Un soupçon d'aventure - Newtmas

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Il jouait de l'harmonica au coin du feu, le regard perdu dans les flammes. La douce mélodie mélancolique se fondait à travers les rires des adultes et trouvait son chemin jusqu'aux oreilles de Newt qui écoutait, fasciné. Les autres s'étaient éloignés pour boire les bières que Minho avait apportées à l'abri des regards mais Newt avait voulu rester. Il avait observé Thomas raconter avec engouement les récits de ses voyages à travers le monde sans en perdre une miette. Il avait regardé ses yeux s'illuminer sous l'excitation et ses bras s'agiter dans tous les sens. Ils avaient ri, ils avaient bu et maintenant, il s'était isolé pour se perdre dans ses pensée, harmonica aux lèvres.

Newt l'admirait. Il dégageait quelque chose de fort, d'unique. Ses parents aimaient en rire gentiment de Thomas et ses belles paroles. Il était à part, semblait voir le monde différemment des autres ; il en venait à comparer math et philosophie avec un aplomb certain. Il se lançait dans de grandes explications du monde et finissait toujours par en perdre le fil ; il se taisait, réfléchissait et concluait par son habituel « J'me perd ». Débats et discours sur le complot planétaire qui nous manipulait tous, une fois lancé, on ne pouvait l'arrêter. 26 ans d'âge, éternel ado à la poursuite du sens de la vie, quête aussi inatteignable que le Graal.

Continuellement en déplacement, il n'avait pas même de maison, logeant chez des amis, connaissances ou gens du coin. Il parcourait le monde, découvrait les civilisations, en sortait embrouillé, confus ou enrichi.

Il était cette part d'aventure de liberté et d'extravagance qui faisait tant envie à Newt. Du haut de ses 16 ans, le monde ne rimait pour lui qu'avec inconnu et ça l'intriguait. Il rêvait d'escapade sans limites, d'une vie sans foi ni lois. Il voulait changer le monde, y lancer une révolution, y laisser son empreinte.
Mais pour aider le monde, il fallait le connaître. Il voulait découvrir le berceau de l'humanité et ses richesses. Thomas les avait vus. Il voulait voir en Thomas.

+++

Le feu était éteint mais la lune, pleine ce soir là, éclairait les derniers occupants du camp improvisé. Les ados étaient dans leur tentes à l'instar de la plupart des adultes. Autours des braises encore chaudes, Thomas, Newt et Minho qui les avait rejoint. Les deux garçons étaient absorbés par la traversée du Sahara que Thomas leur comptait, toujours habité par la même passion. Les populations nomades étaient pleines de ressources et de surprises, parfois au dépend de l'aventurier en herbe. À la fin du récit l'asiatique les quitta, ses paupières refusant de rester ouvertes une seconde de plus.

Le silence s'installa. Une chouette hulula, une branche craqua et au loin, ils entendirent même un coyote hurlé. Newt détailla Thomas, les yeux perdus dans le noir.

Ses cheveux sombres négligés, en bataille, son nez busqué, ses yeux marrons possédés par une flamme dorée, tous les grains de beautés sur sa mâchoire, son sourire si franc, si rare.

Silencieusement, il roula un joint et sortit un briquet. La flamme éclaira un instant son visage et il aspira à fumée avant de la recracher. Il se tourna vers Newt.

-Ça te tente ?

Newt acquiesça et tira une taffe à son tour. Ses muscles se relâchèrent, sa tête se vida et il poussa un soupir d'aise. Thomas sourit et lui reprit le joint.
Ils continuèrent à se le passer, échangeant quelques mots sans intérêt jusqu'à ce que Newt ne déclare plus pour lui-même :

-J'aimerais tellement être toi...

Thomas rit doucement.

-Moi ?
-T'as peur de rien, le monde est presque à tes pieds. J'veux dire... T'es totalement libre quasi indépendant.

Il se tourna vers le jeune garçon blond. Newt le fixait depuis un petit moment déjà et s'il soutint son regard, c'était uniquement grâce à la beuh.

-Tu te trompes gamin. Si je me fixe pas, c'est parce que je suis paumé et que j'ai peur. J'ai pas le cran pour faire face à cette putain de société et m'assumer.

New fut surpris. Il ne s'attendait pas à cette réponse. Thomas avait toujours été son utopie, son idéal, son héros.Il ne voulait pas le voir comme il se décrivait. Hors de question. Il aspira une grande bouffée de fumée et le monde prit une tout autre allure. Tout était simple. Il cessa  même de se poser trop de questions. Dans un état second, il se pencha vers Thomas et lui chuchota au creux de l'oreille :

-Je ne te crois pas. Tu es un aventurier, un rêveur. Tu ne recules devant rien pour trouver des réponses. Ça n'est pas avoir peur ça. Ne te voile pas la face. Tu es quelqu'un de fort.

Il se recula mais de quelques millimètres seulement, de sorte à pouvoir distinguer les yeux de Thomas. Ce dernier affichait un sourire triste.

-Si seulement tu avais raison... souffla-t-il.

Ils échangèrent un regard. Thomas paraissait si vulnérable, comme si Newt venait de découvrir tous ses secrets. Il ressemblait à un enfant, un enfant effrayé. Ses yeux trahissaient une peur jusqu'alors profondément enfuie. Newt se sentit puissant, puissant d'être le premier à entrevoir le vrai visage de Thomas. Il lui sourit. Il avait l'impression d'être l'adulte et qu'il devait le protéger, le rassurer. Il se rapprocha lentement, leurs nez se frôlaient. Il leva les yeux vers Thomas. Ce dernier n'avait l'air ni surpris, ni contraire. Alors Newt pressa ses lèvres contre les siennes.
Un simple baiser chaste, mais cela suffit à déclencher une explosion au creux de son ventre. Il en avait tant rêver, et pourtant c'était cent fois meilleurs que dans son imagination. Thomas avait le goût de la Terre, le goût d'aventure, le goût de liberté. Assouvissement d'une simple pulsion triviale sans aucun doute mais ô combien gratifiante.
Newt se recula en ouvrit les yeux. Thomas avait perdu son air paumé pour laisser place à un sourire en coin. Il dévisagea Newt, amusé. Le blond haussa les sourcils, d'un air interrogateur. Il ne savait pas vraiment comment se comporter. Après tout, il venait d'embrasser Thomas, de 10 ans son aîné et même si ce dernier ne l'avait pas repoussé, la situation demeurait étrange.
Thomas perçut le malaise de son cadet. Il lâcha un petit rire avant de l'embrasser fougueusement. Il ne savait pas exactement pourquoi, peut être à cause de la drogue, ou peut être qu'il en avait simplement envie. Depuis qu'il était gamin, Newt le regardait avec une telle admiration que ses prunelles s'illuminaient dès que leurs regards se croisaient. Et puis il avait grandi. Une étrange relation s'était établie entre eux, une sorte de malaise complice. Un lien spécial, comme une attirance interdite. Une tension palpable mais aussi agréable qu'indéfinissable.
Cette fois leur baiser fut passionné. Leurs langues se joignirent avec violence et Thomas agrippa la nuque de Newt.
Quand il se recula, non sans regrets, la vision de Newt, les joues rouges, les lèvres gonflées et les yeux brillants fit rire Thomas qui se pencha à son oreille pour lui murmurer, la voix rauque et salace :

-Je suis ton plus grand fantasme, gamin, avoue-le.

+++

Hello!

Après une absence longue de plusieurs moi, je vous reviens avec un tout petit OS de rien du tout... Honte à moi...

Bref, j'espère que ça vous aura plus quand même. A vrai dire, si vous l'aimez bien, je pense en faire une fanfic; donc n'hésitez pas à me dire si ça vous plairait...

Comme d'hab, votez, commentez; ça fait toujours plaisir!

Kiss,
-Minka

OS Newtmas/Dylmas/StewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant