2 juillet.
Cher journal,
Je suis chez grand-maman et jamais je ne me suis plus ennuyée de ma vie. Et l'été ne fait que commencer ! Je crois que je vais devenir folle ! J'ai lu un livre par jour depuis que je suis ici et je m'ennui déjà à mourir. C'est ahurissant, parce qu'à l'école j'attendais vraiment avec impatience le moment où je pourrais rester au lit, traîner, ne rien faire et lire, lire, lire, et regarder la télé et faire uniquement ce que j'ai envie de faire, mais maintenant j'en ai marre. Ah ! douleur ! Sharon a déménagé, et Debbie sort avec un type et Marie et en vacances avec ses parents. Je suis ici que depuis cinq jours. Il va falloir que je me force à patienter au moins une semaine avant de demander à rentrer à la maison. Est-ce que je vais pouvoir le supporter sans devenir folle ?
7 juillet.
Aujourd'hui, il m'est arrivé quelque chose d'extrêmement bizarre, du moins j'espère qu'elle va arriver. Oh ! oui ! Oui ! Oui ! Grand-papa et moi, nous sommes allés en ville pour acheter le cadeau d'anniversaire d'Alex et comme nous étions dans le magasin, Jill Peters est entrée. Elle m'a dit "salut" et s'est arrêtée pour bavarder. Je ne l'avais plus revue depuis notre départ et d'ailleurs je n'avais jamais fait partie de sa bande ni de son milieu plutôt chic, mais enfin, quoi qu'il en soit, elle m'a dit qu'elle voudrait aller à l'université de papa en sortant du lycée et qu'elle était impatiente de quitter ce trou et d'aller vivre dans la vraie ville où il se passait vraiment quelque chose. J'ai essayé de lui faire croire que la vie là-bas était très gaie, très sophistiquée et élégante, mais à vrai dire je n'y ai pas trouvé de grande différence. Mais j'ai dû bien mentir car elle m'a dit qu'elle invitait quelques copains demain soir et qu'elle me téléphonerait. Ah ! j'espère qu'elle le fera !
8 juillet.
Cher, cher journal, je suis si heureuse que j'en pleurerais de bonheur ! C'est arrivé ! Jill m'a téléphoné à 10 h 32. Je le sais parce que j'étais assise à côté du téléphone, ma montre à la main, en m'efforçant de lui envoyer des signaux télépathiques. Elle invite quelques copains pour une autographe-partie et, grâce au Ciel, j'ai apporté mon album. Il ne sera pas le même que le leur, et aucune de leurs phots n'y sera, mais les miennes ne seront pas non plus dans leurs albums. Je mettrai mon nouveau tailleur-pantalon blanc et maintenant il faut que j'aille me laver les cheveux et me faire une mise en plis. Ils sont longs, longs, longs maintenant, mais si je parviens à les rouler sur des petites boîtes de jus d'orange j'arriverai à les faire gonfler, avec un beau rouleau à la page. J'espère que nous avons assez de boîtes, il le faut ! Il le faut absolument, il le faut !
10 juillet.
Cher journal, je ne sais pas si je dois être honteuse ou heureuse. Je sais juste qu'hier soir il m'est arrivé une chose incroyable, extraordinaire. En l'écrivant ça va paraître morbide, mais en réalité c'était formidable, merveilleux, miraculeux.
Les copains de Jill étaient si gentils, si détendus, si à leur aise, que e me suis immédiatement sentie chez moi avec eux. Ils m'ont acceptée comme si j'avais toujours fait partie de leur bande et tout le monde est joyeux, très relax. J'ai adoré cette atmosphère. C'était chouette, chouette, chouette. Bref, au bout d'un moment Jill et un des garçons ont apporté des verres de Coca-Cola pour tout le monde et aussitôt les gosses se sont couchés par terre sur des coussins, ou sur le canapé et les fauteuils.
Jill m'a cligné de l'oeil en disant : "Ce soir nous allons jouer au furet, tu sais, ''il court il court le furet'', comme quand on été gosses." Bill Thompson, qui s'était allongé à côté de moi, s'est mis à rire : "C'est dommage pourtant que quelqu'un doive surveiller les enfants."
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L'herbe Bleue
Novela JuvenilCette n'a pas été créée par moi, sa première parution était en 1973. C'est un journal intime d'une jeune fille qui tombe peu à peu dans la drogue et ce qu'elle vit. C'est une œuvre touchante que je voulais partager, ne vous arrêter pas ce piètre rés...