver en courant pour ne pas subir encore les méchancetés des autres mais à quoi bon fuir ? Lola ne parle pas de son problème parce que pour elle, personne ne pourrait la croire, elle rejette sa peine en étant violente avec les autres, en étant méchante dans son regard mais au fond, ses yeux hurlent à l'aide mais personne ne le voit, pas même ses parents.
La journée que Lola déteste est le mercredi, jour de sport ; encore des insultes qui fusent. Elle se voit parfois refuser l'accès aux vestiaires des filles car pour les autres, ce n'est pas un lieu pour les garçons. Elle subit les insultes chaque jour mais elle ne dit rien comme toujours.
Le soir, elle se noie dans ses larmes, elle sourit tout les jours sans rien dire, elle a honte, elle a peur de parler aux gens, même si elle a confiance en une seule personne, son professeur d'espagnol. Elle se sent mal chaque soir mais chaque matin, elle enfile ce masque, ce sourire qu'elle porte pour ne pas inquiéter ses proches.
Son harcèlement ne s'arrête pas dans sa classe, il va plus loin. Parfois, elle va a son casier un instant avant la sonnerie pour éviter la foule qui arrive. Quand elle arrive devant son casier, elle a souvent la chance d'avoir un mot « mignon » d'écrit dessus, enfin gravé dessus puisque les casiers sont métalliques, comme « PD », « gouine », ce sont des mots qui deviennent habituels pour elle. Elle a même gagné le statut de garçon de la part de certains gars de sa classe, puisqu'elle porte des vêtements masculins, plus grands qu'elle pour se protéger du monde extérieur, elle se sent en sécurité dans ses grands vêtements.
Elle a trois amies aussi ; l'une est sa meilleure amie, Joy, elle ne fait rien pour l'aider, elle observe sans rien dire en écoutant les bêtises que Pauline et Mathilde disent mais elle ne remarque sûrement pas le mal-être de Lola puisque cette dernière rigole tout les jours pour rien, pour cacher sa douleur. Lola entend les mêmes refrains comme « Dieu a créé des hommes, pas des horreurs » ; « Dieu a créé Adam et Eve, pas Eve et Eva » ; comme toujours, Lola ne dit rien, elle observe. Lola écoute les bêtises de ses amies sans rien dire parce qu'elle a peur de se retrouver seule donc elle ne dit rien, sourit seulement quand le besoin est présent.
Personne ne l'aide, elle est si seule. Lola sourit, elle fait comme si tout allait bien alors que non, tout va mal, elle veut partir, elle ne comprend pas pourquoi les gens la déteste alors qu'elle est humaine.
Lola rentre chez elle, comme tout les soirs, en pleure parce que cette journée a été atroce comme les autres mais elle ne dit rien parce que l'homophobie existe et que personne ne peut interdire une personne d'avoir un opinion différent du sien.
Ce scénario n'est pas un dialogue ou une aide à la personne mais simplement une manière de s'exprimer sans avoir peur de le faire, comme avant.
