Tic-tac. Suspendu.

6.

- Athénaïs, voudrais-tu venir chez moi que nous en discutions un peu ?
-Non.
- Thomas sera chez moi ce soir.
- D'accord, je viens.
- parfait, je t'attends.

Les échanges entre les deux adolescentes étaient toujours bref. C'était comme une règle mutuelle qu'elles s'étaient imposées. Ainsi, disaient-elles, nous aurons toujours quelque chose à se raconter.
                               ***

La maison des Brest était immense. Pas étonnant, les parents de Rachëlle étaient des scientifiques reconnus à travers le monde pour avoir découvert le secret du temps. Évidemment, il n'avait été diffusé nulle part. Aucune journal, aucun site internet n'avait publié de manuels pour arrêter le temps. À force de cela, certaines personnes ont commencé à croire qu'ils bluffaient, qu'ils avaient inventés cette histoire pour se faire de l'argent. Quoi qu'il en soit, ça avait marché. Athénaïs entra dans la maison par la porte de côté, la porte des domestiques. Avec le temps, elle s'était habituée à être reçue chez les Brest comme une moins-que-rien. Elle ne savait pas pourquoi. Elle savait seulement que Tom et Éléonore Brest la détestaient du plus profond de leur coeur. Athéanïs entendit soudain un cri provenant de l'étage du dessus.

-Rachëlle ! Je t'ai demandé de ne JAMAIS laisser ton sac dans le vestibule ! La prochaine fois , tu seras punie ! Maintenant, va donc aider Martha à éplucher les pommes de terres pour le repas de ce soir ! Oh, bonjour Thomas ! Comment vas-tu ! Veux tu quelque chose à manger ?

- Non, merci Mme Brest, fit le garçon, visiblement gêné.

-  Oh ! Appelle-moi Éléonore !

- Bon, maman, excuse-moi mais nous devons y aller là !

-  Rachëlle ! Ne me parles pas sur ce ton ! Tu ne m'avais pas dis que Thomas viendrais ! Me cacherais-tu des choses ? Je ne te ferais plus confiance à l'avenir très chère !

- D'accord. Dit Rachëlle en se précipitant vers sa chambre au sous-sol. Sur son chemin, elle croisa Athénaïs qui regardait le plafond complètement ahurie.

- Rachëlle ? Ta mère serait-elle...

- Bipolaire ? Probablement.

- Ah.

- Bon alors, Athénaïs, voici Thomas.

L'adolescente ne lui fit aucun signe de politesse, mais elle se mit à rougir jusqu'au oreilles.

-  Rachëlle pouvons-nous aller parler dans ta chambre s'il-te plait ?

-heu . D'accord, pas de problème, fit-elle un peu décontenancée.