Février, Mars, Avril

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8 février.

Et bien, depuis que nous sommes ici, j'ai pris sept kilos, j'ai la figure bouffie et les cheveux si gras que je dois les laver tout les jours pour être à peu près convenable. Papa n'est jamais à la maison et maman est toujours sur mon dos. "Sois heureuse, coiffe-toi mieux, relève tes cheveux, sois positive, souris, sois un peu plus vivante, amicale, etc." Et si on répète une fois de plus que ma conduite est négative et puérile, je vais vomir. Je ne peux plus mettre les robes que j'ai faites avant de venir ici et je sais que Tim a honte de moi. Quand je suis là et qu'il est avec ses copains, il me traite d'idiote, il m'insulte, il fait des réflexions sur mes cheveux de hippy. Je commence à en avoir marre, marre de cette ville, de l'école en général et de ma famille et de moi-même en particulier. 


18 mars.

J'ai enfin trouvé une amie à l'école. Elle est aussi godiche et mal dans sa peau que moi. Mais je suppose que la vielle scie est vraie, qui se ressemble s'assemble. Un soi, Greta est venue à la maison me chercher pour aller au cinéma et mes parents ont tout juste été polis avec elle. Pense un peu que ma charmante mère a même été jusqu'à faire une réflexion grossière sur mon amie terne et moche. Je ne demande pourquoi elle ne regarde pas de plus près sa propre fille terne et moche, mais ce serai peut-être trop demander de l'élégante, mince et charmante épouse du grand professeur qui sera peut-être président de l'université d'ici quelques années ! 

Je les voyais mal dans leur peau et même un peu gênés, tout comme je le suis depuis que nous somme prisonniers de ce trou horrible.


10 avril.

O joie, bonheur et délices, maman m'a promis que je pourrai passer l'été chez grand-maman. Je mets au régime dès aujourd'hui, dès cette minute ! Naturellement, elle a mis une condition, le contraire m'aurait étonnée. Je dois avoir de meilleures notes en classe.


20 avril.

L'école est presque finie, plus que deux mois, et je ne peux plus attendre. Tim est intolérable et maman est constamment, mais constamment sur mon dos. "Ne fais pas ci, ne fais pas ça, fais ci, fais ça, pourquoi n'es-tu pas... ?, tu sais que tu devrais..., voilà que tu te conduis encore comme une enfant !" Je sais qu'elle me compare tout le temps à Tim et Alexandria et que je suis tout simplement pas à la hauteur. On dirait que chaque famille doit avoir son idiot ou son idiote, et devine qui est celle de la maison ? Il est normal qu'il y ait une certaine rivalité mais la nôtre dépasse les bornes. J'adore Tim et Alex, mais ils ont des défauts aussi et je ne sais pas si je les aime plus que je les déteste ou le contraire. Cela s'applique aussi à papa et maman ! Mais, pour être franche, cela s'applique plus encore à moi même. 

L'herbe Bleue Où les histoires vivent. Découvrez maintenant