1. Théo

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Toc toc.

- Entrez, bredouillé-je.

Une silhouette entre dans la pièce et je le reconnais immédiatement, alors toutes mes peurs s'envolent. Je lui souris et il s'approche.

- Emma...

- Tu m'as manqué. Je pensais que tu étais parti.

- Jamais.

- Tu as perdu quelque chose tu sais, lui informé-je en lui montrant la gourmette.

- Garde-la en souvenir de nous.

- Mais on s'était toujours dit qu'on la garderait sur nous quoiqu'il arrive, me plains-je.

- Je te garde quand même dans mon cœur.

- J'insiste, reprends-la.

- Non Emma. Je n'en ai pas besoin.

- Mais...

- Mon amour, fais-moi plaisir et garde-la.

Je hoche la tête à contre cœur et il s'approche de mon lit de malade.

- Je suis désolé.

- De quoi ?

- De ce qu'il t'arrive.

- Ce n'est pas de ta faute, j'ai juste fais une mauvaise chute.

- Comment ça ?

- Tu ne sais pas pourquoi je suis ici ? Enfaite, au début, je ne savais pas non plus. Mais mon père m'a rafraîchie la mémoire en me disant que j'étais tombée dans les escaliers. Je ne m'en souviens pas tout à fait, mais c'est surement le choc. Les malades ont des fois du mal à se rappeler la cause de leur accident.

- C'est surement ton cas.

- Je pense. De toute façon je crois mon père sur parole, j'ai toujours été maladroite, sourie-je.

- C'est sûr.

- Mais je vais bien maintenant.

- Oui, tant mieux.

Bizarrement, ses paroles sonnent faux. J'ai du mal à le croire mais je me force. Je suis là et c'est tout ce qui compte.

- J'ai hâte de sortir d'ici pour me promener en ville main dans la main avec toi.

- Mais... tu es malade Emma. Tu ne sortiras pas d'ici en un claquement de doigt.

- Peut-être, mais ça ne m'empêche pas d'espérer.

Il me regarde et me sourit. Je fais de même. Il s'adosse à un mur face à moi.

Sans frapper, mon père entre et se précipite vers moi. Il ne me laisse pas le temps de parler et me lance sans crier garde :

- Tu dois aller faire des examens, tu pourras sortir si tout se passe bien.

- Mais et je dois...

- Pas le temps de parler.

- Mais papa, il y a...

- Aller lève-toi Emma, j'ai envie de te revoir gambader dans notre jardin comme quand tu étais petite.

Et des fois j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui est atteinte d'un traumatisme crânien, mais mon père. Enfin, on y peut rien.

Enfaite, je voulais lui rappeler que mon petit-copain était encore dans la pièce, mais il sortit avant que je puisse prononcer la moindre phrase. Je regarde Théo, désolée, mais il me fait comprendre que ce n'est pas grave. Du tout.

Je lui souris et il sort en silence de la pièce. Des fois, il était adorable avec moi. Mais aussi, des fois, il pouvait s'énerver pour un rien. Je ne lui en veux jamais, car tout simplement je ne peux pas. Je l'aime trop, et c'est ça mon plus gros défaut, ne jamais pouvoir me disputer avec les personnes que j'aime car mes sentiments dépassent ma raison. Enfin, je ne m'en plains pas parfois.

...et l'amour nous emportaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant