11.

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Je déambulais dans les magasins en compagnie d'Hayes depuis trois bonnes heures, où peut être plus. Bref.
Je ne parlais pas, Hayes faisait tout seul la conversation depuis le début et n'avais pas l'air de s'en soucier.

Mais bordel, pourquoi j'ai fait ça ?!

Quand mes lèvres avaient rencontrés celles de Jack, un feu artifice avait éclaté dans mon ventre et j'avais cru rêver.
Si seulement.

Je n'avais pas compris et ne comprenais toujours pas pourquoi.
Pourquoi répondre à mon baiser, pour ensuite me dégager comme du n'importe quoi ?
Pourquoi...
Et les mots qu'il avait utilisé, et la manière avec laquelle il les avait lâché m'avais choquée.
Si des yeux pouvaient tués, je serait morte hier soir. Littéralement.

Après avoir encore pleurée comme une fillette, je m'étais endormie comme une masse, et le réveil avait été difficile. Je dirais même plus, c'était un véritable enfer.
À cause de l'alcool certes, mais aussi de peur. Je n'avais aucune envie de descendre ces escaliers, aucune envie de revoir Jack, de croiser son regard. Je savais très bien que je ne pourrais jamais le regarder en face, pas après hier soir.

Telle une lâche, je m'étais refusée à descendre et c'est Dillon qui était venue me 'réveiller'.
Chose qui m'avait surprise d'ailleurs, il s'était glissé dans mon lit et nous avions parlé de tout et de rien.
Surtout de rien à vrai dire, mais c'était ça qui était bon.
Lorsque qu'il m'avait demandé de le rejoindre petit déjeuner je me sentais tellement bien avec lui que j'avais accepté et oublier mes craintes.
J'étais monté sur le dos de Dillon et ce dernier m'avait transporté jusqu'à la cuisine ou nous avions préparé notre petit déjeuner, afin de le manger devant la télévision.

A notre entrée dans le salon, mon regard avait croisé le sien.
Je m'étais crispé, Dillon l'avait remarqué et m'avait jeté un regard interrogatif auquel j'avais répondue par un haussement d'épaule, tentant de le rassurer.

Mon regard restai posé sur Jack, tandis qu'il se levait déclarant avoir quelque chose d'important à faire.

Personne ne remarquait, ne voyais le rapport, qui pour moi était flagrant, du départ de Johnson avec mon arrivée dans le salon.
Personne ne savait.

Et c'était mieux ainsi.

Avec les gars, nous étions restés devant la télé jusqu'à un peu plus de treize heures, et ces derniers étaient sortis prendre l'air.
Dillon m'avait donné un peu d'argent, pour que je puisse enfin m'acheter des vêtements.
J'avais essayé de le convaincre de venir avec moi, en vain.

"Appel ton bouffon, m'avait-il répondu.
-Lequel ? Avait-je fais semblant. Toi ?
-Non, tsais celui que t'as embarqué dans un vol de coiffeur !"

J'avais déglutit péniblement, au début je pensais que si Dillon l'apprenait il m'engueulerait comme jamais.
Mais apparemment, j'avais tort, il s'était juste foutu de ma gueule en me traitant de folle.

Voilà pourquoi j'étais à présent dans les magasins, avec un Hayes heureux que je l'ai appelé.
Il paraît que je lui ai évité un sermon de son frère, du coup c'est cool pour lui.

En parlant de lui, ce dernier me regardai avec insistance, semblant attendre une réponse.

"Oui, oui, acquiesçais-je. Je suis tout à fait d'accord avec toi."

BAM.

"Mais tu es complètement malade, dis-je en me tournant vers Hayes."

Comme vous l'aviez certainement compris, ce dernier m'avait frappé à l'arrière du crâne.
Et il me regardait à présent avec un air blasé, et on aurait dit qu'il était aussi désespéré.
Un petit peu.

Rupp. |Jack Johnson|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant