Chapitre 4

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James adore taquiner notre sœur qui, à chaque fois, s'énerve même si ça nous fait plus rire qu'autre chose. Cette petite peste a dû nous écouter quand nous parlions dans la cuisine. Surtout le moment où James a sorti sa connerie, je cite "Elle est trop forte ta belle Angelina !", en se foutant de ma gueule, quand je lui ai raconté l'incident de la limousine. Âgé de vingt-sept ans, James est le plus con de nous tous. Il n'a jamais voulu travaillé dans l'entreprise, actuellement, il possède quelques boîtes de nuits faisant parties des plus branchées de la ville. Ensuite, viens moi et mes vingt-cinq printemps comme dirait ma mère et puis Hannah, la petite dernière avec ses vingt-trois ans comme Angelina. Mon frère nous sert à tous des cocktails et nous trinquons tous ensemble sous le bavardage de ma petite sœur qui est entrain d'inviter à sortir demain, c'est-à-dire samedi soir dans un des clubs de mon frère.

- Je ne sais pas si je pourrais, ma mère arrive ce week-end avec ma demi-sœur et mon demi-frère. S'excuse-t-elle.

- Viens avec eux ! Enfin, sauf ta mère parce que sinon ça va être chaud. Rigole Hannah.

- Ma mère en boîte ?

Angelina éclate d'un rire amer et je vois une lueur furtive de tristesse passée dans ses yeux.

- Je viendrais peut-être avec Valentina et Flavio. Mais elle n'a que vingt ans donc pas l'âge légale pour rentrer dans un club.

- C'est pas grave ! Hein James, c'est pas grave. Menace Hannah d'une voix sombre.

On se retient tous de rire devant ce petit corps frêle essayant de menacer un homme de un mètre quatre-vingt dix.

- Elle ne boira pas, en tout cas pas dans mes clubs. Assure James en baissant la tête pour ne pas rigoler devant le regard meurtrier de notre sœur.

- Je viendrai te chercher ou j'enverrai si je ne suis pas prête, hein Michaël ?

Je sors de ma torpeur en leurs regard rivés sur moi.

- Euh...oui, bien sûr.

Je ne sais même pas ce que j'ai accepté mais ça ne doit pas être si grave. Je suis en train de me rendre compte que j'admirais la lèvre pleine et charnue d'Angelina qu'elle mordillait entre ses dents d'un geste très sensuel et innocent. Cela ne présage rien de bon, si Angelina commence à me plaire alors qu'on va travailler ensemble.

- Et voilà, c'est réglé ! Pour quelqu'un qui ne voulait pas sortir il y a même pas 5 minutes, tu as vite changé d'avis.

Putain, je me suis fait avoir ! Et en plus, je devrais aller chercher Angelina. Tant pis, je ramènerai Luke et Graham. On devait se faire une soirée entre mecs mais bon. Nous nous asseyons tous à table et mon frère nous sert son fameux poulet aux agrumes. Les filles discutent et rient ensemble comme si elles se connaissaient depuis des années.
Le repas s'est passé joyeusement, mon frère a fait le clown comme d'habitude. Après le dessert, Angelina nous quitte, suivi de mon frère et je vois au regard de ma sœur que je vais avoir droit à un interrogatoire.

- Dis-moi mon grand frère préféré, qui est Angelina ?

- Bah, notre nouvelle égérie, tu l'a dit toi-même.

- Ah bon ? Dit-elle d'une voix sournoise. Vu la manière dont tu la regardais, je pensais qu'elle te plaisait.

- Non, elle ne me plaît mais alors pas du tout et même si c'était le cas, Angelina me déteste.

- Qu'est-ce que tu as fait pour qu'elle ne t'aime pas ?

- Rien.

- Elle est peut-être raciste alors. Ironise Hannah.

- Ouais voilà, ça doit être ça.

- Tu es vraiment con quand tu t'y mets toi ! La seule personne avec qui elle a été un peu froide, c'était toi imbécile. Qu'est-ce que tu lui as fait ? Je le saurais d'une manière ou d'une autre de toute façon.

- Bon ok. Soufflai-je. J'ai plus ou moins insinué qu'elle était grosse.

Je lui explique l'histoire plus ou moins en détail et elle s'énerve puis me tape, enfin avec sa force, c'est plutôt des caresses.

- J'espère que tu lui a dit que tu étais désolé quand même !

- Oui mais elle s'en fout.

- J'aurais réagi exactement de la même manière qu'elle, si ce n'est pire. Tu lui a offert des fleurs, un petit cadeau ?

- Non mais ma bouche a fait un très gros effort et ma langue aussi. Me moquai-je.

- Tu n'es vraiment qu'un goujat Michaël. Tu as de la chance que Papa n'ait rien dit à Maman parce qu'elle se serait bien énervée contre toi.

J'arrête net de rigoler, ma mère est très à cheval sur la galanterie, les femmes d'abord et toutes les conneries qui vont avec. Je n'ai pas honte de dire que j'ai peur de ma mère, je me souviens que j'étais ado, James et moi avions fait le mur malgré l'interdiction de nos parents. Rentrés à la maison, nous étions très fiers de ne pas avoir été pris et nous avons un peu fanfaronné sur les filles qu'on avait chopé sauf que ma mère nous attendait. Quand j'ai vu son regard noir de colère, j'ai failli me pisser dessus. Elle nous a laissé la vie sauve ce soir, après qu'on est chacun pris une bonne claque. Nous avons été les esclaves de la maison pendant un mois entier. Je peux vous dire qu'on a plus jamais recommencé après. Heureusement pour nous, elle n'a pas vraiment l'air de se rendre compte du mode de vie un peu frivole que nous menons avec James ou du moins elle pense que nous avons changé depuis l'adolescence. Les femmes se jettent à nos pieds, autant en profiter non ?

- Et tu vas rien lui dire. La menaçai-je.

- Seulement si...Commence ma sœur.

J'hausse un sourcil et l'observe, j'entends déjà à sa voix de petite peste qu'elle va me faire chanter.

- Si quoi ?

- Demain quand tu iras la chercher, tu lui apporteras un bouquet de fleurs et un vrai de vrai ! Tu vas acheter une belle composition florale, unique, rien que pour elle.

- Et puis quoi encore, tu voudrais pas que je lui achète un bijou non plus. Me moquai-je

- J'y ai pensé...mais c'est un peu trop non ?

Le pire dans tout ça, c'est que je sais qu'elle est sérieuse, elle y a vraiment pensé

- Je me suis déjà excusé, je ne vais rien faire de plus.

- Tu en es sûr ?

- Oui.

Je la laisse dans la cuisine et vais dans ma chambre quand je l'entends parler.

- Oui maman, je viendrai à la maison dimanche. Mais c'était pas pour ça que je t'appellais.

-...

- En fait, Michaël a quelque chose à te dire mais il n'ose pas...

Je débarque dans le salon en lui lançant un regard meurtrier.

- Sale peste ! Chuchotai-je.

- Oui oui, je suis toujours là. Répond Hannah avec un sourire innocent. Mais je pense que finalement Michaël t'en parlera lui-même.

Elle me tend le téléphone avec un petit clin d'œil et me regarde avec délectation, j'en suis sûr, essayer de sortir du pétrin dans lequel elle m'a mise.

- Oui maman ? Hésitai-je.

- Alors mon chéri, qu'est-ce que mon grand garçon a si peur de me dire ? Rit-elle.

Plus-Size (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant