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J'ai tenu à aller au lycée aujourd'hui, cela fait plusieurs mois que je m'enferme

Et je savais à quoi m'attendre, pourtant les condoléances de mes camarades sont plus durs à entendre que ceux que j'avais pu  imaginer.

En entrant dans la salle de classe je l'ai revu, lui, l'auteur de cette lettre.

Il ne m'a pas approché, ne m'a pas dit « mes sincères condoléances » ou « j'ai appris pour ta mère »

Non, il m'a juste regardé et m'a souri

Il m'a sourit.

Je ne me serais jamais cru capable de sourire aussi, mais mon cœur n'a pas été de cet avis, et, sans m'en rendre compte je souriais moi aussi.

Je lui ai souri.

On a l'air de deux idiots.

Lui, seul dans le fond de la classe,

Moi, entouré de monde, m'énumérant les différentes qualités de ma défunte mère.

Et si j'essayer de ne plus en parler ?

Je me lève et m'assois sur la chaise à cote de Lui.

Aucune émotion sur son visage, moi qui pensait lui faire de l'effet.

Quoi ? On ne peut plus blaguer ici ?

« Alors, Hmm, Tu n'aurais pas... Hmmm... »

Je pense que je me suis fait trop d'illusions, il est comme les autres, il veut savoir, je ne peux cacher ma déception, lui aussi alors, il va me demander...

« Ton livre d'anglais ? »

« Hein ? »

« Oui, tu sais, j'lai pas encore acheter donc ... on peut partager ? »

Alors ça.

Je me mets à rire doucement en rageant contre moi-même, c'est vrai qu'il est nouveau depuis le mois dernier.

« Tiens, garde le après le cours, tu pourras rattraper. »

« Merci Miss »

« Miss ? »

« Oui, c'est une de mes techniques quand je ne connais pas le nom des personnes haha, normalement... Ca marche. » Il détourne la tête, gêné.

« Sache une chose, je ne suis pas tout le monde. »

Le  cours va commencer je le regarde une dernière fois et me plonge dans mes pensées, avant d'avoir totalement abandonné le monde réel, je l'entends chuchoter :

« J'y compte bien, Miss. »

Reste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant