"Il"

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Le soleil venait à peine de se lever, et de faibles rayons éclairèrent la gigantesque tour de cristal. Jellal la voyait, au loin, sur sa barque, et il frémit. Comment avait-elle pu passer inaperçue? Pourquoi était-elle identique à celle qu'il avait crée? Il ramait avec détermination, bien qu'épuisé et affreusement inquiet. Il ne pouvait pas abandonner, il le savait... Mais arrivera t-il à temps? Cela faisait deux jours qu'il était à la poursuite du kidnappeur. La tour du paradis n'était pas facile à rejoindre, surtout de Magnoria. Mais, peu importe le nombre de kilomètres parcourus, les fatigues musculaires qui lui rongeaient la chair, le nombre de larmes qui lui coulaient sur les joues... Pour elle, il ferait tout.


* * * *


Erza se réveilla péniblement, en prise d'un violent mal de tête... « IL a encore du me droguer, et me bourrer de somnifères...» Depuis une semaine, les jours se suivaient et se ressemblaient... Enchaînée comme une fugitive dans un cachot, derrière des barreaux en fer forgés inquiétants, elle ne pouvait que réfléchir et se taire, sous peine de se faire assommer. Dieu qu'elle regrettait d'avoir fuit son appartement si parfait, et surtout, de l'avoir fuir, lui... Maintenant, elle était faible, ligotée à des cordes qui lui écorchaient les mains et qui retenaient sa magie, pourtant si impressionnante d'habitude. Elle bougea doucement, comme de peur de se casser quelque chose, et essaya de se lever, mais, encore étourdie, elle se laissa tomber par terre, impuissante.

_Ça ne sert à rien... Déclara un voix sortie de nul part, et qui semblait se rapprocher. Tu ne pourras pas sortir d'ici.

IL sortit de l'ombre, sa veste rougeâtres flottant derrière lui de façon surnaturelle, et ouvrit la porte du cachot.

_Toi... Répondit Erza en serrant ses dents.

Elle se leva d'un bon, s'apprêtant à le frapper, mais les cordes, trop courtes, la firent de nouveau tomber. IL la regardait à ses pieds, et ne pu retenir un sourire au coin.

_Ce n'est pas comme ça que tu seras libérée, tu le sais, n'est-ce pas?

_Peu m'importe! Je n'ai pas le droit de me soumettre à ta barbarie! S'exclama t-elle, les yeux pleins de rages.

IL s'agenouilla devant elle, prit son menton entre sa main, et la força à le regarder.

_Je ne cherche pas spécialement à te soumettre, ma chère Erza. Lui chuchota t-il à l'oreille. Je cherche juste à te faire comprendre que c'est fini, maintenant.

IL finit par la lâcher, et Erza recula, dégoûtée. Elle le toisa avec haine. IL se tenait là, devant elle, sans la moindre expression, juste ce petit sourire figé, qui revenait inlassablement. Ses cheveux blonds cendrés mi-long bougeaient doucement à cause d'une petite ouverture dans le cachot, où le vent s'engouffrait avec force. De temps en temps, lorsque les mèches de ses cheveux ne cachaient pas ses yeux, on pouvait en distinguer leur couleur effrayante: D'un rouge bordeaux intense, ses yeux semblaient pouvoir happer une âme en un seul regard. Erza avait bien essayé une fois de lui tenir tête, mais un profond malaise l'avait envahie, ainsi qu'une immense tristesse. Alors, elle évitait désormais, et baissait la tête. Finalement, au bout d'un long silence, IL prit les cordes qui retenaient Erza dans sa main, et la força à sortir du cachot.

_Qu'est-ce que tu fais? Demanda Erza, surprise.

«... Mauvais signe. Si ça se trouve, je vais vraiment mourir... Mais, ce sacrifice ne servira à rien! Et puis, je ne comprends pas... Pourquoi moi?»

_Silence. Maintenant, ne dis plus un mot, où je te jure que tu le regretteras.

Erza s'apprêtait à répondre à sa menace, mais IL lui lança un regard noir qui lui glaça le sang. Ils arrivèrent finalement à la plus haute salle de la tour, celle-ci même où Erza avait, 10 ans plus tôt, affronté Jellal. Même le trône, et l'échiquier, avaient été reconstruit. Elle frissonna en se souvenant de ces affreux moment de sa vie.

Erza L'intrépideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant