Water and milk story

Brique 7: La danse des étoiles

Mégan ouvre la porte avec délicatesse.
– On va d'abord mettre nos vestes à sécher et ôter nos chaussures pour éviter de tout mouiller si tu veux bien?
– Pas de problème Miss Propreté, si telle est ta volonté!

Mégan laisse échapper un rire discret à la remarque de sa camarade.

Elles préparent un lait chaud avec les briques de laits et font fondre du chocolat pour se faire cette substance liquide délicieuse et qui réchauffe, communément appelée "chocolat chaud".

– J'ai des chamallows!
– Tu veux dire des marshmallows, nan? réplique Alizée.
– Nan, j'ai des Chamallows!!
– J'vais rien dire pour cette fois, mais marshmallows vous restez dans mon cœur.
– Pfff!

Mégan pose les tasses sur un plateau, et verse un bon demi-paquet de chamallows dans chacune d'entre elles.

**
La chambre de Mégan, c'est comme un autre univers, une dimension parallèle, un coup d'œil jeté et c'est comme ouvrir la porte sur un monde nouveau.

Le plafond est en coupole, et la Voie Lactée ainsi que Andromède y sont représentées. Des millions d'étoiles s'y superposent, toutes plus brillantes les unes que les autres, il y a aussi des nébuleuse dans certains coins.

Et sur les murs, il y a des rayons de soleils, peints avec minutions ainsi que quelques graffitis derrière la porte, principalement des noms, aux calligraphies différentes.

– Je peux signer? demande Alizée en chuchotant.
– Si t'es prête à faire partie de ma bande, alors vas-y!
– Toi, t'as une bande? Et y'a qui dedans alors?
– Bah y'a Arès, sa p'tite sœur Ashley, y'avait aussi Mathilda et sa petite amie, mais elles sont plus en France alors on fait comme on peut.
– C'est qui tous ces gens Mégan? Tu me cacherais des choses? la réprimande Alizée.
– On se connait même pas une semaine, alors cherche pas à faire croire qu'on est amies depuis la naissance, capito? réplique-t-elle d'un air faussement boudeur.
– Tu sais quoi? Et si on le buvait ce chocolat chaud! Et après tu me passeras une bombe de peinture pour que j'appose ma signature sur ton mur.

Les deux filles s'assoient en tailleur sur le lit moelleux et au matelas disproportionné, face à face, on se croirait presque dans un beau film cliché.

– Mégan?
– Mmh? Qu'est-ce qu'il y à?
– De une on ne parle pas la bouche pleine, et puis, tu serais pas passionnée par l'Univers?
– Tu crois, j'hésite, suis-je plus passionnée par ce chamallow qui se noie dans ma tasse ou par les étoiles qui tapissent notre ciel? Bonne question Watson, annonce-t-elle avant de gober un chamallow tout chaud.
– Quel humour, je vois. Moi ça me fait peur l'espace, tellement peur qu'il m'arrive dans faire des cauchemars, j'veux dire, c'est si grand que j'arrive pas à me l'imaginer, l'infini m'effraie, et puis c'est le vide, on tombe même pas on reste en apesanteur, c'est tellement improbable...
– ... et pourtant c'est bien réel, termine Mégan. Moi ça me fait vibrer, toutes ces étendues sombres et inconnues, le seul lieu que l'humain n'ait jamais entièrement conquis, ces planètes silencieuses où même le bruit d'une mouche ne pourrait venir te troubler, ces nuages colorés, restes d'étoiles éclatées, ces boules de feu brillantes et intouchables, tout ça me fait rêver, je n'aspire qu'à conquir l'univers.
– C'est beau c'que tu dis Madame La Cosmonaute, future astrophysicienne à la nasa?
– Qui sait?
– Moi je l'sais!
– Et toi, c'est quoi ta passion du coup? Le but de ta vie?
– J'en ai pas vraiment, mais si on y réfléchit bien, danser me fait du bien, me vide de mes problèmes, ça m'permet de me sentir libre, de me sentir moi, j'aime trop être en mouvement perpétuel.

Mégan se lève, un sourire mystérieux scotché aux lèvres, elle s'avance vers sa commode, sur laquelle trône un lecteur cassette, elle en insère une et se lance dans une danse effrénée et invite sa camarade à la rejoindre.

Les filles dansent longtemps, elles sont essoufflées et suantes.
Alizée observe longuement les traits de Mégan, son sourire, ses fossettes, ses magnifiques petites tâches de rousseur, ses yeux bruns pétillants.
– Ma mère va me tuer ce soir tu sais? balance la pseudo-rousse.
– Parce que on a séché?
– Oui et puis parce que ma chambre est en désordre, mais bon, j'men fous.
– Et ton père alors?
– Mon père?, ricane Mégan, c'est un légume, il a pas d'opinion, il va se ranger du côté de ma mère.
– Désolée pour lui..
– T'inquiètes pas, j'trouverais un moyen de lui faire tenir tête à maman.

***
" C'est comme si ma vie prenait un nouveau tournant, les jours sont plus brillants, les souvenirs plus précis, les sourires plus grands. Comme si Alizée redonnait son étincelle à la vie, cette fille est si inspirante que je ne peux m'arrêter de l'adorer.

25.01.2016 "