Chapitre un

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Comme il n'avait pas l'habitude de neiger en Belgique, toutes les routes n'avaient malheureusement pas encore été dégagées.

Alors que le tournant qui allait leur être fatal arrivait à grands pas, la petite famille était silencieuse. Seul le bruit très faible de la radio était présent.

C'est alors qu'une chanson de Noël se fit entendre à la radio. Leur père, le conducteur du véhicule, augmenta le son et se mit à chanter avec la chanteuse. Il fut bientôt rejoint par Nino et sa mère. Ils chantaient avec joie, même si ça sonnait légèrement -très- faux.

June n'aimait pas chanter. Elle trouvait sa voix horrible. Elle se contentait de sourire à la fenêtre.

Son père se retourna vers elle.

-Aller, chante avec nous June!

Mais June n'eut pas le temps de répliquer.

Déjà, sa mère hurlait alors que son père se retournait précipitamment. Il était déjà trop tard. La voiture en face les esquiva de justesse, klaxonnant au passage, mais leur véhicule dérapait en se penchant de plus en plus. Et puis, on ne sait comment, la voiture se retourna, écrasant le plafond sur le sol.

Elle fit plusieurs tonneaux, deux ou trois d'après ce que June avait pu conter,avant que le véhicule s'immobilise pour de bon.

Lorsque June ouvrit les yeux, la voiture était à l'envers. Tout était silencieux. Le seul bruit qu'elle entendait était la chanson de Noël qui prenait fin sur la radio.

Elle se sentit bizarre. Quelque chose avait changé. Elle avait une sensation étrange, indescriptible.

Elle réussit à atteindre sa ceinture de sécurité qu'elle détacha difficilement. Elle n'arriverait pas à sortir de la voiture malheureusement. Les vitres avaient explosé, mais la structure de la portière ne ressemblait plus à rien.

Ayant survécu, elle ne se posa pas de question lorsqu'elle dit tout haut:

-Papa, comment on va sortir?

Mais personne ne lui répondit malheureusement.
Elle regarda son père, dont la nuque était mise bizarrement, ensuite son frère, le visage en sang, mais elle ne pouvait pas voir sa mère qui était sur le siège devant. Elle préféra ne pas la voir d'ailleurs.

Ils devaient sûrement être juste évanouis.

Que faire maintenant?

Crier? Inutile, personne à des kilomètres à la ronde.

Pleurer? June n'avait jamais pleuré. Ce n'était pas de cette façon qu'elle exprimait sa tristesse. Elle préférait taper un bon coup dans un mur.

Peut-être pourrait-elle appeler quelqu'un avec son portable? Avec un peu de chance, il aurait survécu lui aussi.

Mais la chance n'était pas du côté de June aujourd'hui, parce que il lui fut impossible de mettre le pain sur son téléphone. Il avait sûrement dû être expulsé de la voiture.

Et puis, comme par magie, elle entendit une voix s'approcher de l'extérieur.

-Oh mon dieu.C'était une voix de femme. T'aurais pas dû klaxonner Tommy, regarde ce que tu as fais!

Ils étaient donc deux. C'était sûrement les gens qui les avaient esquivés.

Mais June n'eut pas le déclic de crier, ou même de bouger. Elle se contentait d'observer la scène. Eux qui avaient tués ses parents, ils ne méritaient que de culpabiliser.
Elle aurait voulu les tuer là tout de suite. Mais elle se rappela bien vite qu'elle était coincée, et que par conséquent, il lui fallait de l'aide.

-C'est pas de ma faute, c'est ce chauffard qui regardait pas devant lui. Répondit un homme.

-Il faut qu'on appelle les secours. Dit la femme affolée.

-Non. Répondit l'homme fermement.

Non? Avait-il sérieusement refusé de leur sauver la vie?

-Mais, pourquoi?

-Je te rappelle que nous sommes les individus les plus recherchés d'Europe, c'est pas le moment que la police nous retrouve.

-Mais, ils ne sont peut-être pas morts. Répondit-elle terrifiée.

-Si, c'est impossible qu'ils aient pu survivre à cela. Viens, on s'en va.

June entendit des pas s'éloigner.

-S'il te plait Tommy, je suis sûre qu'ils sont encore vivants, laisse moi juste appeler les secours et puis on file. Promis. Demanda la femme suppliante.

-Alice, tu montes dans cette voiture ou je te descends.

Au même moment, June entendit le bruit d'un pistolet être chargé.

Après quelques secondes,elle entendit les deux jeunes gens s'éloigner en silence.

Apparemment, ces gens ne seraient pas sa solution. Les méchants n'ont-ils donc vraiment aucun cœur, aucune conscience?

Le moteur se mit en marche et ce fut bientôt à nouveau le silence total (excepté le radio qui passait à présent une chanson dont June ignorait le titre et même le chanteur, à vrai dire, elle s'en fichait pas mal).

Mais soudain, alors qu'elle commençait à perdre espoir, des secouristes débarquèrent de partout, le voiture fut soulevée, la famille fut extirpée de la voiture.

Tout se passa très vite. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouvait sur une table d'opération, avec un masque sur le visage pour l' anesthésier.

Elle se rendit compte à ce moment, que ses côtes la faisaient affreusement souffrir, elle ne sentait plus son bras droit, et d'un rapide coup d'œil dans les lunettes du médecin elle aperçu que son visage était en sang.

La douleur n'est que mentale en fait.

Peu à peu, elle se sentit partir dans ce sommeil artificiel. Elle ferma les yeux, et n'espérait qu'une seule chose. Se réveiller dans son lit demain matin et découvrir que tout cela n'était qu'un affreux mauvais rêve.

Malheureusement, c'était loin d'être un rêve. C'était le début de son cauchemar.

J'espère que vous aimez l'histoire,
Si vous avez des avis à donner, je suis preneuse!

La narratrice.

June Où les histoires vivent. Découvrez maintenant