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_ « Qu'est-ce qu'il y a ? On t'a viré ou quoi ? » me lance Sayfeddine en souriant.
_ « J'ai oublié mes clés. » lui répondis-je simplement.
_ « Y a personne chez toi ? »
_ « Ils sont tous sortis. »
_ « Merde, en plus je venais voir Imad... »
_ « Ce sera pour une autre fois on dirait. »

Tout à coup une idée me vint à l'esprit.

_ « Tu n'peux pas l'appeler, comme ça je pourrais enfin rentrer chez moi ? »
_ « Je l'ai appelé tout à l'heure, il était sur messagerie c'est pour ça que je me suis déplacé. »

Je passe mes mains sur mon visage, j'ai vraiment pas de chance.

_ « J'suis venu en voiture, tu pourrais attendre le retour de tes parents ou de ton frère avec moi ? Enfin si tu veux. » me dit-il avec une once d'hésitation dans la voix.
_ « J'veux bien, les marches de cet escalier sont loin d'être confortables. »

Il m'a sourit.

Il dévalait les escaliers et je le suivais de près. On a marché un peu plus loin et nous sommes arrivés près de sa voiture.

Nous nous sommes installés dedans.

J'ai l'impression qu'au cours de ses dernières semaines le destin fait en sorte de nous réunir. Je l'ai croisé et vu plus de fois dernièrement qu'en une année entière.

Ni lui, ni moi parlions, sûrement un peu gênés par la situation.

J'ai trouvé ça super gentil de sa part de me proposer d'attendre avec lui.

Il a fini par couper le silence en me proposant d'allumer la radio, chose que j'ai accepté pour détendre l'atmosphère.

_ « Isma ? » m'interroge-t-il en fixant un point devant lui.
_ « Oui ? »
_ « T'as quel âge maintenant ? » dit-il en regardant toujours droit devant lui.
_ « 18 ans, et toi 21 ans c'est ça ? »
_ « Comment tu sais ? »
_ « T'as le même âge qu'Imad. »
_ « Ah ouais, c'est vrai. »

En parlant de mon frère j'avais l'impression d'avoir empoisonnée la conversation, parce qu'un blanc avait coupé notre début de discussion.

Je regardais mes mains, tout de suite un peu plus mal à l'aise. Je suis vraiment maladroite.

_ « Hendek, tu vas t'arracher un doigt là. » me sort-il de mes pensées de grande stressée.

Je lâche un petit rire et lui répond.

_ « Désolé, je suis un peu stressée. »

À l'instant où j'ai prononcé ses mots, je les ai regretté. Je ne tiens pas à ce qu'il sache qu'il ne me laisse pas indifférente.

La nature de mes sentiments envers lui est assez profonde mais tout aussi étrange par sa puissance qui ne cesse de s'accroître de jours en jours.

La vie est compliquée, aimer est compliqué, parce qu'en réalité l'être humain est compliqué.

Heureusement pour moi il ne s'est pas attardé sur ce que je venais de lui dire. Il a tout de suite essayé de détendre l'atmosphère en me faisant rire.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 21, 2017 ⏰

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