Spleen - Newtmas

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La première véritable question est: est-ce que j'ai toujours des lecteurs après un an d'absence ? On va bientôt le savoir !

Il était assis, droit, immobile. II fixait le mur en face de lui, le regard vide. Ses cheveux étaient gras, il avait l'air sale. Quand la porte se ferma, il dit simplement:

- Je me sens sale.
- Tu es sale.

Il hocha la tête, l'ombre d'un sourire aux lèvres.

- Si ça n'était qu'en apparence.

Il se tourna vers moi.

- C'est pas de ta faute, tu sais ?
- C'est de la faute de qui alors ?
- Personne. Peut être la mienne.

Ses yeux étaient encrés dans les miens. Noirs, vides, morts. Il avait maigris. Beaucoup.
Il était trop silencieux, c'était malsain, effrayant. Suffoquant même.

- Mais merde! Newt, parle bordel !

C'était sorti. L'inquiétude, la peur, la colère, tout était sorti. Je n'aurais pas du crier. C'était trop dur.

- Pour dire quoi ?

Calme, calme, trop calme.

- Je sais pas, ce que tu veux ! Pourquoi tu sors plus ?
- Tu sais, c'est arrivé doucement. Au début je pensais que c'était passager, genre saisonnier. Mais ça durait de plus en plus longtemps et c'était de plus en plus fréquent. Maintenant c'est constant, je le ressens en permanence.
- Quoi Newt ? Qu'est ce que tu ressens ?

Il resta silencieux, la tête baissée.

- Newt ?

Il se tourna vers moi, les yeux humides.

- Je sais pas, ça fait mal c'est tout.

Un larme dévala sa joue, il avait l'air morose, mélancolique. Ses yeux brillèrent un instant. Détresse et souffrance.

- Laisse moi t'aider Newt, s'il te plaît...
- Pourquoi ? Pourquoi Thomas ? s'emporta-t-il.

Il me fixait intensément et je vis de la colère brûler en lui. Tant de sentiments qui se mêlaient en lui et aucun n'étaient positifs.

- Parce que... Parce que...
- T'as même pas le cran de le dire. cracha-t-il avec dégoût.

J'inspirai profondément. Je devais lui dire où il ne s'en sortirait jamais.

- T'es pas seul Newt.
- Si. Et c'est de ma faute.
- Non.
- Si, je rejette mes parents et j'm'isole, c'est logique.

J'avais beau savoir qu'il avait raison, je ne pouvais pas le laisser dire ça. Je n'aurais jamais dû le laisser.
Il baissa la tête et murmura:

- Même toi, t'es parti.

Et quand il releva ses yeux noirs vers moi, j'y vis toute la tristesse du monde. Sa solitude n'était qu'un moyen de se protéger mais elle n'avait rien arrangé.

- J'aurais pas dû.

Il sourit doucement, sans vraiment y croire.

- Je t'aime Newt.

Il hocha la tête en riant, cynique. J'attrapai son menton et le forçai à me regarder.

- Je t'aime et j'aurais jamais dû partir mais je savais pas quoi faire. T'arrêtais pas de me repousser alors je t'ai laissé de l'espace mais j'aurais pas dû bordel. Je t'aime Newt!

Des larmes dévalaient ses joues. Lui qui était d'habitude si secret, comme intouchable, je ne savais pas comment réagir.

- Je sais pas quoi faire, Tommy. J'ai juste envie de me foutre en l'air.
- Pourquoi ?
- Au moins j'aurai un raison de me sentir aussi mal. Regarde moi, tout va bien dans ma vie et pourtant je me sens seul et j'ai mal. Mal d'être qui je suis.

Il fixa le vide quelques instants, comme perdu dans ses pensées avant de continuer d'une voix lointaine:

- Je voudrais juste que quelqu'un me comprenne.

Pour la première fois depuis que je le connaissais, je le voyais vulnérable pourtant il restait insaisissable, trop distant pour que je comprenne ce qu'il se passait dans sa tête.

- Il faut que tu laisses à quelqu'un une chance de le faire pour ça, Newt.
- Mais comment putain ?
- Déballe, dis moi ce que tu penses, ce que t'as sur le coeur.

Il inspira profondément en fermant les yeux.

- Je... Je peux pas...
- Ça ira pas mieux si tu restes comme ça Newt, laisse moi te comprendre, s'il-te-plaît...
- Mais je comprends pas moi même bordel ! Tout est contradictoire et je saurais même pas le formuler, tout se mélange et tout ce que j'en retire c'est de la douleur au creux de ma poitrine et cette envie constante de chialer sauf que mon esprit m'empêche de la faire à cause de cette putain de fierté et de retenue. J'ai peur tu vois, peur que les gens se rendent compte à quel point je suis faible et vulnérable et sans intérêt et chiant comme la pluie parce que moi-même je me déteste et je me supporte pas alors comment les autres pourraient? T'sais je sais m'amuser que quand je suis bourré mais tu te rends compte à quel point c'est triste de dire ça ?

Il reprit son souffle, me laissant interdit.

- Et le pire c'est que je me rends compte à quel point je suis égoïste de tout ramener à moi. Comme si j'avais une vraie raison d'être malheureux ? Comme si le monde en avait quelque chose à foutre de ma gueule? Les gens me voient comme quelqu'un d'intelligent et fort mais je suis qu'un pauvre con qui s'assume pas et qui a aucune estime de lui.

Il s'était ouvert à moi. Malgré lui ou pas je n'en avais aucune idée mais il l'avait fait. Alors, bien qu'il dise détester ça, je le pris dans mes bras et je le serrai contre moi le plus fort que je pus. Il s'agrippa à mes épaules et se vida contre moi, soulagé, ou du moins je l'espérais.

Petit OS pas très joyeux...
Sachez que les gens qui ne montrent pas leurs sentiments ressentent en réalité beaucoup de choses, c'est la guerre dans leurs tête. Si vous en connaissez auquels vous tenez particulièrement, poussez les, ils attendent que ça et ils le feront pas d'eux mêmes sauf s'ils sont bourrés...

Kiss,
Spark/Minka

OS Newtmas/Dylmas/StewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant