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En sécurité sérieux? Là, Enzo s'était un peu trop avancé... Il venait d'annoncer à sa passagère qu'ils ne se trouvaient qu'à deux kilomètres de chez lui lorsqu'il dut freiner brusquement tout en se déportant sur le bas-côté de la route pour éviter la voiture qui venait de surgir en face, au détour d'un virage. Le véhicule roulait à très vive allure.
Marou laissa échapper un cri terrifié et ferma les yeux tout en s'agrippant des deux mains à son siège. Enzo jura... La BM s'immobilisa dans un long crissement de freins.
Comprenant qu'ils avaient échappé à l'accident, Marou souleva les paupières.

-J'ai bien cru qu'il allait nous percuter...

Elle pâlit en s'apercevant que la voiture se trouvait à l'extrême bord de la vallée.

-Ne regardez pas, cela risque de vous donner des cauchemars.

Elle jeta un coup d'oeil en arrière.

-Quel chauffard putain ! Il ne s'est même pas arrêté !

-Non !

Enzo suivit la voiture que l'on voyait filer sur la route.

-C'est quelqu'un d'ici ?

-Non.

-Vous le connaissez ?

Cette question fit sortir Enzo de sa rêverie.

-Pourquoi me demandez-vous cela ?

-Je... je ne sais pas... Quelque chose dans votre expression, peut-être ?

-Je n'ai pas vraiment eu le temps de voir le conducteur, mais il m'a rappelé quelqu'un, c'est vrai...

-Bon ! On repart ?

-Oui.

* * * * * * * * * *

-Quel rêve !

C'était la villa blanche à Enzo qui se reflétait dans une grande piscine ovale bordée de palmier.
À l'intérieur, pas une seule faute de goût. Marou admira la décoration à la fois simple et raffinée, les tableaux d'artistes locaux, les touches fleuries des rideaux... Tous les murs comportaient des étagères chargées de livres. Marou ne put s'empêcher de comparer cette magnifique villa à l'horrible studio qu'elle partageait avant avec Paul. Elle frissonna.

-Vous n'allez pas me dire que vous avez froid !

-Non ! je suis juste un peu fatiguée c'est tout.

-Je vais vous montrer votre chambre et vous pourrez prendre une bonne douche et vous reposer. Ne vous inquiétez pas, je ne vous dérangerai pas : j'ai du travail.

À sa suite, elle monte l'escalier, puis passe d'un large couloir aux murs ornés de tapisseries modernes.

-Et voilà : vous êtes chez vous !

Marou se retrouva dans une vaste chambre aux murs blancs qui s'ouvraient sur un balcon dominant toute la vallée. Au loin, le bleu de la mer se confondait avec celui de l'horizon.
Elle fut tout de suite séduite par l'endroit.

-Oh, comme c'est joli !

-Vous trouvez ?

-J'ai toujours rêvé d'une chambre comme celle-ci !

-Et maintenant, vous l'avez... du moins pendant le temps que durera votre séjour à Majorque. J'ai demandé à Maria, la femme de ménage, de s'arranger pour la rendre accueillante.

-Elle a même pensé à mettre des fleurs ! Merci... Merci pour tout !

Merci, amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant