Un journal pas très intime.

Voilà voilà

J'aimerai être une personne confiante, drôle, jolie et intéressante. J'aimerai être la personne qui fera la différence pour au moins une personne. J'aimerai être cette personne qui rien que quand on l'aperçoit de loin, nous fait déjà sourire. J'aimerai pouvoir être cette fille que tout le monde apprécie pour ce qu'elle fait, pour les sourires qu'elle donne et je pense que pour arriver à faire tout ça il me faut perdre du poids, histoire d'avoir plus de confiance en moi.

Le problème c'est qu'il y a souvent un gouffre de différences entre la personne qu'on veut être et celle qu'on est. Non pas que je manque totalement de confiance en moi, que je ne sois pas drôle, que je sois moche ou complètement inintéressante juste que je ne suis pas comme je le voudrais. En même temps c'est normal : on n'est pas des Sims.

Mes parents me disent souvent que c'est le contraire : que je suis déjà drôle, jolie et intéressante, ou du moins ils le disaient. Je dis ça parce que maintenant ça fait un moment qu'on me traine chez des médecins pour des problèmes de dos et tous me disent la même chose : Tu ne seras jamais entièrement guérie si tu ne reprends pas ton poids en main. Depuis lors, mes parents me tannent sur mon poids. Ils me disent presque que je ne suis pas jolie et quand je leur raconte une blague ou parle de mon point de vue sur la politique actuelle en Amérique je vois qu'ils ne rient pas autant qu'avant ou sont moins fiers de moi. C'est dommage parce que c'était ça qui me faisait croire que j'étais peut-être pas si loin de la personne que j'aimerai être : Leurs rires, leur paroles rassurantes concernant mon physique ou la fierté qui brillait dans leurs yeux quand je parlais avec « des mots d'adultes » comme disait ma mère,

Les parents ne se rendent compte de l'impact qu'un parent peut avoir sur son gosse que quand il est lui-même gosse. Après c'est comme si ils oubliaient cet impact qu'ont eu leurs parents sur eux.

Au bout du compte les parents c'est cool (c'est clair que sans eux vous ne seriez pas là à lire ce ramassis de conneries, alors? Merci qui?), mais il y aura toujours un jour où vous vous rendez compte que vous devez prendre soin de vous par vous-même. Ici, je ne parle pas du moment fatidique où il faut quitter le nid mais je parle du moment où vos parents deviennent cons.

J'aime mes parents. Plus que tout, c'est un fait. Je trouve mes parents cons. Ça aussi c'est un fait. Ils sont cons parce qu'ils oublient, ils oublient tout ce qu'un parent procure comme sentiments. C'est les parents qui dirigent vos émotions : Si votre maman vous dit qu'elle n'aime pas votre copain vous n'allez jamais être aussi tranquille avec celui-ci que si elle vous avait dit qu'elle l'adore. Si votre père vois votre parcours scolaire et qu'il n'est pas fier de vous, vous ne serez alors pas fier de vous-même. C'est normal, on veut tous que nos parents aiment et soit fiers de nos choix. Le problème c'est qu'une fois que tu deviens parent, tu veux le meilleur pour ton enfant alors si ton enfant te dit qu'il veut faire dans la coiffure alors que son QI est aussi élevé que celui d'Einstein, tu seras déçu. Stop. Je vous vois déjà venir avec vos « Non, pas moi. Si mon enfant est heureux alors je suis heureux bla bla bla... ». Faux. Faux. Faux. Et re-faux. Tu aimerais bien que ça se passe comme ça mais non, la vérité est bien plus cruelle. Tu veux que ton enfant ait la meilleure vie possible alors si ton enfant peut se faire un tas de blé, s'acheter une grosse maison pour tes futurs petits-enfants et peut-être te payer un ou deux petits extras, tu veux qu'il se fasse un tas de blé, qu'il achète une grosse maison pour tes futurs petits-enfants et qu'il te paye un ou deux petits extras. C'est comme ça. On est créés pour être égoïste. C'est comme ça depuis que l'homme est. Après il y a ceux qui le cachent tellement bien qu'ils sont convaincus eux-mêmes d'être généreux, ceux qui le cachent bien mais le savent et puis ceux qui le savent et le revendiquent.

Depuis que j'ai compris que mes parents étaient des cons et que je devais commencer à me débrouiller seule, j'ai décidé que je fermerais ce gouffre qu'il y a entre celle que je veux être et celle que je suis. J'y arriverais même avec cette lueur de déception dans les yeux de mes parents, parce qu'à partir de maintenant la seul lueur à laquelle j'accorderai toute son importance c'est celle qui se trouve dans les miens. Pour l'instant cette lueur est éteinte, vide et triste mais je vais tout faire pour la faire pétiller de fierté et d'estime de soi parce qu'après tout, moi aussi je suis égoïste.