Un journal pas très intime.

Jour 38

C'est les vacances. J'arrive pas à dormir pour l'instant et il est minuit passé. J'écoute de la musique grâce à un wifi qui risque de me lâcher à tout moment et des écouteurs qui se déconnectent à chaque mouvement de la part. Je suis couchée dans mon lit avec mon doudou (oui car à mon âge je dors toujours avec), pas mal de feuilles sur lesquelles des paroles de chansons que j'aime bien, la DSi que j'ai piqué à ma sœur avant de dormir, mon gsm et des livres et j'arrive toujours à m'ennuyer. Fin, c'est pas pour ça que j'écris.

Je pense beaucoup au futur ces derniers temps et j'ai peur. Peur de pas y arriver. J'attends que le moment où je vais enfin devenir indépendante (totalement) et en même temps j'en ai peur. Et si je ne m'en sortais pas?

Je sais que dans ce futur, qu'il soit proche ou lointain il y aura des au revoir, et pire des adieux. Ces moments me font peur plus qu'autre chose, j'aime pas les au revoir encore moins les adieux. J'ai peur du jour où je perdrais mes parents car même si je veux devenir indépendante, je ne veux pas qu'ils partent. Je tiens à eux plus qu'à ma propre vie. Probablement car c'est eux qui me l'ont donné, et que je me sens redevable mais sûrement parce que je les aime.

Je sais aussi que dans ce futur proche ou lointain il y aura de bons moments. Le jour où je trouverais enfin quelqu'un qui me correspondra me fait peur. Et si jamais je faisais tout foiré et que c'était ma seule chance?

Aha je me fais rire. J'ai peur de ma relation avec quelqu'un que je ne connais même pas encore. Et justement, j'ai peur qu'à cause de cette peur qui me ronge, je ruine mes "plus belles années" et que plus tard, lors d'un regard en arrière je sois déçue de ma jeunesse. Je ne veux pas que ça arrive. C'est ma plus grande peur. Pas de souvenirs incroyable, de folies de jeunesse.

Pourtant maintenant, tout laisse à présager que je serais déçue : je n'ai encore jamais eu de copain bien que je raconte l'inverse à tout le monde (sûrement pour me sentir moins à l'écart), je ne fais pas de sortie incroyable (sûrement parce qu'aucune amie ne veut bien m'accompagner), j'ai pas énormément d'amis justement et le seul gros souvenir où j'ai fait des choses folles est un voyage organisé par EF.

C'est aussi une des raisons pour laquelle je veux autant perdre du poids, pour me sentir plus confiante, plus jolie peut-être que j'attirerais quelqu'un, peut être que je n'aurais pas peur de partir quelque part sans avoir une personne que je connais avec moi, peut être que je serais assez confiante pour faire des choses folles comme j'en avais l'habitude lors de mon voyage.

Je ne sais pas ce que ça va m'apporter cette perte de poids mais j'ai le pressentiment que ça sera du positif. C'est la seule confiance que j'ai sur le futur.

J'ai peur de devenir comme ma maman, je l'aime mais je ne voudrais pas lui ressembler. Elle s'apitoie sur elle même dès qu'elle en a l'occasion, elle n'a aucune volonté, elle a l'impression d'avoir raté sa vie depuis plus de 7 ans maintenant mais elle n'essaye pas de reprendre sa vie en main non plus. Elle parle plus de sa mort soit disant proche que de son enfance. Chaque fois qu'elle peut se faire plaindre elle saisit l'occasion et j'ai horreur de ce trait de caractère (bien que je peux parfois faire preuve de ce même trait de caractère à travers ce journal, elle l'impose je suis loin de vous imposer de lire tout ceci, le suis-je?)

La personne à qui je voudrais ressembler le plus c'est mon parrain. Je crois que j'admire plus cet homme que n'importe qui d'autre. Il a toujours l'air heureux, il a toujours un truc à faire, il est toujours plein de ressources et il fait tout pour que ses proches se sentent le mieux possible. J'aimerais le rendre fier de moi, mais en même temps j'ai du mal à lui parler. Il m'intimider beaucoup. Mais je voudrais être totalement à l'aise avec lui, je l'aime fort mon parrain et je serais vachement déçue de ne jamais le rendre fière. Je ne sais même pas expliquer comment.

Une fois il parlait à mon père de mon état de santé, il était sur le matin libre dans la voiture et j'étais avec mon père à ce moment car on revenait de certains examens à l'hôpital. Mon père expliquait qu'un énième médecin me conseillait de perdre du poids au plus vite. Et mon parrain était d'accord, il a dit que je ne serais jamais guérie tant que je ne perdrais pas de poids et ça m'a rendue triste de l'entendre dire ça. Je ne sais pas vraiment pourquoi car je sais qu'il le pensait, c'est logique car tout le monde avec un minimum de connaissances médicales (je ne parle pas d'avoir fait médecine), sait que tout n'est jamais bon tant que l'IMC n'est pas bon. Pourtant au fond de moi j'espérais qu'il ne le pense pas. C'est à partir de ce moment que j'ai vraiment décidé de me mettre à perdre du poids.

Cela dit, ça reste quand même plus pour moi même que je fais tout ça mais si je pouvais entendre de la part de mon parrain un petit "je suis fier de toi" je serais encore plus contente.

Tout ça pour vous dire que je m'ennuie et aussi pour vous dire que j'ai perdu 5 kilos depuis le début de ce petit journal, écrire aiderait-il? Aha.

Je vous souhaite beaucoup de bonheur et que vos rêves se réalisent.