I can't stay alive

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J'ai commencé à avoir peur quand, pour la première fois, pour aucune raison, les larmes ont dévalé mes joues. Je ne savais pas pourquoi. Il n'y avait aucune bonne raison de pleurer à ce moment. J'étais perdue. Ma vie était brouillée dans ces moments là. Oui j'avais peur. Et je me souviens d'avoir entendu sortir de ma bouche "Mais qu'est-ce qui cloche chez moi?!" Maintenant, j'ai réfléchis. C'est peut être juste parce que je suis irrécupérable. J'ai été démolie aux coups de couteau dans le dos. Au bruit des insultes bourdonnant à mes oreilles. C'était pourtant mes amis. C'est sûrement pour ça que, parfois, quand rien ne va, quand la nuit est tombée depuis bien longtemps, je me mets à hurler intérieurement. Les larmes brûlant mes yeux, mon cœur battant la chamade, mes mains tirant dans mes cheveux, ma respiration saccadée, j'essaye de tout faire pour me calmer. Rien n'y fait. Un ruisseau incessant dévale mes joues. Je ne peux plus rien y faire. C'est trop tard. Je suis irrécupérable... C'est ainsi, la vie n'est qu'une putain de garce, une putain d'égoïste. Pourquoi donner vie à quelqu'un pour qu'elle soit misérable et torturée? À cause de cette douleur, le soir, quand les étoiles brillent haut dans le ciel, j'ouvre ma fenêtre et regarde le sol. Les joues trempées d'un malheur éternel, je me penche vers le bas. Et à chaque fois, quelque chose me repousse en arrière et je me mets à hurler et pleurer de plus belle. Parce que j'y pense. J'y pense à chaque instant de ma piètre existence. Des gens donneraient tous ce qu'ils auraient pour être en vie ou pour ramener quelqu'un à la vie. Des gens innocents sont tués et ils feraient l'impossible pour à nouveau respirer. Alors je me dis qu'ils me regardent depuis en haut et m'interdisent de gâcher ma vie. Que si je le fais, je ne serais jamais tranquille. Alors, chaque fois, je referme la fenêtre derrière moi, je remonte dans mon lit et me mets à ruminer sur ma vie détruite. Et, c'est les larmes sur les joues, l'oreiller trempé, que chaque nuit, je me rendors, bel et bien en vie.

Sombre BordelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant