Après avoir terminé mon travail, Charles m'invite à dîner. Je l'aide en dressant la table quand soudain quelqu'un frappe à la porte.
- Peux tu aller ouvrir s'il te plaît. Me demande Charles.
Je me dirige vers la porte et ouvre. Un homme complètement trempé par la pluie se dresse devant moi.
- Est ce que Charles est là ? Me demande l'inconnu.
- Oui, je vous en prie, entrez. Fais-je en l'invitant dans le salon.
Charles relève la tête et aperçoit le jeune homme. Il reste figé. Le garçon s'approche de mon ami, toujours tétanisé. Charles le regarde attentivement avant de l'enlacer. Après un moment dans les bras l'un de l'autre Charles se retourne vers moi.
- Anya, je te présente Jim, mon fils.
- Enchantée, je réponds.
Jim s'installe dans le fauteuil, devant la cheminé pour se réchauffer. L'homme tente de coiffer ses cheveux longs derrière ses oreilles puis retire sa veste, qu'il dépose ensuite soigneusement à coté de lui. Il a dû marcher longtemps, il est recouvert de boue. Je fixe le jeune homme, Charles ne m'avait jamais dit qu'il avait un fils. Je remarque que Jim ressemble très fort à son père. Il a les yeux bleus aussi et le même nez, légèrement retroussé.
Charles revient, les mains chargées de vêtements. Son fils le remercie et s'en va se changer. Mon ami me sourit. On dirait un enfant qui vient de recevoir le cadeau de Noël qu'il espérait tant.
Quand Jim revient, je m'en vais lui chercher une assiette, puis nous nous installons pour déguster les merveilleuses lasagnes de Charles.
- Elles sont toujours aussi bonnes. Dit Jim.
Charles sourit timidement puis le remercie.
Je regarde attentivement les deux hommes.
Ça doit faire très longtemps qu'ils ne se sont plus vu. J'ai envie d'en savoir plus, mais ça serait déplacé de poser la question.
Après le repas, Charles débarrasse nos assiettes et me laisse seule un moment avec le jeune homme. J'ai envie de lui poser des questions, après tout, Charles ne m'a jamais parlé de son fils.
- Alors, ça fait combien de temps que votre père et vous, vous êtes perdu de vue ? Je demande l'air intéressée.
- Perdu de vue ? Répond l'homme.
- Ça se voit que ça fait des années que vous ne vous êtes plus vus.
Il sourit timidement, et me répond que ça fait plus de six ans. Je lui demande où il vivait et la cause de cette séparation.
Jim m'explique qu'il était parti lorsque sa mère est décédée. Il avait besoin de vivre loin de ses souvenirs, m'expliquait il. Mais je n'en saurais pas plus, ça peut se comprendre, je ne suis qu'une inconnue pour lui.
Charles revient de la cuisine et nous propose un café. Je refuse.
- Je vais plutôt vous laisser, vous avez sans doute beaucoup de choses à vous dire. Je fais en me levant et prenant mon sac.
- Ne raconte pas n'importe quoi, tu ne vas pas rentrer en vélo sous ce temps.
Me fait Charles.
Il est vrai qu'il fait vraiment un temps de chien. La pluie n'arrête pas tomber. Le vent est violent et les coups de tonnerres sont menaçants.
Charles me fixe avec ses grands yeux bleus, impossible de refuser de boire un café. J'accepte de rester.
Il fait très calme, Charles et Jim on du mal à parler, je pense que ma présence doit bloquer le jeune homme. Je profite de ce silence pour repenser à Caleb. Il me manque, je sais que Charles m'a dit de l'oublier, mais je ne peux m'empêcher de cogiter. Je m'imagine parfois ce que notre vie aurait été si il était toujours là. On aurait sûrement eut des enfants, Caleb en voulait deux. Je m'imagine dans ma maison entourés de mes deux bambins, Peter et Jenna, les deux prénoms préférés de Caleb. Je m'imagines les aider à faire leurs devoirs de français et Caleb ceux de mathématiques. Je m'imagines peindre avec ma fille et Caleb jouer au football avec son fils, ou bien le contraire. Si Charles et Jane savaient à quoi je pense, ils me tueraient sûrement. Je bois mon café tout en vérifiant le temps qu'il fait dehors. Il pleut encore très fort.
- Tu n'as cas rester dormir ici, me dit Charles.
Je le remercie mais n'accepte pas sa proposition. Je me lève et me prépare à partir. J'ouvre la porte d'entrée. Il pleut encore, mais le vent c'est un petit peu calmer. Je soupire et m'apprête à sortir quand soudain une voix douce me dit :
- Je ne vous conseille pas de partir, dit Jim. Je pense qu'il serait plus raisonnable que vous couchiez ici ce soir.
Je fais une petite moue. Il a raison je serais inconsciente de sortir sous ce temps en pleine nuit, surtout qu'il y a deux heures de route en vélo.
Charles prend mon sac et m'invite à revenir au salon.
- Merci beaucoup, je fais en retirant ma veste.
Charles me sourit.
Nous nous installons tous les trois dans le fauteuil, après que Charles ait allumé la télévision et mit sa série policière préférée.
Il est presque minuit, Charles s'est endormi, la télécommande à la main. Quant à Jim, il est toujours éveillé, plongé dans la télévision. Je m'étends puis demande à Jim si il ne faudrait pas réveiller son père, Jim me fait oui de la tête et se lève pour réveiller son paternel.
- Tu devrais monter dans ton lit papa, dit Jim.
Charles se lève, les yeux fatigués et les cheveux décoiffés. Il embrasse son fils puis moi et monte dans sa chambre.
Jim monte ensuite à l'étage. Quelques minutes plus tard, il redescend une couverture à la main.
- Tenez, dit il en me tendant la couverture, mais si vous préfèrez il y a mon ancienne chambre à l'étage.
- Ça ira merci, le divan sera parfait. Je fais en lui souriant.
Il ne me sourit pas, il hausse les épaules puis s'installe lui aussi dans le divan. Nous sommes couchés dans un divan sectionnel assez grand.
Je me couche, et tente de m'endormir mais je n'y parviens pas. Je penses trop, je me demande d'où vient Jim, je le trouve étrange. Je pense également à moi, ma vie et Caleb. Je sais que je ne devrais pas, mais penser à Caleb me permet de ne pas l'oublier, je ne veux pas l'oublier.
J'ai chaud, j'ai rarement chaud mais là je transpire et j'ignore pourquoi j'ai si chaud. J'ai besoin d'un verre d'eau. Je me lève en essayant de faire le moins de bruit possible car Jim s'est endormi. Après avoir bu un grand verre d'eau je me réinstalle dans le divan. J'ai toujours aussi chaud. Je tente de dormir mais il n'y a rien à faire, les heures passent et je n'ai pas encore fermé l'œil de la nuit. Je me lève puis me dirige vers la cuisine pour me mouiller le visage. J'arrive devant l'évier quand soudain, ma vision se brouille. Je me cogne la tête contre l'établi puis m'écroule sur le sol.
Je vous mets une image de Jim ! Maintenant vous êtes libres de vous imaginez les personnages comme vous le souhaitez :)
*J'espère que ca vous plaire, les prochains chapitres seront plus longs ;) Désoler d'avoir été si longue pour publier cette suite ^^'