Chapitre 12- Plutôt une belle journée

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J'ouvre les yeux doucement, le réveil sonne à côté de moi mais je n'ai pas envie de me lever, de subir les jugements et les regards moqueurs ou remplis de pitié, je n'ai pas envie de retourner dans ce lycée de malheur pour voir que mes soit disant amies ne me parlent plus parce que leur réputation est plus importante que moi.
Mais je n'ai pas le choix alors j'appuie sur mon réveil et me sors du lit comme une sorte d'automate. Je vais dans la cuisine, mange quelques céréales et avale un verre de jus de fruit mais c'est tout ce qui passe. J'ai mal au ventre, j'ai le trac, j'ai peur, peur du lycée, peur des autres, peur de moi.

Depuis ces deniers temps je suis fatiguée et je dors peu, je fais quelques cauchemars, je pleure. Au lycée je vais en cours et sous l'escalier ou sur le toit, je ne vais pas tout le temps à la cantine, des fois je préfère ne pas manger. Je ne suis pas bien en ce moment et je ne pense pas que cela va aller en s'améliorant.

Je m'habille, me brosse les dents et sors de la maison, je jette un coup d'œil au miroir et je me trouve toujours pareil si ce n'est pire mais ça n'ira sûrement pas mieux. Je commence à m'habituer, ça fait 15 ans que je supporte ce physique alors on fait avec. Je vais au lycée avec le trac, ce trac de quand on a un gros contrôle qui compte énormément pour la moyenne, mais en encore plus fort.

Quand j'entre dans l'enceinte du lycée, j'ai l'impression que tous les regards sont braqués sur moi mais ce n'est qu'une simple impression, enfin j'espère. On m'attrape le bras, je sursaute et me retourne, c'est Athénaïs, et Tess est juste derrière elle. À ce moment là deux sentiments se battent à l'intérieur de moi, j'ai envie de les prendre dans mes bras et en même temps de leur donner une bonne paire de baffes chacune. Finalement je ne fais ni l'un ni l'autre, j'enlève un écouteur et attends de voir ce qu'elles ont à me dire. Athénaïs regarde Tess qui n'a pas l'air décidée à parler alors c'est elle qui prend la parole en me conduisant dans un endroit moins bruyant :

"- Bon, Rose tu comptes nous faire la gueule combien de temps ?
- Pardon, je réplique sans comprendre, c'est moi qui vous fais la gueule ? Attends tu te fous de moi, rassure moi, dis moi que tu rigoles là. Vous, vous êtes éloignées de moi et je me suis dis que vous aviez sûrement raison, trainer avec moi, la merde qui se fait humiliée parce que... parce que... parce... par... On sait même pas pourquoi ! C'est vraiment mauvais pour votre réputation !
- Oh ça va commence pas à faire ta victime, me rembarre Tess, à la base on était venues pour s'expliquer, savoir ce qui ne va pas, et pourquoi tu t'es éloignée de tout le monde. Mais je me dis que ça sert à rien tu veux rien entendre de toute façon.
- Quoi ? Fais pas comme si tu savais pas. Tout le lycée est courant sur les réseaux y'a que ça !
- T'es pas le centre du monde calme toi !
- Hé, nous coupe Athénaïs, on se détend. Vous avez fini ? Vous vous êtes lâchées ? On peut parler maintenant au lieu de hurler ?"

Comme on ne répond pas elle continue :

"- Bon, Rose évidemment qu'on est au courant mais tu nous parles pas, tu veux qu'on fasse quoi ? Tu t'es éloignée de nous avant les vacances.
- C'est pas comme si vous m'aviez retenue...
- Oui j'assume, mais pourquoi tu t'es éloignée comme ça ?
- Pour pas vous faire honte et pour voir comment vous réagissez.
- Nous faire honte, souffle Athénaïs, t'es vraiment pas possible toi.
- Il parait ouais...
- Mais, Tess me demande, qu'est-ce qu'il se passe exactement ?
- Hum, depuis le début d'année des gens, je sais pas qui ils sont, m'ont fait des crasses plus horribles les unes que les autres ça a commencé avec un croche pied et puis après alors que je faisais une crise de panique un type a ouvert la porte et m'a prise en photo et ça a fait le tour des réseaux... Et c'est tout... enfin pour le moment...
- Ah ouais, répond Tess visiblement a court d'arguments.
- Alors si tu pouvais éviter de dire que je joue les victimes, ça m'arrangerais... Merci.
- Hé mais vous avez fini de vous reprocher tout et n'importe quoi ! Je me demande sincèrement comment vous vous êtes supportées toutes ces années..."

Désolée j'ai craquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant