PDV Isaac :
Je la voyais encore dégringoler la pente abrupte pour aller s'écraser plus bas contre les rochers.
Je ne pouvais rien faire et les secours semblaient mettre des heures à arriver. Lorsque j'étais arrivé près de Megan, je m'apprêtais à l'étriper mais son état m'en avait dissuadé. Elle s'était choquée elle-même de par son terrible acte.
En bas, Lys' ne bougeait plus. Son sac à dos reposait cinq mètres plus bas, éventré. Ses vêtements étaient déchirés à certains endroits et elle était face contre terre, toujours aussi immobile. D'en haut, je ne pouvais voir si elle respirait encore. Je ne pouvais descendre la rejoindre ce qui ne faisait qu'augmenter ma frustration et mon inquiétude.
Ce ne fut seulement qu'au bout d'une demi-heure qu'un hélicoptère de secours de haute montagne apparu au-dessus de nos têtes. Trois secouristes descendirent l'un après l'autre attachés au bout d'un câble par des sangles et atterirent à côté de Lysana. Puis vint ensuite la civière orange. Les trois secouristes s'affairaient tout autour d'elle. Ils manipulaient avec précaution et finirent au bout d'une vingtaine de minutes avant de remonter Lys' dans l'hélicoptère qui les survolaient.
Tandis que l'hélicoptère partait, un autre secouriste munit d'un talkie-walkie qui grésillait vint à notre rencontre et nous annonça dans un français parfait, pour un autrichien :-La jeune fille est en mauvais état. Sans trop vouloir nous avancer, nous pensons qu'elle doit avoir quelques membres cassés et quelques cotes. Il sera vérifié si l'une d'elle a perforée les poumons. Elle a des blessures éparses plus ou moins profondes sur le reste du corps, cependant sa tête semble très touchée.
Il nous salua avec un sourire triste et reparti, tandis que je tentai de garder la tête haute. Lydia et Gabriella pleuraient, toutes les deux soutenues par Eliott, Gwénolé et Thommy. Quant à Megan, elle avait les yeux hagards, perdus dans le vide.
****
A peine rentrés au camp, les élèves restèrent avec Monsieur Riboud dans un silence de mort tandis que Lydia, Gabriella, Monsieur Amel et moi allions à l'hôpital prendre des nouvelles de Lysana. Le médecin qui nous reçu ne parlait que l'anglais ou l'allemand, ce fut alors Lydia, qui, très forte en langues s'occupa de traduire ce qu'il disait :
-Il dit que Lys a quatre cotes brisées mais aucune n'a perforée ses poumons. Elle a le bras gauche en mauvais état : fracture ouverte et les os de sa main sont brisés. Sa jambe droite est cassée et ses plaies au visage et sur le reste du corps sont superficielles, elles ne laisseront pas de traces. En revanche...
Elle hoqueta, puis continua, la voix tremblante :
-Elle est dans le coma.
Sa dernière phrase jeta un blanc, glaçant l'air autour de nous. Lysana ne se réveillera peut-être jamais. Le médecin enchaîna et Lydia s'efforça de traduire :
-Sa tête a visiblement frappé fort la roche et son corps n'a pas supporté. Il se protège en mettant « en veille » son cerveau. Cela lui permettra de se rétablir s'il n'y a pas de complications mais personne ne sait quand ou si elle reveillera.
Je sentis alors quelque chose se briser au fond de moi. Et si elle ne se réveillait jamais ?
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Austria
Short StoryUne jeune élève de terminale S part en voyage scolaire avec toute sa classe, dont ses deux meilleures amies. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce qu'un invité surprise leur soit présenté: Le troisième et dernier accompagnateur. La jeune fille n'en...