Chapitre 3- Sous l'escalier

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Je viens de me réveiller et suis déjà fatiguée, la journée promet d'être longue. Je me dirige quand même vers la cuisine pour déjeuner. Je m'habille d'un pantalon kaki et d'un top gris basique un peu large. Mes cheveux ont décidé de faire n'importe quoi alors je fais une tresse africaine et laisse quelques mèches s'échapper devant mon visage. Tressés comme ça ils ne m'arrivent pas tout à fait en dessous de la poitrine. Je passe devant le miroir du couloir m'arrête un instant, ramène la tresse sur mon épaule et me rends compte que les mèches plus claires se remarquent beaucoup comme ça entre mes cheveux châtains. Je souris, prends ma veste en cuir, jette un dernier coup d'œil au miroir et je me trouve pas trop mal aujourd'hui, enfin à part les deux poches noires que j'ai sous les yeux. Je comprends pas, je dors pourtant la nuit. Je mets mes chaussures, toujours les mêmes depuis deux ans, et me dépêche de retrouver Athénaïs.

Je la vois de dos, ses cheveux bruns lui arrivent dans le visage à cause du vent, ils sont lisses, coupés au niveau des épaules. Elle se retourne et plisse les yeux, sûrement pour s'assurer que c'est bien moi, quand elle les réouvre, elle m'adresse un grand sourire et je vois que ses pommettes sont rosées, sûrement à cause de la brise fraîche de ce matin, ses grands yeux marrons sont pétillants, elle a vraiment l'air de très bonne humeur, je sais pas quelle nouvelle l'a mise dans cet état. Mais ça me rends heureuse pour elle.
J'arrive à sa hauteur, on se fait la bise. On se met en route et je la questionne :

"- Dis moi, qu'est-ce qui te rends aussi joyeuse ?
- Hey, elle répond un peu vexée de ne pas avoir pu faire une surprise totale, comment t'as deviné que j'avais une bonne nouvelle ?
-Hum, laisse moi réfléchir, je réplique amusée, t'as un sourire qui fait trois fois le tour de ta tête, les yeux remplis d'étoiles... euh, je continue ?
- Nan c'est bon...
- Bon, je rigole et lui demande, sinon c'est quoi cette merveilleuse nouvelle ?
- Et roulement de tambours, elle mime les tambours tout en essayant d'en faire le bruit, je déménage !!
- Et euh, je suis sous le choque je ne comprends pas sa réaction face à cette nouvelle, moi, à sa place j'aurais été hyper triste, tu... tu... enfin...en fait je comprends pas...
- Mais t'inquiète je vais pas très loin, elle essaye de me rassurer, je reste dans la même rue.
- Je comprends toujours pas...
- Hé bien, elle m'explique doucement, mes parents ont économisé depuis hyper trop longtemps et ils ont acheté une maison ! Je suis trop contente j'ai ma chambre pour moi toute seule dans cette maison et il y a une baignoire !
- Nan sérieux, je suis vraiment heureuse pour elle, et elle où exactement ?
- Hum, elle réplique pas tout à fait sûre d'elle, je crois que c'est pas très loin de chez Tess.
- Et juste un petit truc, je l'arrête et la regarde dans les yeux, t'as intérêt, plutôt obligation de m'inviter chez toi au plus vite !"

Elle me regarde étonnée par mes paroles, elle ne devait sans doute pas s'attendre à ça. Puis elle rigole et moi aussi. Et elle me dit qu'elle verra ce qu'elle peut faire, toujours en rigolant.
On arrive au lycée et je n'ai pas envie de retrouver ma classe. Je reste avec Athénaïs et ses amis jusqu'à la sonnerie. Athénaïs me sourit, me souhaite bonne chance et file vers sa classe. Je reste plantée, là, sans bouger, je ne veux pas y aller...
Je souffle un grand coup et marche jusqu'à ma classe. J'entre la dernière, tout le monde est installé et me regarde, je suis vraiment mal à l'aise. Je me dépêche de retrouver ma place et m'assois en vitesse. Je sens des regards sur moi, j'essaie de faire comme si je ne m'en rendais pas compte.
Je me penche pour récupérer mes affaires dans mon sac et en posant ma trousse, je reste bloquée sur ma table. Elle est recouverte de gribouillis, de mots insultants et je vois qu'ils me sont destinés, mon nom est écrit un peu partout sur la table. Je ne comprends pas ce qui se passe. Le professeur continue son cours et seuls quelques élèves le suivent, les autres me regardent et rigolent en silence. Je suis sous le choque. Qui est-ce qui a fait ça ? Et pourquoi ?
Je finis de sortir mes affaires pour cacher tout ça. Je me sens... je ne saurais pas vraiment décrire ce sentiment, je me sens humiliée, rejetée et surtout impuissante. Je tente d'écouter le cours mais les rires et les regards me déconcentrent. Quand la sonnerie retentit, je range mes affaires et m'apprête à sortir mais le professeur me retient :

Désolée j'ai craquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant