Chapitre 3

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Ce matin, nous avons été réveillés par la pluie. Quoi de plus horrible que d'être sous tente lorsqu'il pleut ? Je ne sais pas trop comment vous expliquer ça, mais le bruit incessant des gouttes d'eau sur la toile de tente me fait penser à des saucisses qui cuisent dans une poêle.
Le programme prévu pour aujourd'hui fut donc reporté à demain, en espérant que le temps s'améliore.

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La pluie a cédé sa place au soleil de nouveau dans la soirée d'hier et c'est non sans soulagement que nous repartons vadrouiller aujourd'hui.

Nous sommes sur un parking où nos professeurs nous expliquent que cette fois-ci, nous devions former des groupes. Trois. Chaque groupe sera attribué à l'un de nos accompagnateurs. Je me plaçai aux côtés de Lydia et Gabriella d'instinct et un petit troupeau vint se faire peu à peu autours de nous. Que des bons camarades. La peste de Megan n'était pas avec nous, Dieu soit loué. Notre accompagnateur était Monsieur Amel, de quoi réjouir l'assistance. Ce professeur était aimé de tous.

Il nous demanda de le suivre, ce que nous fîmes docilement. Le professeur commença à déblatérer des explications sur les roches environnantes ce qui plomba vite l'ambiance joyeuse de notre petit groupe. Ayant loupé la première "observation" des fabuleuses roches autours du lac, je décidai de me tenir à carreaux et d'écouter Monsieur Amel. Mais malheureusement pour moi, quelques petits rigolos dont Gabriella, Lydia et moi étions proches nous embarquèrent avec eux au loin, sans que nous ne nous fassions repérer. Ils commencèrent à sortir leurs cigarettes et briquets et s'assirent par terre, sur un petit chemin qui dérivait du principal, de façon à ce que ça fasse une sorte de siège pour eux.

-Vous en voulez ? demanda l'un d'eux, Gwénolé.

Aucune de nous n'accepta cette chose puante. C'était une de nos règles. Nous avions toutes les trois déjà essayé une fois la cigarette et nous l'avions bien vite regretté. Depuis, nous ne touchions plus à... cette chose.

-Vous avez bien tort, renchérit Eliott.

-On tient à garder un bon souffle, ironisa Lydia le sourire aux lèvres.

-Elle a raison sur ce point les mecs ! De ce côté on va souffrir, affirma le troisième et dernier garçon du groupe qui tirait sur sa cigarette, Thommy.

Les trois étaient bruns. Gwénolé avait les yeux marrons clairs tirant beaucoup sur le vert, Eliott avait les yeux gris - ce qui lui valait d'ailleurs beaucoup de regards aguicheurs de la part de la gente féminine- et Thommy quant à lui, avait les yeux noirs charbons.
Ils étaient un peu les "bad boys" si l'on se fiait à leur physique mais derrière cette apparence, ils étaient en fait de très bons élèves, tout comme nous trois. Beaucoup de lycéens aimaient se dire qu'un jour, chacune de nous finirait en couple avec un des garçon de ce groupe. Cela faisait trois ans que l'idée plânait et on attendait toujours le dénouement.

Je ne suivai pas trop la discussion dans laquelle s'étaient embarquées mes deux amies avec les trois fumeurs. J'observai minutieusement les alentours, m'attendant à tout instant à ce que Monsieur Amel sorte de derrière un arbre ou un rocher et nous surprenne. L'idée d'être collée jusqu'à la fin de l'année ne me tentait guère.
J'étais donc perdue dans la contemplation de la forêt quand soudain quelque chose attira mon attention. Personne n'avait remarqué les petits insectes bourdonnants autours de nous.  En même temps quoi de plus normal ? Nous étions en pleine nature. Mais je les trouvai particulièrement nombreux d'un coup et étrangement, ils étaient tous de la même taille et étaient regroupés seulement autours de nous.
J'eu comme un mauvais pressentiment. Je me focalisai sur l'un deux en particulier et le suivis du regard, curieuse de voir où il irait. Sauf que ce que je vis agrandit mon appréhension. En effet, l'insecte en question était rentré dans un trou se situant juste sous les jambes de Gwénolé. Un trou de la taille d'un poing. D'ailleurs, Eliott qui était assis juste à côté de Gwénolé, chassa un de ces insecte qui devait tourner visiblement trop près lui. Je m'approchais d'eux, en m'abaissant légèrement, ce qui interrompit la conversation et Gabriella me demanda ce que je fabriquai tandis que les trois garçons m'observaient, amusés. Je me relevai d'un coup et claquai bien fort des mains, une seule fois, les faisant tous sursauter.

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