Chapitre 1

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« P A R C E Q U E T U E S L À »

– The Joker.

Ce fut un cauchemar qui me réveilla à l'aube. Ouvrant les yeux, je cherche l'heure sur ma montre et découvre avec agacement qu'il n'est que 8h du matin. Je n'aurais dormi que 2h cette nuit. Je passe la main dans mes cheveux tandis que le jour filtre à travers les grands rideaux de la chambre. Une présence se met à bouger, à côté de moi. Je pose alors mes yeux sur Harley, encore endormi, son visage enfoui dans mon cou et ses jambes entortillées avec les miennes. Pendant un moment, j'oublie tout et me perd dans la contemplation des traits de son visage qui me paraissent alors si parfaits. Prenant soin de ne pas faire de gestes brusque, je retire quelques mèches folles qui font barrages sur son visage, me reprend juste après, et revêtit mon masque d'ébène. Je repousse cette fois sans ménagement le corps d'Harley, avant de sortir du lit et de regagner la salle de bains. Par instinct, je pose mon regard partout autour de moi et décide de prendre une arme avec moi. Comme le dirait Harley : "il vaut mieux prévenir que mourir". J'ai un rire amer rien que d'y penser. Je jète un dernier regard derrière moi et referme la porte de la salle de bain avant de poser ladite arme près du lavabo. J'ouvre rapidement le robinet et m'asperge le visage d'eau froide, pour dissiper le fatigue de cette nuit et me réveiller complètement. L'eau coule avec abondance, m'éclaboussant. J'ouvre les yeux et regarde songeur mes mains en coupes et l'eau qu'elle contient. Je la laisse finalement s'échapper et regarde l'eau qui coule sur mes doigts, sur mes paumes, mes poignets, mes bras. J'ai l'impression que mon esprit divague. Je relève les yeux vers le reflet que me renvoie le visage, et affiche une grimace de dégoût. « À toi place, j'aurais honte de ce que je verrais dans le miroir », me hurle cette voix insupportable dans ma tête.

– La ferme, dis-je fermement, vibrant soudain de colère.

Je secoue la tête et rapporte mon attention sur l'eau qui se reprend jusqu'à sur le sol. Mais à l'instant où je pose mes yeux sur mes mains, je me rends compte que l'eau s'est transformé en un liquide rouge et épais. Du sang. Je laisse le liquide pourpre me couler partout sur les doigts et j'ai un mouvement de recul. Le sang dégouline de partout. Je recule encore, jusqu'à toucher le mur dans mon dos. Cette vision de sang me glace. Je relève les yeux vers le miroir et cette fois si mon reflet semble me dire : « Tu n'es qu'un meurtrier ». Les voix dans ma tête répètent ses mots inlassablement et je me laisse glisser le long du mur en fermant les yeux.

– Assez, dis-je dans un murmure.

Mes les mots ricochent en boucle dans ma tête. C'est insupportable. Ma colère s'intensifie de plus en plus. Je serre les poings.

– Assez ! hurlais-je cette fois-ci.

Le sang, les voix et les bruits se stoppent soudainement quand la porte s'ouvre brusquement. Je reviens à moi dans un sursaut et fut surpris de découvrir le visage encore tout endormi d'Harley. Visage qui semble aussi défiguré par l'inquiétude. Je reviens peu à peu à moi, et Harley pose son regard sur l'eau qui s'est répandu partout. Sans un mot, elle passe devant moi, stoppe le robinet et jette plusieurs serviettes par-terre pour imbiber le liquide, avant de finalement venir s'accroupit en face de moi, l'air de réfléchir à ce qu'elle veut dire.

– Jared ? dit-elle finalement dans un souffle presque inaudible.

Je fronce les sourcils et relève mes yeux vers elle.

– Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! répondis-je avec une colère fulgurante, tellement, qu'Harley eut un mouvement de recul.
– Tu as aussi dit que je pouvais le faire seulement si on est que tous les deux...

Elle détourne le regard. Elle me craint. Terriblement. J'ai du mal à savoir si ça me satisfait ou si ça me répugne.

– Bon, maintenant tu la fermes et tu m'aides à me relever, clarifie-je pour mettre un terme à cette stupide conversation.

Elle hoche simplement la tête et m'aide ainsi à me relever. Mes vêtements de la veille sont trempés. Je retire rapidement ma chemise et attrape une serviette pour m'essuyer le visage, et voit Harley qui me fixe dans mon dos. Je lui jète un coup d'œil, où je la détaille furtivement. Harley aborde un air contrarié à présent, dans son pyjama qui n'en est pas un ; une de mes chemises. Ses cheveux emmêlés tombent sur ses épaules, comme à son habitude semble-t-il.

– Où tu étais cette nuit ? m'interroge-t-elle.

Vu le ton rauque de sa voix d'ordinaire si suave et emplit de douceur, la situation semble critique. J'ai alors un rire moqueur et continue de m'essuyer le visage. Harley souffle, et s'assoie sur le rebord de la baignoire. Je jète la serviette dans la corbeille de linge sale et me retourne vers le miroir. Dans son reflet, je la vois me fixer.

Elle a un visage au teint de porcelaine, fin et un peu mélancolique. Elle fronce alors les sourcils, comme si quelque chose la contrarie.

– Tu vas répondre à ma question ? relance-t-elle.
– Non, clarifie-je aussitôt.
– Pourquoi ça ?

Je lève les yeux au ciel et me retourne vers Harley.

– Petit 1) tu sais que je n'aime pas les questions.

Je m'approche de son visage, et lui attrape le menton. Je la vois se crisper, mais ne baisse pas les yeux des miens pour autant.

– Et petit 2) si je réponds, tu seras peut-être un peu jalouse et ça risquerait de te contrarier fortement.

J'aborde un sourire moqueur mais Harley ne semble pas rire du tout. Elle essaye de se dégager de ma poigne, mais elle sait que je suis plus fort qu'elle. Alors elle abandonne et détourne simplement les yeux.

– Harley, dis-je sans quitter mon air de moqueur. Aller, ma douce Harley...

Mais elle ne relève pas les yeux. Et je fus surpris quand elle le fit finalement en se relevant. Ses yeux brillent d'un éclat vif, emplit de colère.

– Tu me répugne, lâche-moi, dit-elle sèchement.

Je lui lâche aussitôt le visage et me décompose. Harley m'a déjà dit bien des choses, mais jamais que je la répugnais. Elle repousse une mèche derrière son oreille, et secoue la tête, tristement.

– Tu crois qu'Emma aimerait ton attitude ? lança-t-elle et cette question eut l'effet d'une bombe à l'intérieur de moi. Qu'est-ce qu'elle dirait, d'après toi ?

Je me crispe à mon tour. Je n'ai ne jamais parlé ouvertement de mon passé à Harley, mais au vu de mon sombre regard lorsqu'elle abordait le sujet, elle avait deviné toute seule que ça ne devait pas être très joyeux. Je serre les poings si forts que mes jointures deviennent blanches. Le sujet fâcheux à ne surtout pas abordée. Je ravale durement ma salive et tourne mes iris froide comme la glace vers la femme qui me fait face et je dois user de toutes mes forces pour me contenir de ne pas la frapper sur le champ. Je me rapproche d'elle, encore, à quelques centimètres de son visage, et j'ai un sourire quand je lui réponds :

– Elle ne dirait rien du tout. Elle est morte.

Elle devient livide. Je n'attends pas davantage et me détourne d'elle dans un soupir. Quand je referme la porte de la salle de bain derrière moi, je sens mon coeur me faire douloureusement mal. Je n'aime pas quand Harley réveille ce genre de sentiment en moi...

***

Le chapitre n'est pas corrigé, mais je le poste parce que je ne voulais pas vous faire attendre plus longtemps... Donnez-moi vos avis, j'aimerais savoir si ça vous plait ce début ! Je vous embrasse. x

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 24, 2016 ⏰

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Parce que tu es là. || Harley • The JokerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant