Water and milk story

Brique 3: Le parapluie

Alizée a toujours aimé la pluie, mais là elle a revêtu les habits de sa sœur, –pas pour plaire aux autres d'ailleurs mais juste parce qu'elle en avait envie– et les ramener trempés seraient une très mauvaise idée si elle tient à son nez, son ventre, ses dents et tous ses membres sensibles aux coups.

Alors quand elle voit la fille aux longs cheveux du premier rang – qui s'appelle Megan au passage, oui, elle s'est renseignée – traverser le passage clouté, un parapluie à la main, Alizée se dirige droit vers elle, les bras au-dessus de la tête, essayant vainement de se protéger le crâne.

Alizée se glisse rapidement sous le parapluie et tapote légèrement l'épaule de sa camarade. L'autre fille sursaute et pousse un cri de stupeur.

– Wow c'est seulement moi, t'inquiètes c'est pas un monstre

– Toi? Mais t'es qui toi?

Alizée était quelque peu blessée, son égo en avait pris un coup, c'était rare qu'on ne la reconnaisse pas.

– Alizée, la nouvelle de la classe, enchantée.
– Oh ne me fait pas de politesse nouvelle, c'est pas comme si je me faisais berner aussi facilement.

Alizée était surprise, elle ne tentait pas de se faire bien voir seulement d'être polie.

– Euh d'accord, tu préfères donc que je vienne et que j'te fasses l'accolade en te parlant comme si on était des amies de toujours.

Mégan tomba des nues, cette Alizé, ou Alizée, elle ne savait pas comment cela s'écrivait, elle la connaissait évidemment, cette fille ne passait pas inaperçue, mais qu'elle lui parle comme ça, déjà Mégan n'avait pas l'habitude qu'on lui parle, alors qu'on lui parle de manière aussi facile, c'était étonnant.

– Euh ouais, t'as raison. Bref, pourquoi t'es venue me parler?

– Bah t'as l'air sympa et puis t'as un parapluie.

– Ah oui, le parapluie.

Mégan s'y attendait en fait, on ne venait pas lui parler comme ça, c'était toujours par intérêt.

– Mais, je peux te poser une question?

– Si tu veux. dis Mégan, feignant l'indifférence.

– Pourquoi t'étais seule tout à l'heure en classe?

– J'aime bien le premier rang.

– Ce n'était pas ma question Mégan.

– Oh tu connais mon prénom.

– Oui moi j'écoute l'appel, mais réponds moi, pourquoi tu ne t'approches pas des autres?

– C'est eux qui ne veulent pas me voir.

– Ce n'est pas vrai, je leur ai demandé et ils m'ont dit que tu n'avais pas l'air de les aimer, et que c'était dommage. Moi je crois qu'ils t'aimeraient bien si tu allais les voir.

Indirectement, Alizée a blessé la jeune fille, elle ne s'en rend pas compte.

– Je ne sais pas, pourquoi tu poses autant de questions?

– Je suis curieuse.

– Et puis pourquoi tu change de style vestimentaire d'un jour à l'autre?

– Tu sais que tu deviens aussi curieuse que moi?

– Oups, pardon.

– Pas grave, j'aime bien les questions. Et pour répondre à ta question, et bien je ne sais pas, les deux me plaisent bien au final.

– Ok, euh t'habites où?

– À deux rues d'ici, et toi?

– Pareil, une dernière question, pourquoi t'as changé de collège ?

– On a déménagé.

– Ok!

– Bon, salut!