Chapitre 11

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Environ un mois après mon mariage avec Amia nous arrivâmes au repaire de mon oncle le dragon de glace.
Mon armée n'avait essuyé quasiment aucune perte. Mon oncle ne pouvait pas en dire autant. C'est pour cela que je compte lui demander de se rendre afin de sauver le peu d'hommes qui lui restait.
La rencontre a lieu à un peu plus d'un kilomètre du repaire. Toute mon armée avait tenu à me suivre. J'avais demandé à Amia de rester avec les généraux car je ne veux pas qu'elle soit exposé. Je m'avançais donc seul vers mon oncle. Tout les dragons s'étaient transformés moi et mon oncle y compris. Lorsque j'arrivais au niveau de mon oncle, nos ailes se touchaient presque car j'avais demandé à ce que l'on parle dans le ciel voulant éviter tout piège qui aurait pu être dissimulé au sol.

- Je dois avouer mon cher neveu que je t'ai sous estimé

- Je ne suis pas ici pour t'écouter te lamenter mais pour te proposer un marché

- Et quel est-il ?

- Rend toi et je m'assurerai que rien ne sera fait à toi et à ton armée

- Et tu crois vraiment que je vais te croire

- Tu as ma parole

- Dans ce cas j'aimerai te dire une chose et après tu pourras faire ce que tu veux

- Très bien que veux-tu me dire

- J'espère que tu n'aimes pas trop ta femme car d'ici peu elle ne sera plus

À ce moment mon cœur manqua un battement. Je me retournais brusquement et vu derrière Amia une arbalète géante pointée droit sur son cœur.
Sans même réfléchir je me mis à voler à toute vitesse vers Amia. Puis le carreau parti. Amia se retourna et vit le carreau mais elle n'aurait plus le temps de bouger.
Et quand le carreau arriva sur elle, je me plaçais entre elle et le carreau.
Le carreau s'enfonça profondément à l'endroit même où se trouvait mon cœur.
Amia ouvrit de grands yeux où je pus y lire l'effroi. Puis en un souffle je me mis à tomber vers le sol.
Le choc lorsque j'atteins le sol me coupa la respiration. Mes yeux n'arrivaient plus à s'ouvrir. Puis le froid s'installa en moi. Ma chaleur me quittait. Au final ma vision s'était révélée vrai.

Avec ma mort, on peut dire :
Que la glace l'emporte sur le feu

~Pdv omniscient~

Le dragon aux écailles écarlates s'écrasa sur le sol. Son souffle s'arrêta et la chaleur qui émanait de lui disparu.
Le dragon de glace vainquit. Son plan était au départ de tuer la reine pour pouvoir anéantir le roi mais la réaction de celui-ci était inattendue.
Un ravin dans lequel coulait une rivière était à proximité. Le dragon de glace ordonna que l'on y jette le corps du dragon de feu. Il pris la reine en otage et lui donna un répit d'un mois pour qu'elle fasse son deuil ensuite elle serait contrainte d'épouser le dragon de glace ou de mourir.
Désormais le dragon de glace était le maître incontesté du monde car la seule personne qui aurait pu l'arrêter était désormais morte au fond du ravin sans doute emporté par le courant.
Les généraux de l'armée du jeune dragon de feu ainsi que quelques chevaliers de l'ordre dont sa garde personnelle choisirent de rester fidèle à leur roi et partirent à la recherche de son corps pour lui offrir des funérailles et lui offrir leur vie.
Et c'est ainsi que le dragon de glace arriva en vainqueur à la capitale et plongea le monde dans un hiver éternel.

~pdv Draumr~

Le noir et le néant.
Voilà donc ce qu'était la mort.
Puis d'un coup je me sentais lourd et j'avais l'impression d'être à moitié dans l'eau.
J'entendais des voix autour de moi. J'en reconnu certaines. Je sentais que le carreau était toujours planté dans ma poitrine. Mais ce qui est étrange c'est que je ne devrais pas être vivant.
Je lâchais un long souffle car sans m'en apercevoir je retenais ma respiration. Les voix cessèrent immédiatement. J'entendis des bruits de pas allant dans ma direction puis une voix que je reconnus comme étant celle d'un de mes gardes personnel me demanda :

- Votre Majesté ? Vous m'entendez ?

J'ouvrais difficilement les yeux mais parvint tout de même à voir que j'étais toujours sous ma forme de dragon, que nous étions dans une gorge, que j'étais à moitié dans une rivière et qu'en face de moi dans un camp de fortune se tenait mes généraux, ma garde personnelle et six chevaliers de l'ordre ce qui faisait en tout seize personnes sans me prendre en compte.
Je voulus allez vers eux mais la douleur me ramena à la réalité.
Tous étaient en face de moi avec pour la plupart les larmes aux yeux. Certains murmuraient des paroles incompréhensibles où je ne pus reconnaître que les mots "roi" "vivant" et "impossible".
Je levais la tête et tordit mon long cou pour apercevoir le panache de plumes qui ornaient le carreau. À l'aide de mes crocs je tranchais le carreau en deux, la partie avec les plumes s'écrasa au sol tandis que je me relevais difficilement sur mes pattes flageolantes. Je me tins sur mes pattes arrières tandis qu'avec mes pattes avant je saisi l'autre moitié du carreau qui ressortait de mon ventre. Et je tirais d'un coup. La douleur fut si intense que je retint à grand peine un rugissement et me contentais de gémissements.
Les hommes en face de moi restaient abasourdi. Une fois ma tâche achevée je me mis à marcher en boitant de la patte antérieure gauche. Je voulu tendre mes ailes et m'envoler mais ayant compris ce que je tentais de faire mes hommes se transformèrent et m'arrêtèrent.

- Votre Majesté vous êtes encore trop faible vous ne pouvez pas y aller

Je les bousculais encore plus fort et ne parvint qu'à gémir un mot

- Amia

Puis un dragon couleur émeraude m'assena un coup sur la tête. Puis ce fut le trou noir.

Lorsque je me réveillais il faisait nuit. Un feu avait été allumé mais le climat était rude. En effet une tempête de neige menaçait la pauvre petite flamme heureusement mes hommes avaient trouvé un abri rocheux mais malgré ça ils ne tiendraient pas longtemps dans ce froid. Je me levais difficilement et mes hommes m'ayant vu s'apprêtaient à m'arrêter mais s'arrêtèrent lorsqu'ils virent que je me dirigeais vers eux. Je voulais toujours aller retrouver Amia mais je ne pouvais pas laisser mes hommes mourir. C'est pour cela que je me plaçais à l'entrée de l'abri. Mon corps agissant comme une porte et plaçais ma tête près du feu. Un simple souffle sur celui-ci le ranima aussitôt. Et je restais là à les regarder tandis qu'eux me dévisageaient bouche-béé.

- Votre Majesté ne restez pas là votre corps risque de geler

- Aucune chance, le feu m'habite. Je n'ai jamais ressenti le froid et ne le ressentirais jamais. Quoique en y repensant j'ai déjà ressenti une fois le froid

- Vraiment Votre Majesté

- Oui lorsque je me suis pris ce carreau. Au fait que c'est il passé après ma ... ma mort

- Après votre mort votre oncle a ordonné que votre corps soit jeté dans le précipice qui était non loin. Ensuite il a dit à Sa Majesté la reine qu'il lui laisserait un mois pour faire son deuil et que après elle aurait le choix entre mourir où l'épouser. Ensuite nous ne savons pas ce qui c'est passé car nous avons quitté votre armée pour vous retrouver mais ce que nous savons c'est que depuis ce jour la température n'a jamais dépassé les zéro degré

- Je vois, et combien de temps c'est écoulé depuis ce jour ?

- Cela fait une semaine Votre Majesté

- Vous êtes resté une semaine à mes côtés ?

- Non nous ne vous avons trouvé qu'hier matin. Nous venions juste de finir le montage du camp lorsque vous vous êtes réveillé

- Je vois

Alors cela faisait une semaine. Plus que trois pour reprendre mon royaume et empêcher Amia de se faire tuer car je sais qu'elle n'acceptera pas de se plier devant mon oncle. Après m'avoir vu mourir devant ses yeux je suppose même qu'elle le haïe autant voir plus que moi.
Amia je te le promets je te sauverais toi et le royaume.
Je suis vivant et je compte bien me venger.

Le dragon de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant