La petite classe est silencieuse ; les élèves sont penchés sur leur travail du jour et ceux qui ont terminé sont concentrés sur un coloriage. La maîtresse est occupée à coller les mots du compte-rendu de la réunion des enseignants dans les cahiers de correspondance de ses élèves et elle ne s'aperçoit pas que deux d'entre eux sont encore en train de préparer un mauvais coup, parce qu'ils n'ont ni envie de travailler ni envie de colorier.
« T'es pas cap.
– Si que j'suis cap.
– Prouve-le.
– Je vais encore me faire punir... »
Un haussement d'épaules, un sourire en coin et deux petits airs malicieux.
« D'accord. C'est trop rigolo quand elle pleure.
– J'te cafte pas. »
Sous leur bureau d'écolier, leur auriculaire se lie : promesse silencieuse visant à se rassurer, à se prouver qu'ils ne se laisseront jamais tomber.
« Vas-y. »
D'un geste habile, il se saisit du pot de colle et l'ouvre lentement. La petite classe doit sentir qu'il est bientôt l'heure des parents parce qu'un brouhaha ambiant a remplacé le silence studieux qui emplissait auparavant l'endroit. Leur cœur bat à toute allure, comme chaque fois qu'ils sont sur le point de faire une bêtise.
Il tend le bras et, lentement, il déverse le pot de colle liquide sur les cheveux de sa voisine d'à côté ; une petite fille blonde, timide et sage, qu'ils ont l'habitude d'embêter pour rigoler.
Il referme le pot une fois ses méfaits accomplis et il sourit de toutes ses dents, fier de sa sottise.
« Tu vois, c'était facile. », il chuchote avec espièglerie.
La petite classe est de plus en plus bruyante ; la maîtresse frappe dans ses mains pour ramener l'ordre. L'heure des comptines et des chants est arrivée. Les élèves rangent leurs affaires et se précipitent sur les bancs à l'avant de la classe. Ils aiment ce moment de la journée parce qu'après, ils rentrent chez eux.
« Lila, t'as des saletés dans tes cheveux !
– Aaaah, on dirait des baves de crapauds ! Maîtresse, maîtresse ! Lila-Rose elle a des baves sur ses cheveux ! »
Les deux instigateurs de la mauvaise blague se font tout petit sur leur bout de banc lorsque la maîtresse se lève pour aller inspecter les cheveux de leur camarade de classe. Lila-Rose a le menton qui tremble, elle est sur le point de pleurer parce qu'elle a peur de se faire disputer et qu'elle espère ne pas avoir de bave de crapaud dans les cheveux ; elle ne voudrait pas que les élèves continuent de se moquer d'elle éternellement.
« C'est de la colle ! Qui a fait ça ? », demande la maîtresse, l'air sévère.
Les enfants sont silencieux, même si la plupart des regards converge vers les deux petits garnements qui perturbent la classe depuis le début de l'année. Leur air faussement désolé les incrimine automatiquement et la maîtresse soupire d'agacement.
« Je ne suis pas contente du tout, les enfants !, elle se fâche. Excusez-vous auprès de Lila.
– Pardon Lila-Rose, ils répondent d'une même voix, sans grande conviction.
– Allie va vous conduire chez le directeur. », explique-t-elle en essayant de retirer le plus gros de la colle à l'aide de papier absorbant.
Les deux chenapans soupirent, mais ils savaient qu'ils allaient se faire punir à un moment ou à un autre. Ils se sont levés tous les deux, main dans la main, et ont suivi Allie, la stagiaire de leur maîtresse, jusque dans le bureau du directeur.
La voix du chef d'établissement s'élève dans les airs et claque comme une cravache sur l'arrière train d'un cheval. Il est très en colère parce qu'une fois de plus, il hérite des deux mêmes élèves dans son bureau à cause d'une nouvelle blague qui a mal tourné – et leurs regards complices et amusés ne font qu'aggraver leur cas.
« Cette fois-ci, vous ne sortez pas de l'école tant que nous n'avons pas réglé ça avec les parents, il tonne de sa grosse voix. Nous allons finir par être obligés de vous séparer.
– Notre papa voudra pas.
– Ce n'est pas lui qui décide du règlement à l'école. »
Les enfants ne protestent pas plus, ils savent qu'ils vont drôlement se faire disputer par leur tante Gemma, parce que c'est certainement elle qui viendra les récupérer à la sortie de l'école.
Ils sont tous les deux renvoyés dans le couloir, punis sur un banc où ils trouvent le temps horriblement long à attendre l'arrivée de leur tante. Leur père a rarement le temps pour ce genre de réunions, alors lorsqu'il pointe le bout de son nez dans le couloir – peu de temps après que Lila-Rose les ait rejoints sur le banc alors que ses parents allaient patienter dans le bureau du directeur – les jumeaux sont très surpris. Aucun des deux ne parle, mais lorsque leur père s'abaisse à leur niveau, ils se jettent sur lui pour le couvrir de bisous. Même s'il est fâché, il ne les repousse pas, bien au contraire.
« On va discuter de tout ça, d'accord ? Vous êtes vraiment intenables tous les deux. », il soupire.
Son ton est ferme, mais pas sec – il en est incapable. La porte du bureau s'ouvre sur le directeur.
« Mr. Styles ? », il appelle.
Harry relève la tête et affiche un sourire de circonstance à l'attention du directeur. Il est très gêné par la situation, même s'il fait tout pour ne pas le montrer.
« J'arrive. Et vous deux, vous n'avez pas intérêt à broncher. Compris ?
– Oui, papa, ils répondent à l'unisson.
– Je reviens vite. », il ajoute en se levant lentement, prêt àaffronter la colère des parents de Lila-Rose, avant de disparaître dans le bureauaux côtés du directeur.

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I Swear I Lived - Tome 1
Fanfiction« Hope when you take that jump, you don't fear the fall » Harry est un acteur connu dans le monde entier et lorsqu'il met un pied dans la réalité pour ne pas perdre la garde de ses enfants, il se rend compte qu'avoir la tête dans les nuages e...