Chapitre 25

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Comme je n'avais toujours pas répondu à la question de Gryf, son regard se posa sur moi de façon bien plus intense. Dis donc ! Il était plus que coriace ! Je soupirais avant de craquer :
-D'accord, tu vas le savoir. Je suis complètement perdue. Par moments je suis triste, d'autres heureuse. Je sens que je change mais j'ai peur Gryf. J'ai peur du changement. J'ai peur de ce que je deviens. Je n'ai pas envie de fondre en larmes devant les autres. Mais même seule, je n'aime pas pleurer. Je suis vraiment perdue. Heureusement que tu m'apportes tant de bonheur ! Sans toi, je ne sais pas ce que je deviendrai.
Il me sourit affectueusement avant de me prendre dans ses bras en frôlant mes cheveux. Il m'embrasse sur le front. Je me figeai. Ce contact, jamais je l'avais eu avec mes amis. Je me souvins de la première fois où il m'avait pris dans ses bras. J'avais été tellement surprise que je l'avais repoussé. Mais j'aimais cette sensation. Ma surprise passée, je me laissai faire. Puis il se mit à me murmurer à mon oreille :
-Ça ne te gêne pas si je te tiens comme ça ?
-Non, murmurai-je rouge comme une pivoine.
-Cool. Tu sais Shimy, j'ai longtemps hésité de parler de cette histoire. Même Dan n'est pas au courant. Mais si je me suis ouvert à toi, ce n'est pas seulement parce que tu as vécu quelque chose de choquant c'est...
Il se coupa avant de reprendre son souffle. Que voulait-il me dire ??
-En fait, j'ai longuement hésité à t'en parler. J'en ai parlé à beaucoup de monde autour de moi. Je n'ai jamais fait ça alors...
Il se stoppa en en se mettant à rougir comme une tomate avant de reprendre :
-Punaise le courage que j'ai ! Je suis en train de m'enfoncer et je me perds dans des explications inutiles ! J'ai l'air vraiment débile, non ?
-Non Gryf ! la rassurai-je car je voyais peu à peu où il voulait en venir. Tu es tout seul débile !
-Vraiment ?
-Bien-sûr ! Jamais je ne pourrais dire que tu es bête ! Tu m'as apporté tant de bonheur !
-Merci. Bon, je vais aller droit au but, tant pis si je me prends une déroutée de ta part. Voilà... je t'aime Shimy !! Je t'aime depuis longtemps déjà. J'aime passer du temps avec toi. Je t'aime vraiment, du plus profond de mon cœur...
Un silence oppressant suivit sa déclaration. Je n'arrivais pas à y croire ! Gryf m'aimait vraiment ! Dans ma tête, tout se mélangeait. J'avais l'impression que le monde avait disparu, que nous n'étions que tous les deux. Ma gorge était nouée. Comment décrire tant de bonheur ? C'était impossible. L'amour était ainsi : magique à ressentir mais indescriptible. Soudain, Gryf se leva d'un air sombre :
-Excuse-moi Shimy, je n'aurais peut-être pas dû... J'aurais mieux fait de me taire que de me prendre un vent.
Sur ses mots, il commença à marcher lentement vers la plaine.
-Attends ! l'arrêtai-je.
Il se stoppa avant de se retourner. Je pouvais lire de la surprise et un peu d'espoir dans son magnifique regard.
-Ne t'en vas pas. Il y a aussi une chose que j'ai envie de te dire.
Il s'avança un peu avant de s'arrêter à nouveau.
-Moi, je t'aime Gryf !
-Vraiment ? balbutia-t-il surpris.
-Oui. Depuis cet attentat, je t'aime. Tout ce que tu as fait pour moi m'a vraiment touché. Je t'aime vraiment Gryf.
Il me sourit sincèrement en ayant les larmes aux yeux. Sans aucune retenue, il me sauta au cou avant de fondre en larmes.
-Oh Shimy ! s'écria mon ami. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux ! Je pourrais même dire que je suis le garçon le plus heureux et le plus chanceux du monde !
-Je pense la même chose que toi Gryf, lui murmurai-je à l'oreille avant de me décoller un peu de lui.
Nous observâmes un peu le coucher du soleil et les premières étoiles qui apparaissaient.
-C'est magnifique ! commenta Gryf en me regardant dans les yeux.
-Oui, vraiment magnifique.
Avec un décor pareil, comment ne pas résister à l'envie de l'embrasser ?? Nos lèvres se rapprochèrent pour se toucher timidement. Instinctivement, j'entourai Gryf de mes mains pour me rapprocher de lui. Il fit de même avec moi. Notre baiser passa d'un simple touché de lèvres à un baiser vraiment très long et sensuel. Après avoir usés tout notre souffle, nous nous éloignâmes gentiment. Embrasser était formidable. Cela procurait des sensations que j'adorais. Gryf était aussi du même avis. Je m'allongeai par terre pour contempler le ciel et ses étoiles. Mon ami me rejoignit avant de me dire :
-Magnifique décor pour un premier baiser tu ne trouves pas ?
-Si Gryf, c'est magnifique. Je dormirai bien sans la tente.
Mon regard se posa sur nos assiettes remplies. Nous n'avions rien mangé ! Je pris mon assiette avant de commencer à manger, imitée par mon ami. Le repas terminé, nous débarrassâmes nos plats avant de défaire la tente. D'après la météo, il allait faire beau toute la nuit. Gryf et moi mîmes nos sacs de couchage côte à côte avant que mon ami ne m'apprenne quelques constellations. J'avais du mal à les visualiser mais le voir aussi heureux me faisait chaud au cœur. C'était bien mon « Ellen ». Ma grand-mère allait être vraiment contente. Elle avait toujours apprécié ce « fan de matous » comme elle le décrivait. De là haut, mon père devait aussi sourire. Malgré les épreuves, j'avais trouvé un bonheur sans nom auprès de Gryf. Je n'étais pas prête d'oublier mon premier amour, surtout avec un garçon aussi mignon et attentionné que lui. Après un certain moment, nous nous endormîmes, le sourire aux lèvres.

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