Journal d'une fille boulimiquement jolie

Je la déteste Loly...

Vendredi 26 mai

Chère Loly,

Hier j'ai séché les cours. Je suis allée marcher dans le parc qui borde mon lycée puis je suis rentrée chez moi tout en m'assurant que ma mère était belle et bien toujours au boulot. J'ai passé la plus grosse partie de la journée devant des films, à manger. Mais aujourd'hui, elle m'a forcé à aller en cours. Je n'en n'avais pas envie alors je me suis énervée... C'est alors que ma mère m'a dit : " En même temps Camy, si tu arrêtais de bouffer comme tu le fais, peut-être que tes petits camarades ne te martyriseraient pas autant. Et se serait donc plus facile pour toi de retourner au lycée. " Je la déteste Loly. Elle n'a pas le droit de me parler ainsi, c'est ma mère et une mère se doit de soutenir son enfant ! Mais peut-être a t-elle honte de moi...

Lundi 29 mai

Salut Loly,

Je suis désolée, je ne t'ai pas raconté mon week-end... Mais en même temps, il n'y avait rien de très intéressant à dire. Je suis restée chez moi, dans mon lit avec une coupe de glace à la vanille ( mes préférées ). Maman les avaient cachées dans le petit frigo de sa chambre, mais je les ai trouvées.

Aujourd'hui je suis retournée en cours. Non pas déterminée mais pas désemparée non plus. On ne pouvait pas dire que j'étais heureuse d'y aller mais disons que j'étais plus motivée que d'habitude. Malheureusement, cette petite étincelle de motivation s'est vite évaporée... En histoire alors que Monsieur Wrot nous faisait un cours sur la Guerre Froide et la destruction du mur de Berlin... Un garçon de ma classe à fait une méchante réflexion, m'obligeant de toute mes forces à retenir mes larmes. " S'ils avaient eu Camy comme arme, ils n'auraient pas mit autant de temps pour détruire le mur. " Avait-il dit. Le professeur l'a fait sortir de cours mais tout le monde avait déjà explosé de rire. J'avais alors pris sur moi pour ne pas quitter la pièce en pleurant comme je le faisais si souvent et avais simplement plongé ma tête dans le creux de mes bras, comme s'ils allaient m'éloigner un petit instant de tout ses gens sans cœurs et vide d'empathie...