Bulles de Rêves

Attente

Sa monture piaffe
Elle tremble de ses efforts
Sa robe d'écume
Laisse échapper des brumes
D'un murmure, tel un sort
Il l'a calme, de cette simple paraphe.

Devant lui, les champs s'étalent
À ces côtés, nul ne se dresse
Derrière lui, les braves patientent
Plus loin, le royaume est dans l'attente
Dans le vent la chaleur caresse
Les portes fortifiées se referment en un râle.

Il observe la multitude immonde sur les crêtes
Celle qui est venue pour prendre son bien
Détruire son peuple, le châtier ou l'opresser
Pour anéantir tout ce qui fut rêvé et créé
Par la sueur et l'effort constant des siens
L'héritage mémorable reçu par ses ancêtres.

C'est ce jour, oui celui de tous les matins
Celui unique, maudit, de tous les mondes
Dans l'air salin de son royaume béni
Dans une cavalcade légendaire et des milliers de cris
Que résonnera sans cesse dans une trombe
La montée de tout ceux qui croit en lui et qui l'aime sans fin.

La main dressée, doucement, celle au glaive
Lève au ciel, témoin, tel un étendard
Le signal du début de la fin, pour l'ennemi, leur fin
Alors que résonne derrière eux, au lointain
Du royaume, en appui, tous les clochers en tintamarre
Les yeux perçants, les cœurs vaillants, les têtes se relèvent.

La multitude, en un seul élan, tel une seule bête
S'engage alors, fière, en un mouvement unique
Vers l'avant, foulant des pas ce qui fut des champs
Lieux de culture, de vie et de vendanges si grands
Seront maintenant site glorieux de l'histoire fatidique
Ils seront vainqueurs héroïques ou perdront mortellement leur quête.

À leur tête, dressé et fier sur sa monture, un seul roi et seigneur,
Encadré de ses preux, ses lieutenants et porte-étendards
Donne l'exemple du courage et trace le vaillant chemin
En ce jour, unique et lumineux, de tous les matins
Au delà des craintes, des peurs et de leur pires cauchemars
Ils le suivront sans douter ou questionner, là où le porte son coeur.

Fini l'attente,
Le jour est levé
Les dés sont jetés
Ce soir sera de joie ou de cendres.

VIII-16