1- Fin du début, début de la fin

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Mon désir le plus cher était de prendre un peu de repos. Après tout, c'était fatiguant, la vie. Attendre sa putain de dose de bonheur comme un chien errant cherchant un petit bout de chair à rogner, s'accrochant à toutes les futilités possibles et imaginables. Quitter cette existence misérable me réjouissait, j'allais enfin pouvoir cesser de vagabonder vainement, allant jusqu'à cet épuisement qui m'insupportait.

Le bain était chaud, la lame froide. Ce contraste des températures me fit éprouver un délicieux frisson. Délicatement, je traçais un trait brûlant et glacé. Des filaments vermillons se répandaient dans la baignoire, puis se diluaient dans toute cette transparence, comme de la peinture. Ils n'arrêtaient pas de sortir de ce petit gouffre, c'était beau. Mais ce n'était pas suffisant.

Alors j'oubliais le joli spectacle des filaments dansants et de l'eau rouillant, et j'y allais comme une bête sauvage. C'était terminé ! Bientôt terminé ! Mais qu'allait-il y avoir après ?

Je pensais avoir réussi. Une plaie coulait plus abondamment que les autres. L'eau était complètement rouge, le bain d'eau fut un bain de sang. Mon esprit vagabondait de plus en plus faiblement, le monde s'assombrissait. J'avais réussi.

Jusqu'à ce que mes yeux s'ouvrent, aveuglés par la lumière...






Nörlutcïes, mort intermédiaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant