Prêt...Partez!

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L'idée et simple, toute planifiée, du départ à l'arrivée. Mais elle est beaucoup plus difficile à appliquer et comporte quelques risque.
Je me retourne dans mes draps plusieurs fois avant de me décider. Je regarde mon réveil qui affiche cinq heures du matin. Il est tôt, la maison dort. Je me lève discrètement et me dirige vers la commode que je tire pour découvrir le sac que j'ai préparer la veille sans trop y croire. Je l'attrape et vérifie une dernière fois que tout y est : argent, vêtements, portable, chargeur, batterie, sandwichs, eau... et clefs de voiture. Mes parents vont devenir rouge.
Je laisse ces pensées de côté pour sortir de ma chambre encore sous la décoration de mes 8 ans.
Sur la pointe des pieds, je traverse le couloir en parquet, prenant garde à ne pas le faire grincer. J'arrive au niveau de la fenêtre en haut des escaliers. Dehors le nuit a recouvert les paysages de sont long manteau noir que sel les rares lampadaires percent comme de mites dans le tissu. Des lumières qui j'en suis sûr, gâchent la vraie beauté de la nuit. Finalement décidé, je m'engage d'un pas plus certain sur les marches, là encore en bois.
J'arrive dans l'entrée qui donne à la fois sur la cuisine et sur le salon. Je n'ose pas entrer dans ce dernier car je sais que les photos sur le piano pourraient m'inciter à rester.
La cuisine-salle à manger est silencieuse. Un silence malgré le réfrigérateur et son bourdonnement. Je pose le sac sur la table et cours vers la salle de bain pour m'y changer. Là encore, j'ai tout prévu. Mes vêtements m'attendent sur le bord du lavabo. Un simple jean, un t-shirt blanc manches courtes et col en v, une paire de Adidas et un pull pour la route, mon préféré. Je prend en sortant la trousse de toilette au fond du placard et y met les fondamentaux, brosse à dents, à chevaux, crèmes, déo, savon etc...
De retour dans la cuisine, c'est le grand départ. Je sais où je vais, mais je ne sais pas ce qui m'attend. Par précaution, j'ai retiré du liquide pour ne pas que l'on puisse pister mes retraits de carte bleue. J'ai aussi pris un vieux portable qui traînait dans un fond de placard. Je prend une vielle feuille de brouillon et un stylo à bille et griffonne quelques mots. J'explique vaguement ce que je fais et pourquoi je le fais et finis ma phrase par un "j'ai préféré fuir un moment pour mieux revenir".

Maintenant, c'est l'étape cruciale: La porte d'entrée. C'est une vielle et lourde porte qui grince et surtout, il faut forcer pour qu'elle s'ouvre d'un coup dans un fracas tonitruant. Mon père m'a dit un jour que s'il ne l'avait pas fait changer c'était pour être sûr que personne n'entre ou ne sorte sans que personne ne le sache.

Je m'en approche doucement. Une fois ouverte, il faudra courir car je suis sûr que tout le monde sera réveillés. J'attrape la poignée, et tire d'un coup sec. Elle s'ouvre mais fait la bruit auquel je m'attendais.

Je cours. La voiture est au fond du parking. Derrière tout reste calme, pour l'instant. Une fois arrivé au niveau de la Renault Mégane de mon père j'appuis sûr le bouton pour ouvrir. Chez moi, la lumière s'est allumée et j'entends un petit peu l'agitation. J'ai oublié de fermer la porte, il croiront surement à un voleur jusqu'à-ce qu'ils remarquent mon absence et la papier dans la cuisine.
Mon père arrive dans le cadre de la porte d'entrée, je me cache derrière le siège. Il regarde au loin puis rentre vite surement pour attraper le téléphone et appeler les flics. À l'étage, la lumière de la chambre de mon frère et de ma sœur sont allumés et cela ne fait aucun doute que ma mère est réveillée. Seul ma chambre reste éteinte.
C'est le moment. Je me redresse, met la clef et démarre le moteur.
Cela fait un an que je suis en conduite accompagnée et je conduis déjà presque comme mes parents. Mais j'ai parfois des problèmes d'embrayage.
J'enclenche la marche arrière et appuis légèrement sur l'accélérateur. Après avoir fait demi tour, je me dirige vers la sortie. Pour ça je dois repasser devant la maison. J'avance doucement en prenant soin de ne pas faire ronfler le moteur que mon père à légèrement traficoté.
J'arrive à la sortie du parking quand il ressort. Je le vois dans mon rétroviseur regarder vers l'emplacement de la voiture puis vers moi. Je vois dans ses qu'il a vu le papier. Après un temps d'hésitation, je pars en trombe. La boule au ventre et le coeur lourd de les laisser là.

Point de fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant